Professionnels Corrumpus : A quoi sert le code de conduite pour les professions ?

Le rapport Lam Shang Leen est venu étaler au grand jour la profonde corruption qui a gagné ces professions chargées de protéger la société, la défendre et faire triompher la justice. La question d’un code de conduite pour ces professions se pose dès lors. Mais à quel point serait-il utile ?

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Si Geetanee Napal, doyenne de la faculté de Law & Management à l’Université de Maurice (UoM) et détentrice d’un doctorat sur la corruption, estime qu’il est bon d’avoir un code de conduite, elle se montre néanmoins sceptique quant à un réel changement qu’apporterait une telle implémentation. « Un code de conduite sans bonne gouvernance, sans bon leadership, ne mènerait à rien. Si le bon exemple ne vient pas d’en haut, cela n’aura pas d’impact. La volonté d’un vrai changement doit venir d’en haut », observe-t-elle, ajoutant qu’un code de conduite « n’est pas une loi ».

De son côté, le syndicaliste Jack Bizlall, qui dispense des cours en éthique et déontologie dans le monde syndical, estime que ce qui fait qu’hommes de loi, médecins, politiciens et autres professionnels ne respectent pas leur déontologie, « c’est qu’individuellement, ils n’ont pas d’éthique ». Et, s’il « existe déjà des structures pour les sanctionner, celles-ci ne fonctionnent pas », clame-t-il. Pour Veda Baloomoody, avocat et député du MMM, responsable du dossier Law & Order au sein du parti, il faut revoir la Bar Council Act. « Il n’est pas possible qu’un Bar Council ne puisse prendre d’actions », dit-il.

Concernant les députés, il est d’avis que « la bonne conduite relève de la responsabilité de chaque député » et se dit en faveur d’un comité parlementaire qui surveillerait les actions des parlementaires. Pour la police, « il faut revoir le système de recrutement et de promotion ».

Geetanee Napal (doyenne de faculté à l’UoM) : « Mode de vie facile, l’argent facile »

Le rapport Lam Shang Leen nous laisse voir un revirement de situation. Alors qu’ils sont censés nous protéger, faire respecter la loi et défendre notre cause, policiers, avocats et députés sont accusés d’avoir été complices des barons de la drogue. Votre réaction en tant que dean de la Faculté de Law & Management à l’UoM ?
Nous instruisons les jeunes. Je dis bien instruire, pas éduquer, parce que l’éducation se fait bien avant qu’ils n’arrivent à l’université. Je trouve que dans une société comme la nôtre, avec la drogue qui est devenue un fléau conséquent, il faut tout revoir. Cela fait peur, il est vrai, car ces personnes qui sont là pour nous protéger, on ne peut pas leur faire confiance. C’est assez révélateur et effrayant. Les jeunes doivent savoir faire la distinction entre le bien et le mal et ne pas se laisser influencer. Ceci dit, tout commence par une tentation, la pression des pairs et l’argent facile…

Pensez-vous qu’il devrait y avoir un code de conduite pour ces professions ?
Je pense qu’il devrait y en avoir. Dans la fonction publique, il y a un code de conduite. Mais la plupart des fonctionnaires ne connaissent pas son existence. Il faut la structure nécessaire, une formation continue, un bon style de leadership sans “bullying”, sans “mismanagement”. Un bon leader se fait respecter. Nous avons l’exemple de Lee Kuan Yew, à Singapour. On veut beaucoup imiter Singapour. On se croit peut-être égal mais on est très loin derrière. Le style de leadership qui a fait ses preuves à Singapour n’est malheureusement pas à Maurice encore. Si on se fie à un code de conduite sans bon leadership, sans la bonne gouvernance, cela ne va rien faire. C’est surtout au niveau de la culture plus qu’un simple problème qui sera résolu par un code de conduite. Dites-vous bien qu’un code de conduite n’est pas une loi. It’s not binding. Vous pouvez avoir le nombre de codes de conduite que l’on veut, s’il n’y a pas le climat propice pour l’implémentation, s’il n’y a pas de leadership pour le mettre en pratique, cela ne changera rien. Si le bon exemple ne vient pas d’en haut, cela n’aura malheureusement pas d’impact.

