Proposition de Protocole pour un ralliement élargi des forces contestatrices dans une situation d’urgence

Devant l’imminence de la mise en place par les autorités d’un outil de contrôle dangereux pour le fonctionnement de la démocratie dans la République de l’île Maurice, en l’occurrence la carte biométrique.
Et face au constat que cette situation d’urgence est reconnue par un éventail large d’observateurs et d’acteurs de la société civile, à titre individuel ou en tant que plateformes,
Nous, citoyens engagés, formulons ici officiellement une proposition de protocole de collaboration que nous mettons à disposition comme un outil possible ayant vocation à rassembler sur une base élargie les forces contestatrices de ce projet, dans le respect de la diversité des positionnements d’un maximum d’acteurs et d’organisations.
Toute l’importance de ce protocole est de permettre à des entités, qui peuvent très bien avoir des positionnements différents, des idées différentes, et des façons de faire différentes, de travailler ensemble dans un objectif, sur un enjeu spécifique, tout en développant une panoplie de revendications autour d’un même thème. Ces revendications peuvent très bien donner lieu elles-mêmes à des divergences, d’où l’importance de consolider des points de repère fédérateurs.
Par exemple, dans le cas de la nouvelle carte biométrique, nous observons d’ores et déjà un vaste consensus sur le fait que ce projet ne doit pas aboutir, que cette carte est un danger imminent et concret pour les droits civils et les libertés fondamentales des citoyens de ce pays. Nous nous accordons sur ce point focal, en dehors de toutes autres formes de réflexions, et des diverses priorités argumentaires qui galvanisent l’urgence de tout un chacun  à agir concernant cette carte. Donc,
. En toute conscience de la spécificité des idéologies ou des positionnements des divers protagonistes (individus ou groupements), et souhaitant ne pas déranger cet état des choses à l’intérieur de la présente mobilisation ;
. En toute conscience du fait que les individus ou les groupements concernés se sont peut-être déjà confrontés dans le passé, parfois de façon virulente, avec des séquelles durables et non négligeables, , il convient donc, dans le respect des blessures, des injustices subies, de ne pas proclamer  un oubli artificiel ou superficiel , mais plutôt l’instauration d’une zone d’intersection sur la base de revendications précises ;
. En toute conscience du fait que les enjeux dans le domaine de revendications sociales sont étroitement liés au jeu politique et donc en proie à toutes sortes de récupérations de toutes parts, ce qui est en soi un état des choses qui refroidit les engagements de part et d’autre, affaiblissant ainsi le potentiel du ralliement. Ce protocole assure donc que l’identité politique et idéologique de tout participant, sera en tout temps préservée durant la mobilisation, sans aucune autre forme d’adhésion vis-à-vis des autres protagonistes ou participants.
. En toute conscience que le concept de liberté ne peut se dissocier de celui de justice dans un système républicain, ce qui implique un fonctionnement d’ensemble respectueux des droits et des devoirs de chaque protagoniste de la présente mobilisation, et que nous sommes tous co-responsables du bon déroulement de la mobilisation dans le respect de cet esprit républicain ;
. En toute conscience qu’il est nécessaire et vital, devant l’urgence d’une situation néfaste à l’échelle nationale qui requiert  des positionnements communs sur des enjeux précis d’intérêt collectif, de pouvoir exercer une pression massive à des moments précis. Ce protocole n’empêche en rien des mobilisations d’être effectuées par des individus et des groupements chacun de leur côté avec leurs méthodes de prédilection. Ces modes d’actions ne sont pas contradictoires, au bien contraire ils ouvrent la palette de la conscientisation et contribuent au développement personnel des protagonistes, tout en assurant à la clé une force fédérée  au moment voulu.
.En toute conscience du fait que la démocratie repose sur le débat des idées (et non sur le « blind consensus ») et qu’en même temps la reproduction de débats à l’infini est souvent une excuse programmée par les autorités elles-mêmes pour diviser la société et ainsi faciliter l’implémentation de leurs propres agendas, il devient donc crucial de créer des situations où les débats d’idées s’alimentent  tout en permettant de dégager des points de ralliement fondamentaux, qui favorisent des mobilisations élargies, pour un résultat maximisé.
Nous,
Ici parties prenantes de cette mobilisation, nous nous rallions pour dire :‘NON, au projet de la nouvelle Carte Biométrique’ et mettons en place une Force commune d’opposition à ce projet, sans pour autant diluer nos identités et opinions respectives et dans le  respect des Droits et des Libertés fondamentales républicaines et ce dans l’intérêt général de toute la population et des générations à venir, qu’il est de notre devoir de protéger ’.

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