POST-BREXIT: La SBM revoit à la baisse le taux de croissance

La cellule de recherches et de prévisions économiques de la SBM a revu à la baisse ses prévisions initiales concernant la croissance pour l’année financière 2015-2016, estimant qu’elle s’élèverait à 3,4%, soit 300 points de base de moins que le taux annoncé en mars dernier. Dans la deuxième édition de SBM Insights rendue publique, hier, et dans laquelle les retombées du Brexit sur l’économie mauricienne sont analysées, il est prévu que la croissance pour l’année financière 2016-2017 tournerait autour de 3,4%, ceci sous l’hypothèse d’un « no-policy change » face à des défis persistants. SBM Insights anticipe également un taux de chômage de 7,8% pour la présente année financière et considère que la marge de manoeuvre budgétaire du Grand argentier est limitée, compte tenu de l’objectif de ramener le niveau de la dette à 50% du Produit intérieur brut (PIB) d’ici 2018.
SBM Insights consacre une bonne partie de son analyse à l’impact probable du Brexit (retrait du Royaume-Uni de l’Union européenne) sur l’économie mondiale aussi bien que sur celle de Maurice. Les auteurs du rapport considèrent que le climat d’incertitudes qui a suivi le vote en faveur du Brexit aurait des répercussions négatives sur l’économie du Royaume-Uni, dont les prévisions de croissance ont été ramenées à la baisse de 50 points de base en 2016 ( de 1,9% à 1,4%) et de 110 points de base en 2017 ( de 2,2% à 1,1%). À plus long terme, soulignent-ils, les perspectives pourraient différer de façon significative, dépendant du mode de sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne (UE).
« Dans le cas d’un “soft exit”, on s’attendrait à des décisions rapides, accompagnées de transitions politiques et économiques relativement brèves et sans anicroches, ce qui devrait ramener la confiance des investisseurs et des consommateurs. Par contre, un scénario proche d’un “hard exit” pourrait aussi se dessiner, caractérisé, entre autres, par des dissensions voire des ruptures au sein de l’UE, ainsi que dans le Royaume-Uni, des chocs financiers avec des retombées transfrontalières, et l’incertitude persistante, ce qui serait davantage néfaste », fait-on ressortir. Ainsi, les rédacteurs de SBM Insights pensent que l’impact du Brexit sur l’Union européenne et les États-Unis serait moins important, du moins à court terme, mais que les retombées seraient conséquentes en cas d’un « hard exit ».
Pour ce qui est des marchés émergents, on s’attend à ce que le ralentissement de l’économie chinoise se poursuive alors que, dans le cas de l’économie indienne, est fait état d’une croissance relativement plus rassurante. Commentant la situation concernant les devises, SBM Insights constate que le vote pour le Brexit a été suivi d’une forte baisse de la livre sterling (GBP). On pense que la valeur de la devise britannique devrait rester faible, en moyenne, à l’avenir, bien que les marchés pourraient devenir volatiles. La livre sterling, indique-t-on, pourrait évoluer dans une fourchette de Rs 42.50 à Rs 46.80 (taux indicatif) sur la période juillet 2016-juillet 2017. Le dollar évoluerait entre Rs 33.75 et Rs 35.85 et l’euro entre Rs 38 et Rs 41.80. Quant aux prix des matières premières de base, ils devraient, selon la SBM, rester faibles, compte tenu des pressions sur la consommation et l’investissement, en particulier avec le ralentissement de la croissance de la Chine et de l’incertitude liée au Brexit.
Passant ensuite en revue la situation économique à Maurice, SBM Insights rappelle d’abord que les crises récentes, telles que la crise financière mondiale et celle de la zone euro, ont été accompagnées de baisses des exportations manufacturières et des arrivées de touristes, notamment des marchés les plus touchés que sont le Royaume-Uni et l’Union européenne, même si l’impact a été atténué par la diversification des marchés, entre autres. On fait également remarquer que l’investissement a été affecté dans un environnement marqué par l’affaiblissement de l’indice confiance, ce qui a entraîné une décroissance prolongée dans le secteur de la construction. «Dans le même ordre d’idées, le ralentissement anticipé de l’économie britannique, induit par le Brexit, aurait des répercussions sur l’économie mauricienne, quoique dans une moindre mesure», fait-on ressortir.
Tenant compte de ces facteurs et du contexte global, SBM Insights a corrigé à la baisse son estimation de la croissance à Maurice, la ramenant à 3,4% en 2016. Cette correction a été faite avec pour toile de fond des perspectives amoindries pour les industries manufacturières orientées vers l’exportation ainsi que pour le secteur de la construction. Le secteur touristique, poursuit le rapport, pourrait également subir un impact défavorable, la projection de croissance pour 2016 a été, au fait, relevée sur la base d’une forte performance au premier semestre. Sous l’hypothèse de “no policy change”, l’expansion économique de 2017 devrait également être faible, mais résiliente, tournant autour de 3,4% également, compte tenu des défis persistants.
Pour ce qui est du chômage, le rapport soutient que le taux devrait rester élevé dans le contexte d’atonie de la croissance. Pour 2015-2016, le taux chômage monterait à 7,7% et pourrait grimper à 7,8% en 2016-2017. Quant à l’inflation, SBM Insights anticipe un taux bas (1,4% en 2015-2016 et 2% en 2016-2017) en ligne avec la faiblesse de la demande et des prix modérés des produits de base au niveau mondial. Le rapport indique que la politique monétaire devrait demeurer expansionniste.

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