PORTRAIT : Tati, ou l’art du burlesque

La pipe “scientifiquement” vissée dans le coin de la bouche, la silhouette élancée à la démarche improbable, un pantin humain expert en mime… Monsieur Hulot, alias Jacques Tati (ou le contraire), aura longtemps incarné le renouveau du burlesque français. Retour sur la carrière d’un humoriste inclassable.
Il aimait la comparaison avec Chaplin ou Buster Keaton. Pourtant, point d’ego, juste une familiarité stylistique. D’ailleurs, pas question que l’on catégorise de “comique professionnel”, chaque acteur, y compris les simples figurants, ayant selon lui “le droit de faire rire”. Ainsi était Tati. Ses oeuvres, pourtant, auront longtemps marqué les esprits. Et même si ses réalisations se comptent presque sur les doigts de la main, elles auront transcendé les générations pour faire de “Mr Hulot” l’un des artistes les plus emblématiques et mystérieux du burlesque français.
Jacques Tatischeff voit le jour le 9 octobre 1907 dans les Yvelines, en France, dans une famille aux origines multiples (française, russe, néerlandaise et italienne). Son père, Georges-Emmanuel, est en effet le fils du comte russe Dmitri Tatischeff, tandis que sa mère, Rose Anathalie Alinquant, est Française. Le petit Jacques ne manque de rien. Mais si la vie lui est aisée, les études ne l’intéressent pas, faisant de lui ce que l’on peut aisément qualifier d’élève médiocre. En revanche, il apparaît rapidement très sportif, appréciant plus particulièrement le tennis et l’équitation. L’école n’étant pas faite pour lui, c’est sans regret qu’il abandonne ses études alors qu’il a à peine 16 ans pour rejoindre l’entreprise familiale, avant de faire, un peu plus tard, son service militaire, dans la cavalerie, bien entendu. Mais c’est en pratiquant du rugby à Londres, peu après, que Tati découvre ses talents de comédien. Aussi décide-t-il de monter de petits spectacles, où son sens du comique fait mouche.

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -