PROJET CHINOIS DE PORT DE PÊCHE : Au nom de la sécurité nationale, Paul Bérenger réclame tous les détails y relatifs

Evoquant les implications du projet chinois d’un nouveau port de pêche à Bain-des-Dames sur les questions relevant de la sécurité nationale, Paul Bérenger, leader du MMM, demande que les autorités rendent publics tous les détails y relatifs. « Serait-ce un projet entièrement privé ou le gouvernement chinois y sera-t-il impliqué ? », se demande le leader des mauves. Il réitère, parallèlement, sa demande pour que le Maritime Security Agreement, signé avec l’Inde dans le cadre du projet d’assistance indienne pour la construction d’une nouvelle piste d’atterrissage et d’une jetée à Agaléga soit tout aussi rendu public « en vue de faire taire les rumeurs ».
Paul Bérenger rappelle la rude concurrence que se livrent l’Inde et la Chine, deux pays de peuplement avec lesquels Maurice a toujours entretenu des liens privilégiés, particulièrement dans l’océan Indien. Pour lui, compte tenu des impératifs relevant de la sécurité nationale, une vigilance de tous les instants doit être exercée pour tout ce qui touche à des développements dans les zones portuaires et aéroportuaires. Le leader du MMM assure, à ce propos, que quand l’Inde avait initialement offert d’aménager une nouvelle piste d’atterrissage et une jetée à Agaléga entre 2000 et 2005, et que son parti était au gouvernement, cette offre indienne n’était, en aucune façon, conditionnée par une quelconque demande controversable en contrepartie.
Toutefois, explique Paul Bérenger, alors que ce projet est maintenant en cours d’être mis en chantier et pour couper court aux rumeurs de toutes sortes, les autorités devraient rendre public le Maritime Security Agreement signé entre Maurice et l’Inde. Le leader des mauves évoque parallèlement le projet chinois de nouveau port de pêche à Bain-des-Dames qui vient de refaire surface. Un projet prévoyant l’aménagement de nouveaux quais en eaux profondes à l’entrée du l’actuel port. « Nous sommes en droit de savoir si ce sera un projet du privé ou si le gouvernement chinois y sera impliqué », déclare le leader du MMM. Ce dernier note qu’un épais mystère entoure la société LHF Marine Development Ltd dont le nom a été associé à ce projet de nouveau port de pêche.
Paul Bérenger note de même qu’il a été rapporté que c’est le China Development Bank, une banque chinoise d’Etat, qui serait appelée à financer le projet. Il considère encore plus troublant le fait que le représentant local de la société promotrice prétend que toutes les autorisations ont déjà été obtenues des autorités. Le leader des mauves insiste sur le volet sécuritaire qu’implique un tel projet portuaire. Aussi réclame-t-il des autorités qu’elles rendent public l’ensemble des détails. « La Chine est, certes, un pays ami. Mais comme l’Inde, elle, demeure quand même un pays étranger. Aussi, comme dans le cas des développements à venir à Agaléga, il convient que tous les détails au sujet de ce projet de nouveau port de pêche soient rendus publics », soutient-il.
Deal Papa / Piti: « Le parallèle seychellois »
Paul Bérenger établit, par ailleurs, un point commun entre les conditions d’accession de Pravind Jugnauth au pouvoir suprême à celles de l’actuel président seychellois, Dany Faure. Il explique, en effet, qu’alors que Pravind Jugnauth est devenu Premier ministre dans le cadre de ce qu’il appelle « le deal papa / piti » entre sir Anerood et lui, aux Seychelles, Dany Faure qui était vice-président de la République est devenu président en succédant à James Michel qui a démissionné. Le leader du MMM explique qu’entre-temps, l’opposition qui a remporté les législatives aux Seychelles a amendé la loi pour qu’à l’avenir une élection présidentielle soit organisée en cas de démission du président.
Toutefois, dit-il, des voix s’élèvent dans l’archipel pour demander la démission du président Faure et la tenue d’une nouvelle élection présidentielle. Selon Paul Bérenger, en tant que Premier ministre non désigné, dans les faits, par un vote populaire, Pravind Jugnauth se trouve dans la même situation où si la légalité de son “primeministership” ne souffre d’aucune contestation, celui-ci pèche par un manque de légitimité morale. « Cette situation est, pour lui-même, malsaine », dit-il.
Paul Bérenger commente, d’autre part, le jugement rendu cette semaine par le full bench de la Cour suprême indienne relatif à la vie privée et à la protection des données personnelles des citoyens. Il trouve très étendues les implications de ce jugement. Selon lui, la Cour suprême indienne s’est prononcée contre toute veilleté de l’Etat de s’immiscer indûment dans la vie privée des citoyens et contre les risques que ces citoyens soient des victimes de hackers. Il constate que le jugement vient garantir à des citoyens indiens le droit de décider de leur orientation sexuelle.
