PORTRAIT : Ryan Hervel, footballeur mauriciano-britannique

Séjourne actuellement à Maurice Ryan Hervel, un jeune Britannique aux origines mauriciennes. Ryan est un passionné de foot qui essaye de réaliser le rêve de millions de jeunes à travers le monde : décrocher un contrat dans une équipe professionnelle. Voici le portrait de ce jeune footballeur.
Ryan Peter Hervel est Mauricien par son grand-père paternel Roger qui, avec son épouse Marie Sylva Curpen, quitte Maurice pour aller s’établir en Grande-Bretagne en 1966. Jeff, le père de Ryan, mordu de football comme lui ajoute : « Mes parents sont arrivés en Angleterre en 1966, l’année où l’Angleterre remporta la Coupe du  monde de football. Je suis né un an après. » En 1967,  le football était déjà le sport international par excellence et plus encore en Angleterre, où ses règles furent codifiées dès le 19e siècle. Et comme pour lier davantage la famille Hervel au football, les nouveaux immigrants originaires de Maurice trouvent à se loger à Londres, non loin du stade des Tottenham Hotspur.
«  Je suis devenu fan de cette équipe avant même de naître. Avant même de savoir marcher, mon père m’emmenait voir les matches des Spurs. Je suis devenu fan de cette équipe dès ma naissance, tout comme Ryan le deviendra plus tard. »Mais Jeff est plus qu’un simple amateur de foot, il est un mordu du ballon rond comme son père Roger. Son aisance sur le terrain incite son père à le pousser dans cette voie en le surveillant de près sur le terrain. Jeff en fera de même avec son fils Ryan qui raconte. 
«  Aussi loin que je me rappelle, j’ai eu un ballon entre les pieds. J’ai commencé à jouer au foot très jeune, comme tous les Anglais, comme tous les gamins de la planète. Je voulais devenir un footballeur professionnel et selon mon père, qui avait un diplôme de coach, j’avais le potentiel. »Jeff guide son fils jusqu’à ses dix ans, avant de le laisser entre les mains d’autres coaches. Pour quelle raison ? « J’ai passé la main parce que je me souvenais que, quand  j’étais petit, mon père venait me voir jouer et me mettait la pression. À la maison il revenait sur les erreurs que j’avais faites, les occasions que j’avais manquées au cours du match. J’ai mal vécu cette situation et je ne voulais pas que mon fils la vive avec moi. C’est pour cette raison que j’ai arrêté de l’entraîner. Il était bon et je pense que c’était mieux qu’il se fasse coacher par d’autres entraîneurs. Je le suivais, mais  de loin. »
Le football fait partie de la vie de Ryan, qui continue à le pratiquer au primaire et au secondaire. Son rêve d’adolescent est de devenir un joueur professionnel et il vatout faire pour le réaliser, tout en sachant que c’est un objectif loin d’être facile à atteindre. « Cela demande un certain talent mais surtout beaucoup de travail parce qu’il y a beaucoup de candidats et très peu de places dans les équipes professionnelles en Angleterre. Si vous ne pratiquez pas depuis que vous êtes tout petit, il est très difficile de se faire une place dans ce milieu. »
Quelles sont les qualités nécessaires pour percer dans le milieu du football professionnel ? « Hard work, dedicationand  sacrifices. Il ne suffit pas d’aller parader sur le stade, il y a surtout tout le travail théorique et pratique derrière. Il y a beaucoup de choses à sacrifier pour atteindre cet objectif : les filles, la boisson, les fêtes. Il faut avoir une vie saine, réglée, avec une nutrition appropriée, des périodes de repos, mais surtout du travail et encore du travail. »
Tout en continuant à pratiquer le football de manière intensive, Ryan choisit un programme éducatif qui lui permet, après le collège, d’entreprendre études dans une institution spécialisée en sports/études, ce qui me permet de continuer à améliorer sa pratique du foot. « Après deux ans, je suis entré à l’université pour faire un diplôme en Physical  Education tout en continuant à pratiquer le football à temps partiel, mais de manière intensive. Il me reste une année d’études à faire avant d’obtenir un Degree pour pouvoir travailler comme Physical Educator avec des enfants handicapés. »
Tout en poursuivant ses études, Ryan s’établit une réputation comme joueur junior et en 2012, il signe son premier contrat professionnel avec une équipe des Midlands, le Kettering Town Football Club. Le site web du club présente ainsi  sa nouvelle recrue :« Kettering Town Football Club can announce another signingtonight as Ryan Hervel puts pen to paper. Ryan learnt his trade at a club in the Middlesex County Premier League, Interwood FC, having joined the London side as a youngster. He graduated into the senior squad for the 2009-10 season and gained a league champions medal in his first season. The youngster then enjoyed double success in 2011-12 with another Middlesex County Premier League title and a London Cup winners medal.» 
