LE PR SERGE RIVIÈRE : « Ne pas enseigner l’histoire internationale laisse un grand vide »

« C’est dommage que l’éducation se confine à l’histoire de Maurice. Ne pas enseigner l’histoire internationale, laisse un grand vide. » C’est ce que nous déclare Serge Rivière, ancien lauréat et professeur émérite de littérature française de l’université Limerick (Irlande). Retraité depuis 2008, l’académicien, qui a effectué sa carrière dans l’enseignement tertiaire dans plusieurs pays, a décidé de rentrer au pays pour « donner quelque chose » en retour de ce qu’il a reçu. Dans cette interview, celui qui est aussi auteur de 34 ouvrages sur l’histoire des divers pays où il a vécu, regrette que le système du HSC « n’ait pas évolué vers une plus grande utilisation de la faculté critique ».
Pr Serge Rivière, vous étiez lauréat en 1965 et vous êtes retourné à Maurice en 2008 après avoir fait carrière dans l’enseignement tertiaire dans plusieurs pays. Expliquez-nous la décision de votre retour.
Une des choses importantes pour moi, c’est d’être revenu à Maurice parce que j’ai eu une enfance extraordinaire et j’ai vécu au sein d’une famille extrêmement solidaire. Cette famille de dix enfants nous a donné des valeurs d’humanisme, d’amitié et aussi civiques. Mon père était lieutenant dans le régiment mauricien dans les années 1940. Cette famille a produit un des cinq grands journalistes, Lindsay Rivière, mon cadet. Nous avons été ensemble au collège Royal de Curepipe (RCC). J’ai été plein d’admiration pour lui quand il est devenu rédacteur en chef du Mauricien à l’âge de 24 ans, ce qui est exceptionnel. Ce sont les valeurs familiales et civiques qui m’ont toujours aidé dans la vie. Au RCC, nous avons eu des profs d’envergure, comme Daniel Koenig pour le français, Georgy Espitalier-Noël pour la littérature anglaise, Robert d’Unienville pour les maths. Ces professeurs m’ont donné l’envie d’apprendre et ont allumé cette chandelle en moi pour que je puisse persévérer et acquérir des connaissances. Ce sont ces deux facteurs — la famille et le collège Royal — qui ont fait de moi quelqu’un qui ne cesse de vouloir apprendre. Même à 66 ans !

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