Sur un plan plus politique, Paul Bérenger évoque deux nouveaux « scandales » mis au jour, dit-il, au cours de la semaine. D’abord, le « démenti » apporté par la Chambre des Notaires à l’effet qu’elle n’a jamais été sollicitée par les autorités dans leur choix de notaires appelés à rédiger les actes notariés des acquéreurs de logements sociaux de la National Housing Development Company (NHDC). Le leader du MMM rappelle que, répondant à une interpellation parlementaire du député MMM Reza Uteem le 11 juillet dernier, le ministre du Logement, Showkutally Soodhun, avait affirmé que tel était le cas : « Il s’agit, non seulement d’un autre cas d’affairisme mis à jour, mais encore Soodhun s’est permis d’induire la Chambre en erreur. »
Metro Express : « L’expérience Betamax »
Paul Bérenger évoque, d’autre part, la décision de l’Information and Communication Technologies Authority (ICTA) d’annuler et de relancer un appel d’offres pour Rodrigues après que l’offre de Mauritius Telecom (MT), un des cinq soumissionnaires, n’a pas été retenue. Pour le leader du MMM, ce genre de « procédé fait un tort immense à la réputation du pays auprès des entreprises étrangères. Cela ne m’étonnerait pas si les autres qui ont concouru initialement choisissent, cette fois, de se désister ». Pour lui, au train où vont les choses, des entreprises de renom refuseront de concourir à des appels d’offres à Maurice.
Paul Bérenger se satisfait de la décision des autorités de revenir sur l’annonce à l’effet que les passagers voyageant à bord de taxis dit marron auraient à s’acquitter sur place d’une amende fixe de Rs 500. Non seulement trouve-t-il « ridicule l’idée de faire payer les voyageurs plutôt que les propriétaires des dits taxis marron », le leader des mauves ne manque pas de souligner comment une telle mesure aurait favoriser la corruption. Paul Bérenger concède que c’est l’insuffisance du service de transport par autobus sur un grand nombre de dessertes qui favorise la prolifération de taxis “marrons”. Il laisse comprendre, toutefois, qu’à lui seul, le Metro Express n’est pas pour autant une panacée à ce problème.
Maintenant que le gouvernement indien s’est largement engagé sur le projet Metro Express et que le contrat de mise en chantier a été dûment signé, Paul Bérenger ne manque pas de rappeler l’exemple du contrat résilié de Betamax et ses énormes conséquences à ceux qui, hystériquement ou par motivations politiques, insistent encore pour que l’on n’aille pas de l’avant avec le projet.
Enfin, Paul Bérenger considère « très triste et honteux » le fait que Maurice a été le seul pays-membre à s’est fait représenté par un fonctionnaire au récent Sommet de la Southern Africa Development Community (SADC). S’il reconnaît que la secrétaire aux Affaire étrangères, Mme Asha Dwarka-Canabady, est « un très bon haut fonctionnaire », le leader du MMM rappelle que ce Sommet a vu la participation de sept présidents de la République, un vice-président, trois Premiers ministres et trois ministres des Affaires étrangères « et Lutchmeenaraidoo viendra prétendre, une fois encore, que Maurice à une très grande ambition pour l’Afrique ! »
Virulent à l’encontre du ministre des Affaires étrangères pour son « mépris envers la SADC malgré tout son verbiage habituel sur l’Afrique », Paul Bérenger soutient que ce genre d’incohérence entre la parole et les actes fera que le pays va perdre de sa crédibilité sur le plan africain. « C’est un manque de sérieux envers la SADC et l’Afrique », dit-il.
Sollicité, Paul Bérenger commente aussi la nouvelle à l’effet que le leader du PTr, Navin Ramgoolam, aurait décidé d’abandonner la circonscription No 5 où son père, sir Seewoosagur Ramgoolam, puis lui-même, se sont toujours portés candidats en vue d’émigrer vers le No 10 (Montagne-Blanche / GRSE) pour les prochaines législatives. à en croire le leader du MMM, les chances de Navin Ramgoolam de se faire élire ailleurs ne sont pas meilleures qu’au Numéro 5 (Pamplemousses / Triolet) même si, selon lui, les chances du leader du PTr d’être élu dans cette dernière circonscription « sont tout aussi faibles ». Paul Bérenger qui était, cette semaine, au régional MMM du No 5 annonce une candidate mauve pour cette circonscription aux prochaines élections générales.    

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