Ce contrat d’une durée de deux ans, avec un salaire et un logement, qui représente une entrée dans le football professionnel britannique, n’ira pas à son terme. Il durera un peu moins d’un an en raison des problèmes financiers du club. En juin 2013, en compagnie d’autres jeunes joueurs britanniques, Ryan est recruté pour une saison par l’équipe australienne des Southern Stars de Melbourne. C’est une équipe connue de l’état de Victoria où évoluent des joueurs de plusieurs nationalités. À son corps défendant, Ryan va se retrouver mêlé à une sale affaire de paris truqués en septembre.
Avec trois autres joueurs des Southern Stars, il passera un week-end à Bali avant la saison. Les photos de vacances des footballeurs, qu’ils postent sur les réseaux sociaux, vont  faire la une des journaux australiens. Le 15 septembre, la police de Victoria arrête plusieurs joueurs et dirigeants de l’équipe pour des paris truqués. Suite à l’enquête policière, des joueurs seront suspendus par la fédération de football australienne et la FIFA et des dirigeants condamnés à la prison.
Après avoir été entendu par lapolice, Ryan Hervel sera innocenté et terminera sa saison au sein de l’équipe australienne. « En dehors de cette affaire désagréable qui ne me concernait pas, le séjour en Australie a été  une bonne occasion de voyager, de découvrir la situation du football dans d’autres pays que la Grande-Bretagne. »
De retour en Grande-Bretagne, à la fin de l’année dernière, Ryan décroche un autre contrat pour faire partie de l’équipe de deuxième division, Wimbledon. Mais manque de chance, l’équipe, qui a un nouveau manager, connaît des difficultés et Ryan reprend sa liberté et son agent a recommencé à chercher un engagement dans un équipe professionnelle comme milieu de terrain. Est-il nécessaire d’avoir un agent quand on est à la recherche d’un engagement dans le monde du foot ?
« C’est indispensable dans le football professionnel, qui est un monde fermé. Un agent est au courant de tout ce qui se passe dans ce monde, de toutes les opportunités offertes pour décrocher un contrat. Le football au niveau pro est vraiment uncombat de tous les instants. Il faut non seulement être prêt physiquement et mentalement, mais surtout avoir la chance d’être présent au bon moment et à la bonne place. Seul un agent peut savoir quand ces opportunités se présentes. »
Les chances de trouver un engagement, Ryan commence à se demander si elles ne sont pas plus faciles en dehors de la Grande-Bretagne. « Le monde du football britannique est tellement fermé qu’il faut chercher des opportunités en dehors de l’Angleterre. Et puis, je suis à la recherche d’autres expériences avec des équipes étrangères pratiquant le football différemment, beaucoup plus technique qu’en Grande-Bretagne. J’aime le style de football pratiqué par l’équipe d’Espagne, avec beaucoup plus de technique que les longues passesdu football anglais. C’est le style de foot dans lequel je me sens le plus à l’aise. Idéalement, j’aurais aimé être recruté par une équipe espagnole. »
Et si, malheureusement, le rêve que caresse Ryan depuis son adolescence ne se réalise pas ? « J’auraisau moins tout essayé pour qu’il se réalise. Si je n’arrive pas à décrocher un contrat dans une équipe pro, je vais terminer ma licence et travailler comme enseignant sportif dans une école pour les enfants handicapés. J’ai choisi un métier qui comprend une importante part de sport et donc de football. »Un mot sur l’actuelle  Coupe du Monde ? « Je suis pour l’Angleterre et l’Espagne. Mais elle ne sont plus en course . Je crois que certaines équipes comme l’Allemagne et le Brésil ont leurs chances, ainsi que le Chili et l’Uruguay. »
Ryan effectue actuellement son premier voyage à Maurice pour découvrir les membres de sa famille mauricienne, le pays et, si possible, rencontrer des joueurs de foot mauriciens pour échanger des idées et éventuellement faire un ou deux matches. Et pourquoi pas penser à un engagement dans une équipe mauricienne ? « Je ne sais pas si c’est possible. Mais je serais heureux si je pouvais, comme le font des amis anglais originaire de Trinidad, d’Antigua ou de Montserat, pouvoir jouer pour l’équipe nationale du pays dont je suis issu du côté de mon grand-père. Ça aussi c’est un rêve. Ce que je souhaite pouvoir faire dans l’immédiat c’est rencontrer des footballeurs mauriciens et jouer avec eux. »Ce dernier souhait est sans doute plus facile à réaliser. Ceux qui souhaitent rencontrer Ryan Hervel et vérifier s’il est un bon midfielderpeuvent le faire en appelant le 5 702 1297.

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