PROCÈS CHADY/MAUNTHROOA : Gilbert Philippe, « Siddick Chady n’a fait que me rembourser »

Le procès intenté à Siddick Chady et Prakash Maunthrooa dans l’affaire Boskalis s’est poursuivi hier avec le contre-interrogatoire de Gilbert Philippe, ancien conseiller au bureau du Premier ministre dans le secteur portuaire. Me Saïd Toorbuth, qui défend Siddick Chady, a questionné le témoin sur la somme de 25 000 euros versée sur son compte à Singapour par la compagnie Baggermaatschapijj.
Gilbert Philippe, qui a obtenu l’immunité par l’État dans le cadre de ce procès institué en Cour intermédiaire, avait fait soulever un point de droit en cour par la défense, demandant à ce qu’une copie de la condition de l’immunité qui lui avait été accordée soit communiquée à la défense. Lors de la séance d’hier, Me Saïd Toorbuth a fait savoir à la cour qu’une copie avait bien été remise à la défense. La cour n’a ainsi pas eu le besoin de prononcer de décisions.
La défense a ensuite procédé au contre-interrogatoire de Gilbert Philippe sur la provenance de 25 000 euros, versés sur son compte à Singapour par la compagnie Baggermaatschapijj. L’ancien conseiller du domaine portuaire devait déclarer que cet argent représentait la somme que Siddick Chady lui devait lorsqu’il lui avait emprunté de l’argent. L’avocat de la défense devait ensuite signifier au témoin que, suite à l’éclatement du scandale Boskalis et le fait que les médias et la presse se soient intéressés de près a cette affaire, l’aurait perturbé. Gilbert Philippe avait répondu par la négative, affirmant n’avoir rien à se reprocher dans cette affaire. La défense devait alors le questionner sur son compte bancaire à Singapour, qui contient une somme en euros ainsi qu’une autre en dollars singapouriens. Le témoin devait confirmer que ces deux sommes faisaient partie d’un même compte en banque. Il devait par la suite concéder que le relevé de son compte bancaire, présenté en cour, était partiel car ne représentant seulement que les transactions du mois de février 2007, soit le mois où la somme avait été versée sur son compte. Concernant les 25 000 euros, Gilbert Philippe a déclaré n’avoir pas trouvé suspect qu’elle soit versée sur son compte puisqu’il savait, depuis janvier 2007, que Siddick Chady allait le rembourser. La défense avait alors demandé à Gilbert Philippe la raison pour laquelle il avait alors remboursé à l’État la somme de 25 000 euros. Ce dernier a répondu que ce remboursement était la condition pour que l’immunité lui soit octroyée.
Concernant le contrat alloué par la firme Boskalis pour le dragage du Canal Anglais dans le port en 2006, la défense a demandé à Gilbert Philippe s’il connaissait la compagnie avant qu’elle ne soit médiatisée au moment des allégations de pot-de-vin. Le témoin a répondu qu’il connaissait la compagnie bien avant que n’éclate le scandale, ajoutant avoir appris que l’entreprise avait reçu le contrat pour le dragage du canal lorsque le bureau du Premier ministre lui avait demandé de donner son rapport sur le port en 2006.
Pour rappel, Siddick Chady, ancien président de la Mauritius Port Authority (MPA), est poursuivi sous la charge de “public official using his office for gratification”. Il lui est reproché d’avoir versé des pots-de-vin à plusieurs compagnies étrangères, dont la firme hollandaise Boskalis, après que cette firme ait obtenu un contrat de dragage du Canal Anglais dans le port en 2006. Siddick Chady est représenté par Me Saïd Toorbuth.
Prakash Maunthrooa, ancien directeur de la MPA, est pour sa part accusé de complicité dans cette affaire. Il lui est reproché d’avoir organisé une rencontre entre Siddick Chady et un représentant de la firme hollandaise pour obtenir ledit contrat. Les faits se seraient produits entre le 1er août 2006 et le 12 avril 2007.

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