PROCÈS SUR LA MORT SUSPECTE DE LEE ANN PALMAROZZA : L’heure de vérité pour le milliardaire Peter Wayne Roberts

Lee Ann Palmarozza, 35 ans, avait été retrouvée sans vie dans une piscine de l’Anahita Resort dans la nuit du 28 au 29 décembre 2014. L’enquête de la MCIT avait débouché sur l’inculpation provisoire de son compagnon, Peter Wayne Roberts, homme d’affaires et propriétaire d’une villa dans cet établissement. L’autopsie pratiquée par le Chief Police Medical Officer, le Dr Sudesh Kumar Gungadin, avait attribué la cause du décès à une asphyxie, la victime portant des hématomes à la tête et à la gorge, et a eu des saignements internes. Alors qu’il avait déclaré se mettre à la disposition des enquêteurs et qu’il ne devait rentrer en Afrique du Sud que le 11 janvier, Peter Roberts avait été interpellé à l’aéroport le 2 janvier 2015. Depuis, il a été formellement inculpé du meurtre de son amie. Le procès aux assises intenté au milliardaire sud-africain a débuté lundi sous la présidence du juge Benjamin Joseph et s’est poursuivi chaque jour cette semaine. Week-end fait un survol des premiers instants de cette joute judiciaire qui passionne la presse sud-africaine…
L’accusé ayant d’emblée plaidé non coupable, un panel de jurés a été constitué comptant quatre femmes et cinq hommes. Quarante-cinq témoins de la poursuite ont été assignés pour ce procès qui devrait durer plus de deux semaines. La liste des jurés finalisée, le juge Benjamin Marie-Joseph a expliqué qu’il fallait uniquement se fonder sur les preuves qui seront présentées en cour pour se faire sa propre opinion et prononcer le verdict. Le Parquet est représenté par le Principal State Counsel, Me Mehdi Manrakhan et par Mes Shakeel Bhoyroo et Chitra Servansingh-Bhuruth. Le Sud-Africain est défendu par Me Gavin Glover SC, assisté de Mes Bhoyroo et Luckeeram. À noter que les parents de Peter Wayne Roberts, ainsi que d’autres proches, ont fait le déplacement pour assister à ce procès.
14 mars : L’accusé plaide non coupable
La Poursuite a fait son opening speech lundi après-midi. Dans son discours adressé aux membres du jury, Me Manrakhan a soutenu que les preuves dans cette affaire démontrent que Peter Wayne Roberts est sans aucun doute l’assassin de Lee Ann Palmarozza. Bien qu’il n’existe aucun témoin oculaire, a-t-il dit, les circumstancial evidences sont suffisantes pour prouver qu’il a « staged a mise en scene to exculpate himself from the killing ». Les policiers qui avaient enregistré les dépositions de l’accusé ont aussi déposé.
Le 30 décembre 2014, l’accusé avait donné quatre dépositions en tant que témoin dans cette affaire. Il avait expliqué à la police qu’il était arrivé à Maurice le 23 décembre 2014 et sa petite amie l’avait rejoint le 26 décembre. Elle venait souvent passer des vacances avec lui dans sa villa à Anahita Resorts à Beau-Champ. Ce jour-là, ils avaient passé toute la soirée ensemble et selon l’accusé, la victime avait beaucoup bu et était dépressive. Selon sa version des faits, à un moment, ils s’étaient disputés, car Lee Ann Palmarozza lui reprochait de ne pas lui donner assez d’attention.Il était entre-temps allé prendre une douche mais à son retour la jeune femme était introuvable. C’est là qu’il a commencé à alerter le personnel de l’hôtel. Le corps de Lee Ann Palmarozza avait été retrouvé sans vie dans la piscine principale de l’hôtel.
15 mars : L’absence de preuve lors de l’arrestation de
Roberts fait débat

Le procès s’est poursuivi avec l’intervention de l’inspecteur Ahmad Tajoo de la MCIT qui a indiqué que la police avait procédé à l’arrestation de Peter Roberts le 2 janvier, car il avait essayé de quitter le pays en dépit d’un engagement pris auprès de la police pour y rester pour l’enquête. À son interpellation à l’aéroport le 2 janvier 2015, l’accusé avait été arrêté et conduit au bureau de la MCIT pour enquête. L’inspecteur Tajoo lui avait posé 55 questions sur les circonstances entourant la mort de son amie, mais l’accusé devait faire appel à son droit au silence. Mais aux accusations de la police qu’il y avait des « reasonable grounds » pour l’accuser du meurtre de sa petite amie, il devait nier en bloc.
Me Glover, pour sa part, a alors affirmé que la police ne détenait aucune preuve au moment de l’arrestation de son client et n’était alors qu’au stade de suppositions: « Police did not have a shred of evidence when they arrested him. Police did not bother to know what were his intentions. I tell you that he was going to be back in Mauritius on the 12th of January », a lancé le Senior Counsel. L’inspecteur Tajoo a alors expliqué que le médecin légiste, le Dr Sudesh Kumar Gungadin, qui avait pratiqué l’autopsie de Lee Ann Palmarozza, avait soutenu que c’était un cas de foul play et que la police avait déjà initié une enquête pour recueillir des preuves. Puis ce fut au tour des photographes de la police ainsi que celui qui avait accompagné le cadavre jusqu’à la morgue de déposer.
16 mars : La réanimation simulée
Les médecins qui étaient sur place après la découverte macabre ont procédé à une simulation des étapes et procédures qu’ils avaient adoptées pour tenter de réanimer la victime. Le Dr Rishi Gobardhun, et le médecin du SAMU, le Dr Bandhu, ont raconté les techniques de réanimation effectuées sur Lee Ann Palmarozza. Le Dr Rishi Gobardhun, Medical Health Officer à l’hôpital de Flacq, habitant non loin d’Anahita Resorts, est arrivé sur les lieux où se trouvait le corps vingt minutes après qu’il ait été retrouvé. On l’avait déjà sortie de l’eau et la victime était allongée sur le dos au bord de la piscine. Le médecin a alors procédé à un examen et aurait constaté qu’elle avait les pupilles dilatées et n’avait plus de pouls. « I informed them that she was dead. Roberts insisted that I carried out Cardio Pulmonary Resuscitation. He said : come on do something man », a relaté le témoin. À une question de Me Mehdi Manrakhan, pour savoir si la pression appliquée lors de la réanimation peut causer des blessures au foie, le médecin devait répondre que le foie se trouve à droite alors que la réanimation est pratiquée du côté gauche, là où se trouve le coeur.
Lors de son contre-interrogatoire par Me Gavin Glover SC, le témoin a été confronté au fait que dans sa déposition à la police il y avait des incohérences avec sa version en Cour par rapport à la chronologie des événements. Le médecin a répondu qu’à ce moment-là, il était plus important pour lui de sauver une vie et il n’avait pas noté l’heure précise.
Par ailleurs, le médecin des urgences, le Dr Bandhu, a aussi témoigné. Les deux médecins ont simulé étape par étape les procédures qui avaient été adoptées en utilisant un mannequin ainsi que tous les équipements qui avaient été utilisés ce jour-là.

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