Post-La Haye—Chagos : Port-Louis face à l’entêtement de Londres

À la Chambre des Lords, Lord Ahmad of Wimbledon réitère les objections du 16 novembre 2016 au sujet d’un éventuel Resettlement des Chagossiens dans l’archipel

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Sir Alan Duncan, secrétaire d’État aux FCA, revient sur « our longstanding commitment to cede sovereignty when we no longer need the territory for defence purposes »

Lalit affirme que « the International Court of Justice Opinion may mean Pelindaba Treaty now outlaws US nuclear base on Diego Garcia »

Bientôt trois semaines depuis la publication de l’Advisory Opinion de la Cour internationale de justice contre l’occupation illégale de l’archipel des Chagos par les Britanniques, et le premier constat établi sur le plan politique et diplomatique demeure l’entêtement de la Grande-Bretagne en dépit de l’injonction sans appel de La Haye. C’est ce qui découle des premiers éléments de réponse fournis par le gouvernement de Theresa May à des Parliamentary Questions à la Chambre des Communes et à la Chambre des Lords. Aucun changement dans la posture de Londres que ce soit par rapport au volet du retour des Chagossiens dans leur archipel natal ou encore le retour de cette partie du territoire sous le contrôle de la République de Maurice. Par ailleurs, Lalit, qui réclame la fermeture de la base nucléaire de Diego-Garcia, parvient à la conclusion que le Pronouncement de la Cour internationale des Nations unies constitue un Indictment international contre la présence des Américains dans l’océan indien sous les dispositions du Pelindaba Treaty for a Nuclear Arms Free Africa.

Du côté de la Chagos Cell au Prime Minister’s Office, les consultations au sujet de la présentation d’une prochaine résolution à l’Assemblée générale des Nations unies se poursuivent que ce soit sur le plan diplomatique ou légal. Mais à ce jour, la consigne demeure: aucune déclaration et aucun commentaire public venant de l’hôtel du gouvernement car à ce jour, les autorités britanniques observent un mutisme complet sur les Findings de l’Advisory Opinion concernant les Chagos, prétextant une analyse approfondie. Tout indique que la prochaine étape pourrait s’avérer des plus complexe avant le dénouement de l’affaire Chagos.

A part de rares réponses à la série de Parliamentary Questions déposées à la Chambre des Communes et à la House of Lords, Londres n’a fait aucune Statement formelle devant ces instances sur le Pronouncement de La Haye du 25 février. Sauf en réponse à une question de Lord Jones of Cheltenham au Foreign and Commonwealth Office au sujet du paiement d’une éventuelle compensation aux Chagossiens, désirant s’installer dans les îles de l’archipel.

Le Hansard de la House of Lords de la semaine dernière indique qu’à ce sujet, Londres s’en tient aux objections énoncées dans la déclaration ministérielle du 16 novembre 2016. Lord Ahmad of Wimbledon souligne dans sa réponse que « in November 2016, following a comprehensive review, the Government considered all the available information and has decided not to support resettlement of Chagossians on the grounds of feasibility, defence and security interests, and cost to the British tax payer. The decision was announced by Written Ministerial Statement on 16 November 2016 ». Aucune autre indication n’a suivi.

Pour ce qui est de l’abandon de tout contrôle des Britanniques sur les Chagos dans le sillage de l’Advisory Opinion de La Haye, la réponse au député de la Chambre des Communes, Andrew Rosindell, est encore plus lapidaire et ne dénote aucun changement par rapport à la position initiale des anciens colons. « We reiterate our longstanding commitment to cede sovereignty when we no longer need the territory for defence purposes », a déclaré sir Alan Duncan, secrétaire d’Etat aux Foreign and Commonwealth Affairs.

Toutefois, des Parliamentary Questions sur les Chagos sont encore en suspens. Ainsi, Lord Jones of Cheltenham voudrait savoir si « in the light of judgment made by the International Court of Justice, published on 25 February, that the separation of the Chagos Archipelago from Mauritius in 1965 was illegal; and whether they will review their decision since this new development ».

Le député du Scottish National Party, Alan Brown, s’intéresse au calendrier de discussions avec Maurice du Foreign and Cmmonwealth Office « before a decision is made on scientific work in the (a) Chagos Islands and (b) exclusive economic zone declared by Mauritius around those islands ». Ces interpellations ont été déposées devant les instances parlementaires appropriées il y a plus d’une semaine déjà.

Par ailleurs, Lindsey Collen, au nom de Lalit, demande d’engager des procédures sous le Pelindaba Treaty for a Nuclear Arms Free Africa en vue de la fermeture de la base militaire des Américains à Diego-Garcia. « Lalit wishes to place on record that the United States military base on Diego Garcia, part of Chagos “leased” by the UK to the USA which is known to be a nuclear base where inter alia nuclear submarines are repaired, is now, following the Advisory Opinion of 25 February this year, at risk of being in contravention of the binding Pelindaba Treaty for a Nuclear Arms Free Africa », souligne Lalit, qui ajoute que ce traité est un héritage de Nelson Mandela en vue de préserver la paix dans le monde.

Dans cette perspective, Lalit demande au Premier ministre, Pravind Jugnauth, de solliciter l’UN’s AFCONE Committee « to get the International Atomic Energy Agency to conduct inspections for nuclear materials that are now unlawful on any part of the Chagos ». En conclusion à cet appel, Lindsey Collen ajoute que « this action will obviously consolidate the support that Mauritius received from African Union countries over the Chagos case, as well as clearly being the correct thing to do in the interests of peace, elementary safety, and taking due care of the territory that is part of Mauritius ».

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