C’est quand même désolant d’avoir à en arriver à songer à établir un code de conduite pour des adultes censés être des citoyens responsables…
Effectivement, ces personnes dont on parle sont adultes. Ils devraient être des citoyens responsables. On ne peut pas s’attendre à ce que du jour au lendemain, un code change la manière de faire des personnes de ce niveau quand ils savent exactement ce que c’est le bien et le mal. Il est là question d’une infrastructure bien plus élaborée et d’une révision de notre culture qui tend de plus en plus vers un mode de vie facile, l’argent facile…

Comment revoir cette culture ?
Il faut qu’il y ait la volonté à tous les niveaux en commençant par le plus haut, c’est-à-dire ceux qui gouvernent. Que le bon exemple vienne de ces personnes.

Au vu de l’absence de valeurs aujourd’hui chez les adultes, où pensez-vous que la société a failli ?
C’est l’éducation de base. Nous, on est là pour donner l’instruction. Même les enseignants, à l’école, sont là pour instruire. Une personne peut ne pas avoir eu la chance de s’instruire au plus haut niveau mais elle sait ce qu’est le respect, elle sait distinguer le bien du mal. Elle ne va pas voler. Tandis que la personne qui a été instruite n’a pas nécessairement l’éducation de base qui lui permettrait de faire cette distinction. Nous avons développé au fil du temps cette culture où on fait des choses en croyant que l’autre ne saura pas. Nobody will find out. But sooner or later, they will do find out!

Si les gens étaient un peu plus soucieux de leur réputation, on n’en serait pas arrivé là. On fait des choses en pensant qu’on a le pouvoir de les faire. De même, les leaders sont-ils à la tête d’une institution mais rien ne les met à l’abri du règlement. Au contraire, ils sont là pour inculquer des valeurs à leur personnel, pour donner l’exemple et se faire respecter. Tant que les gens ne seront pas soucieux de leur réputation, ils continueront à courir vers l’argent facile, le matérialisme. La société mauricienne a failli dans ce sens. On a imité le mauvais côté des pays développés et c’est la course vers l’argent et la tendance à ignorer les valeurs en général.

Le niveau de corruption dans le pays vous choque ?
Cela me désole. J’ai publié une thèse en 2005. J’ai fait une étude comparative par rapport aux pays développés, particulièrement les Etats-Unis. Dans ce pays, le sens du devoir prime. Il y a trois facteurs principaux : le sens du devoir, le sens de la moralité (les valeurs morales internes en nous) et la culture. La culture était insignifiante dans le contexte américain. Les gens étaient soucieux de leur sens du devoir. They want to do their job, to be recognized and preserve their reputation.

Alors qu’à Maurice, la culture a prédominé. Chercher des faveurs en l’absence de mérites est considéré comme étant normal à Maurice. En 2005, cela m’avait choquée, mais maintenant, plus rien ne me choque… Il y a aussi le concept de pauvreté, qui pousse les gens à tomber dans la corruption. Je peux comprendre le pauvre qui vole un pain pour nourrir son enfant, même si c’est toujours du vol, mais ce n’est pas aussi grave qu’un détournement de fonds, que la corruption au niveau des plus hautes instances du pays. Il se trouve qu’on est dans une culture qui tourne en rond et on n’arrive pas à fermer la source du problème. Le problème est clair : c’est l’acceptation des mauvaises conduites. Pour qu’un code de conduite ait un impact, à part le bon exemple, qui est important, il faut que le code soit écrit en langage très simple, pour que tout le monde puisse comprendre.

Qu’est-ce qui pourrait amener les Mauriciens à avoir ce sens du devoir et ce souci de la réputation ?
La réponse est simple mais la pratique est plus compliquée. Tant qu’il n’y aura pas de volonté, on ne pourra pas en arriver là. Je cite toujours Lee Kuan Yew, qui était une personne simple, qui était là pour faire avancer le pays. Dans les années 50/60’, Singapour était pire que Maurice. S’ils ont pu en arriver là, c’est grâce à la volonté politique. C’est un exemple flagrant que le bien peut être atteint s’il y a une volonté.

