POST-ÉLECTIONS – Atma Shanto : « Pour une enquête sur le “money politics” »

Le président de la Fédération des travailleurs unis (FTU), Atma Shanto, considère « grave » les propos de l’industriel François de Grivel tenus dans une interview de presse pendant la campagne électorale. Ce dernier avait en effet affirmé que «les candidats aux élections demandent désormais de l’argent liquide ». Ce qui, pour Atma Shanto, est « révélateur » de l’utilisation de “money politics” pendant la dernière campagne. Il estime qu’une enquête s’avère nécessaire à ce sujet. Par ailleurs, il dit attendre que le nouveau ministre des Finances, Renganaden Padayachy, s’attelle aux tripartites sur la compensation salariale.

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Pourquoi les candidats et les partis politiques demandent-ils de l’argent liquide ? C’est la question que se pose Atma Shanto, qui dit tout de même soupçonner le fait que ces derniers ne veulent pas laisser de traces. « La vraie raison est de savoir pourquoi… » ajoute-il. Le syndicaliste considère ainsi « très grave » la déclaration de l’industriel François de Grivel. Il estime que les autorités compétentes devraient enquêter sur cette situation. « Dans une campagne où l’on a beaucoup parlé de “money politics”, on serait presque tentés de dire que le fait de demander de l’argent en liquide vient confirmer ces allégations. Il faut une enquête sérieuse à ce sujet. »

Par ailleurs, Atma Shanto dit noter avec intérêt que le Premier ministre, Pravind Jugnauth, a rencontré ceux n’ayant pas obtenu de ticket et ceux n’ayant pas été élus. « On sait tous qu’il y a toujours la possibilité que ces derniers deviennent des nominés dans les corps parapublics. Nous faisons un appel pour que les compétences priment sur l’appartenance politique. Surtout, il faut que les nominés respectent les droits des travailleurs. » Dans ce contexte, il plaide pour une réforme de la National Human Rights Commission, qui enquêterait sur les abus dans les compagnies publiques et privées. « Actuellement, on ne voit pas de telles enquêtes quand les droits fondamentaux des travailleurs sont bafoués. »

Atma Shanto dit également suivre de près le recrutement de conseils légaux pour les compagnies d’Etat. Il dénonce des situations, dans le passé, où les ministres avaient des liens avec les cabinets d’avocats retenus. « Par exemple, les services des Collendavelloo Chambers avaient été retenus par la CWA et le CEB, deux compagnies qui étaient sous la tutelle même d’Ivan Collendavelloo. Il faut mettre de l’ordre dans tout cela. »

Le porte-parole de la FTU dit avoir pris connaissance de la composition du nouveau cabinet ministériel et s’attend à ce que le ministre des Finances, Renganaden Padayachy, convoque rapidement le comité tripartite. « Nous sommes dans une période où les discussions devraient commencer afin que la compensation puisse être appliquée en janvier. »

D’autre part, il se dit « intrigué » par la déclaration du ministre du Travail, Soodesh Callichurn, qui a affirmé que le National Minimum Wage Consultative Council allait travailler sur le réajustement du salaire minimum en janvier. « Or, il était question d’appliquer l’augmentation en janvier. » Atma Shanto dit également suivre de près la relation que le Premier ministre, Pravind Jugnauth, entretiendra avec la classe syndicale, étant donné qu’il n’est plus aux Finances. Le syndicaliste lance enfin un appel pour que la population « mette de côté les divisions survenues au cours de la campagne » électorale pour « avancer ensemble ».

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