POSSIBILITÉ POUR UN CANDIDAT DE NE PAS DÉCLINER SA COMMUNAUTÉ : Pravind Jugnauth, « Une avancée fondamentale pour le pays et la démocratie »

Le leader du MSM, Pravind Jugnauth, qui était l’invité jeudi de Think Mauritius au Gymkhana Club, a souligné que la possibilité pour un candidat aux élections législatives de ne pas avoir à décliner sa communauté est une « avancée fondamentale » pour le pays et pour la démocratie. « On ne peut interdire à un Mauricien qui souhaite se porter candidat aux  élections de ne pas décliner sa communauté. Dans ce sens, la possibilité de le faire constitue une avancée fondamentale pour le pays et la démocratie », a déclaré Pravind Jugnauth, expliquant la raison pour laquelle le MSM a voté en faveur de cet amendement.
Pour lui, « chaque pas effectué en avant dans le combat contre le communalisme » est important. Il ne faudrait toutefois pas qu’il y ait « des problèmes au niveau légal », précise-t-il, poursuivant que « ce qui est proposé doit être en conformité avec la loi ».
Pravind Jugnauth a cependant critiqué « la façon de faire » du gouvernement et du leader de l’opposition. Selon lui, l’amendement n’était pas clair. « On s’est rendu compte par la suite que ceux qui choisissaient de ne pas décliner leur communauté n’étaient pas éligibles pour le système de “best losers” dans l’éventualité où ils seraient élus », a dit le leader du MSM. En fait, a-t-il poursuivi, si un candidat n’ayant pas déclaré sa communauté est élu, les “best losers” seront choisis sur la base d’une moyenne enregistrée par chacune des communautés prévues par la Constitution (hindoue, musulmane, sino-mauricienne et population générale). Selon lui, sur la base de cette formule, « il était clair que deux communautés ne seraient automatiquement disqualifiées » pour le choix de “best losers”. «On pouvait savoir d’avance qui sont les communautés qui bénéficieront du BLS », a-t-il soutenu. Pravind Jugnauth a déploré les critiques faites à son encontre lorsqu’il a évoqué la question au Parlement et a également critiqué Paul Bérenger qui, alors qu’il est leader de l’opposition, a agi « comme si c’était lui qui avait présenté l’amendement » en le rappelant à l’ordre.
Pravind Jugnauth a observé que grâce à sa remarque, le gouvernement a dû apporter un amendement au texte de loi initial. « Si je n’avais pas fait de critiques, il n’y aurait pas eu d’amendement », a-t-il dit. Le leader du MSM a expliqué qu’après avoir entendu « de grands discours » sur le changement qui intervient 46 ans après l’accession de Maurice à l’indépendance, il s’attendait à ce qu’un leader de parti politique comme Paul Bérenger, « qui a mené ce combat pendant tant d’années », annonce qu’il ne déclinera pas sa communauté. « Moi, je ne la déclarerai pas. Je ne vois pas pourquoi Paul Bérenger et Navin Ramgoolam ne pourraient pas en faire de même », a-t-il dit.
Interrogé par les membres de Think Mauritius, Pravind Jugnauth a observé que le système de “best losers” a apporté « la stabilité et l’harmonie sociale » dans le pays depuis l’indépendance. Il a affirmé attendre « avec beaucoup d’impatience » le texte de loi sur la réforme électorale « pour voir ce qui est proposé » par le gouvernement. Le leader du MSM a également précisé sa position concernant la contestation sur la prise d’empreintes digitales dans le cadre des nouvelles cartes d’identité biométriques. « Je ne suis pas contre l’introduction d’une nouvelle carte. Mais je ne suis pas d’accord sur le fait qu’il n’y ait pas eu d’appel d’offres mais un accord entre les gouvernements singapouriens et mauriciens pour un montant de plus Rs 1,2 milliard ». Concernant les empreintes digitales, il a observé qu’alors que seulement quatre empreintes se trouveront sur la carte d’identité, les dix empreintes seront gardées dans une banque de données. « Je ne suis pas contre le fait que les empreintes et la photo biométrique figurent sur la carte d’identité, qui restera en possession de son détenteur. Je suis contre le fait que ces données, de nature privée, soient conservées dans un serveur central », a-t-il dit. Et d’évoquer le risque que ces données « ne soient pas utilisées à bon escient ».
Pravind Jugnauth avait axé son intervention sur la « bonne gouvernance » et la « démocratie ». Il a insisté sur l’importance du premier article de la Constitution stipulant que Maurice est un État souverain et démocratique. « Il nous faut reconnaître que Maurice est un pays démocratique. La question est de savoir si nous progressons et si l’espace démocratique s’agrandit. » Il a fait mention des différentes institutions démocratiques ainsi que le rôle de l’exécutif, du Parlement et du judiciaire. « Les élections sont à la base de notre système démocratique », a-t-il dit. L’exécutif dispose en outre, rappelle-t-il, d’un contre-pouvoir avec l’opposition, dont le chef est une fonction reconnue par la Constitution. Selon Pravind Jugnauth, la presse et les médias en général sont appelés à jouer un rôle de plus en plus important. Il a également souligné le rôle des Ong et des groupes de réflexion dans la société. Il a, dans ce contexte, souligné la pertinence des documents publiés par Lalit et de la contribution d’Alternans ek Alternativ dans la possibilité que les candidats qui ne déclarent pas leur communauté ne soient pas pénalisés.
Les membres de Think Mauritius ont plaidé pour une vraie démocratie participative et une plus grande interaction entre les élus et la population. Pravind Jugnauth a, à ce propos, reconnu que les élus doivent être actifs dans leurs circonscriptions. Il a rappelé par ailleurs que les partis sont élus sur la base d’un programme qui est exécuté durant son mandat et qu’il est « impensable que la population soit consultée pour chaque décision gouvernementale », sauf pour des décisions qui touchent les fondamentaux de la société et de la démocratie. Il a reconnu qu’il y a une détérioration de la situation sociale et a invité la population à faire la comparaison avec la situation actuelle avec la période durant laquelle sir Anerood Jugnauth était Premier ministre.
Think Mauritius présentera la semaine prochaine un document sur le métro léger, qui nécessiterait des investissements de l’ordre de… Rs 34 milliards.

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