Jack Bizlall (syndicaliste): « « Mais pourquoi pas les avocats? »

Le rapport Lam Shang Leen nous laisse voir un revirement de situation. Alors qu’ils sont censés nous protéger, faire respecter la loi et défendre notre cause, policiers, avocats et députés sont accusés d’avoir été complices des barons de la drogue. Pensez-vous qu’il faut un code de conduite pour ces professions ?

L’erreur est de confondre éthique et déontologie et d’y associer de façon maladroite le code de conduite et pire, la question de moralité. J’affirme dans mes cours que « la déontologie est au collectif ce que l’éthique est à l’individu. Nous sommes dans deux sphères distinctes qui exigent l’application d’une conciliation intellectuelle et matérielle ». Chaque individu développe son éthique dans le cadre de l’environnement dans lequel il vit. Chaque collectif développe par l’autogestion ou l’autodétermination sa propre déontologie. Il existe pour les policiers et les avocats des déontologies qui sont universelles. Il faut par nos propres actions, en tant qu’individus et en tant que collectifs, que nous développions notre éthique individuelle et notre déontologie collective.

Le code de conduite est, lui, statutaire. La moralité, elle, est culturelle et réclame un fonds commun de civilisation.
Plusieurs policiers et plusieurs avocats agissent en dehors de leur déontologie parce qu’individuellement, ils n’ont pas d’éthique. Il n’y a pas qu’eux, il y a des médecins, des politiciens, des syndicalistes, des religieux… La liste est longue, très longue. Il existe des structures déjà pour les sanctionner sur le plan de leurs conduites. Ces instances ne fonctionnent pas. Il faut les faire fonctionner. Le Vatican est obligé de le faire à l’égard des prêtres pédophiles. Le Bar Council et la Police Service Commission doivent agir.

Parmi vos cours de formation, vous abordez justement la question de l’éthique et de déontologie dans le secteur syndical. Quelle différence faites-vous entre les deux ?

Chaque individu doit avoir un positionnement émanant de sa propre réflexion et surtout de son éthique (qui lui impose des obligations à partir d’un jugement en rapport à ce qu’il est, à ce qu’il fait, à ce qu’il donne comme conseils et à ce qu’il propose). L’éthique a un lien étroit avec son savoir-vivre et son savoir être. Il n’y a pas d’autorité et pas de règles imposées. Une éthique se construit culturellement, mais s’applique pour l’individu qui se construit. Il faut harmoniser les verbes pouvoir et vouloir dans ses actes et faire le choix entre les verbes être, avoir et paraître. C’est crucial.

Alors qu’une déontologie est constituée de règles et ainsi impose des obligations qu’un collectif d’hommes et de femmes, impose sur ses membres, dans le cadre de l’autogestion ou l’autodétermination de leurs rapports. Ce sont donc des obligations imposées par un collectif sur ses membres ou une autorité sur un collectif. Dans la société moderne, il existe toujours des obligations qui sont imposées sur le citoyen, sur les membres d’une profession, sur les membres d’une association… Il faut les identifier, les analyser pour savoir si elles sont acceptables et valorisantes pour que l’on puisse les imposer sur soi, sur les membres du collectif et sur les « étrangers » du collectif par décision volontaire. Cela n’a rien à voir avec la moralité ou le code de conduite qui sont eux imposés souvent arbitrairement et d’une façon coercitive, par des institutions religieuses, étatiques…

Faudrait-il que le député, l’avocat et la police passent un examen d’intégrité avant de prêter serment, avant d’exercer sa fonction, selon vous ?

Il n’existe pas de différenciation entre les citoyens de par leurs fonctions. On fait d’ailleurs un abus du « certificat de moralité ». Les serments ne servent à rien. Déjà en amour, c’est une catastrophe. Le serment d’Hippocrate des médecins n’a pas de valeur juridique. C’est ainsi un serment hypocrite.

Comme tous les serments. Ni celui du célibat des prêtres. Il faut prendre des dispositions pratiques. Je vous donne un exemple. Les trafiquants de drogue paient leurs avocats de très grosses sommes d’argent. Souvent j’entends l’argument que l’avocat est obligé de défendre les accusés au pénal sur la base de la présomption d’innocence. Foutaise ! Ils sont souvent cupides et sont payés de l’argent émanant du trafic de la drogue. Si les receleurs, pour un vol, sont passibles de poursuites au pénal, pourquoi pas eux ?

Quelles sanctions prévoir si le professionnel ne respecte pas le code de conduite ?

En principe, tout code de conduite est porteur de sanctions y relatifs. Nous avons à Maurice des centaines de codes de conduite. C’est devenu un bouclier pour imposer surtout la confidentialité et le secret au sein des institutions et des entreprises. Cela a un effet pervers.

C’est quand même désolant d’avoir à en arriver jusqu’à songer à établir un code de conduite pour des adultes censés être des citoyens responsables ? Au vu de l’absence de valeurs aujourd’hui chez les adultes, où pensez-vous que la société a failli ?

Il nous faut travailler sur un fonds commun de civilisation. Dans un opuscule que j’ai publié sous le titre « Pour un fonds Commun de civilisation », le 18 février dernier, je fais une longue analyse de la situation à Maurice et je fais plusieurs propositions. Il faut une action politique mais il faut aussi ne pas dissocier l’économie du social et réduire la culture à une question de langue, de religion et d’ethnicité. Il faut construire une civilisation en nous rassemblant pour donner à notre civilisation un fonds commun acceptable, réalisable et praticable. On peut le faire.

Comment peut-on prévenir cette décadence chez des professionnels bien établis ? En misant sur l’éducation/la sensibilisation dès le jeune âge ? En honorant plus fréquemment des figures intègres?

Il ne faut point parler de décadence comme commencement du dépérissement social. C’est une décadence morale qui nous donne une indication de l’état d’une société qui honore les nantis et les escrocs. Mais je dois dire, en ayant une connaissance plus que bien de la mentalité et de la conduite des gens de certains milieux, que ceux qui ont le pouvoir et les moyens d’honorer les gens intègres sont pour la plupart des gens véreux. Croyez-vous qu’il soit possible d’aller prendre des décorations de la main de ces gens-là Moi pas.

VEDA BALOOMOODY (avocat et député) : « Le Bar Council un bulldog sans dents »

Le rapport Lam Shang Leen nous laisse voir un revirement de situation. Alors qu’ils sont censés nous protéger, faire respecter la loi et faire triompher la justice, avocats, députés et policiers ont été accusés d’avoir été complices des barons de la drogue. Votre réaction en tant que député et avocat…
Tout d’abord, je suis bien choqué quand je vois la liste des avocats impliqués, surtout des membres d’un parti politique au pouvoir. Étant moi-même avocat, cela m’embarrasse qu’il y ait de tels cas dans la profession car il s’agit d’une profession noble. Malheureusement, certains ne respectent pas le code déontologique. Je n’accuse personne mais je me base sur ce que dit le rapport.

Pensez-vous qu’il devrait y avoir un code de conduite pour ces professions ?
En ce qu’il s’agit des avocats, nous avons déjà notre code de conduite. Mais malheureusement, nous avons un Bar Council qui n’a pas l’autorité de prendre des actions qui s’imposent. C’est un bouledogue sans dents. Il nous faut revoir la Bar Council Act. Il n’est pas possible qu’un Bar Council ne puisse prendre d’actions. Si nous avons un code déontologique bien détaillé, cela n’a pas force de loi. C’est l’Attorney General qui doit demander d’initier des actions. Si le Bar Council était plus indépendant, il aurait pu prendre des actions, surtout quand il y a “breach of ethics”, pas pour les cas criminels. S’agissant des députés, nous n’avons pas de code de conduite. Mais c’est à chaque député de prendre ses responsabilités.

Nous prêtons serment pour servir le peuple et non pas pour nous servir nous-mêmes. Je pense que la bonne conduite relève de la responsabilité de chaque député. En Angleterre par exemple, il y a des comités parlementaires qui surveillent les actions des députés. Il serait bien qu’il y ait un tel comité à Maurice. Mais comme je l’ai dit, avant tout, c’est le député lui-même qui doit savoir ce qui est bon et ce qui ne l’est pas. Au MMM, nous nous sommes auto imposé une discipline sur nos avocats. Les avocats du parti n’ont pas le droit de défendre des cas liés aux trafiquants de drogue. Cela doit venir de soi-même et du parti auquel vous vous associez. Tout est question de la discipline que vous avez en vous.

Faudrait-il que le député, l’avocat et la police passent un examen d’intégrité avant de prêter serment, avant d’exercer sa fonction ?
Comment faire une telle chose ? Pour ce qui est du député, chaque parti doit bien étudier le profil de l’aspirant membre. A titre d’exemple, il y avait des avocats qui voulaient intégrer notre parti mais nous ne les avons pas accueillis car nous avons étudié leur profil. Parmi la liste d’avocats qui ont été égratignés par le rapport, il y en a qui voulaient intégrer à un moment le MMM. Nous ne pouvons ramasser n’importe qui.

Quelles sanctions prévoir si le professionnel diverge du code déontologique ?
Il faut peut-être donner plus de pouvoir aux institutions, qui sont là pour veiller au bon comportement. Au niveau de la police, la chose la plus importante, selon moi, c’est le système de recrutement. Il faut faire des tests psychologiques avant et qu’il y ait des policiers “on probation”. Il n’est pas possible qu’au terme de six mois de formation, une personne devienne policier ou policière. Il faut en outre revoir le système de policiers qui sont permanents à des postes. Il faut qu’il y ait des changements. Il convient de revoir notre système de recrutement et de promotion. Quant à l’ADSU, il faut un département spécialisé pour se pencher sur la drogue. La question se pose de savoir s’il faut seulement des membres de la police dans un tel département ou une personne indépendante, comme un juge d’instruction, pour sa gestion.

Il est quand même désolant d’avoir à en arriver à songer à établir un code de conduite pour des adultes censés être des citoyens responsables ? Au vu de l’absence de valeurs aujourd’hui chez les adultes, où pensez-vous que la société a failli ?
Malheureusement, je pense que certaines personnes au pouvoir ont donné l’impression aux gens proches d’eux qu’il est facile de gagner de l’argent dans ce pays s’ils restent proches. Pour moi, l’histoire se répète. Quand on regarde la Commission Rault, c’était la même chose. Aujourd’hui encore, c’est pareil.

Comment peut-on prévenir cette décadence chez des professionnels bien établis ? En misant sur l’éducation/la sensibilisation dès le plus jeune âge ? En honorant plus fréquemment des figures intègres ?
Il faut un gouvernement bien strict et bien discipliné. Est-ce qu’on a entendu ce genre de choses en 2000-2005 ? Le MMM était un parti au pouvoir bien strict. Tout le monde sait que quand le MMM est au pouvoir, il n’y a pas de problème de drogue dans ce pays. L’exemple doit venir d’en haut. Comme on dit, si poison so latet gate… Quant à l’éducation, cela doit une chose continue. Mais comment éduquer nos jeunes à certaines choses quand, devant eux, les adultes font autrement ? Tant qu’il y aura des partis politiques qui s’associeront avec les trafiquants de drogue ou utiliseront l’argent provenant du trafic de drogue pour financer les campagnes électorales, la situation ne changera pas.

Êtes-vous choqué par le niveau de corruption qu’a atteint le pays ?
Non, je suis dans la profession, je suis déjà au courant de ce qui se passe. Je suis choqué par le fait qu’il y ait des personnes proches du pouvoir qui auraient dû être appelées par la commission d’enquête sur la drogue mais qui n’ont pas été appelées.

Avez-vous de l’espoir quant à un changement suite aux recommandations du rapport Lam Shang Leen ?
Si le comité interministériel garde le rapport dans un tiroir, je ne sais pas comment cela se déroulera. On fait traîner les choses. Le comité interministériel, c’est du “delaying tactic”. Le rapport est bon mais il faut implémenter les recommandations tout de suite.

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