LE PROPRIÉTAIRE DE TRIANON SHOPPING PARK :  Je comprends la douleur de la famille Domah …

Six jours après un violent incendie qui s’est déclaré dimanche dernier dans l’entrepôt de l’hypermarché à Trianon, Danish Ismael, le propriétaire de Trianon Shopping Park, a donné des directives hier pour que l’entrepôt soit nettoyé de fond en comble.
“Les déchets doivent être enlevés au plus vite. J’ai eu le feu vert de toutes les parties concernées. Je donne la garantie que nous  allons respecter  toutes les  procédures. Je comprends parfaitement la douleur de la famille de  celui qui est toujours porté manquant. Mais comme nous avons 500 familles qui dépendent de ce commerce, il faut impérativement retrousser les manches et nous remettre au plus vite au travail. Il ne faut surtout pas oublier le côté hygiène pour que d’autres produits comme de la viande stockée, par exemple, ne soient pas affectés.”
En ce qui concerne les pertes? “Nous ne les avons pas encore estimées. Ce n’est pas notre priorité pour le moment”, a fait comprendre le propriétaire du Trianon Shopping Park. Entre-temps, aucune trace de Dinesh Domah qui est resté piégé depuis dimanche dernier dans l’entrepôt de Shoprite à Trianon.
Sanjanah et Sandhya, les deux soeurs de Dinesh Domah, 27 ans, étaient toujours sur place hier après-midi. Elles espèrent retrouver leur frère. Elles sont très remontées contre l’attitude adoptée à leur égard par les responsables des sapeurs-pompiers, la police et la direction de Shoprite. Elles ont expliqué à Week-End, hier, que bien qu’elles soient restées devant l’entrepôt depuis le début de l’incendie, aucun responsable de ces trois départements ne leur a donné des explications claires sur ce qui se passe chaque jour à l’intérieur de l’entrepôt et les dernières nouvelles sur les recherches pour retrouver leur frère, qui travaille depuis sept ans dans cet entrepôt. “Nous ne sommes pas satisfaites de la façon dont se déroulent l’enquête et les recherches. Il y a un manque total de communication. Nous sommes dans le flou. Nous aimerions bien savoir, par exemple, si les enquêteurs ont déjà interrogé l’employé qui était sur place le jour de l’incendie et qui aurait dit qu’il aurait vu mon frère ti pe sorti et rerentre dans bâtiment. Nous ne voulons certainement pas nous immiscer dans l’enquête de la police, mais on aimerait au moins savoir ce qui s’était passé ce jour-là. Je crois que nous avons le droit de savoir”, ont-elles insisté.
Sanjanah se demande aussi pourquoi les sapeurs-pompiers, aidés d’éléments de la Special Mobile Force et le GIPM n’ont pas défoncé une partie du bâtiment pour avoir accès à l’intérieur. “Nous avons l’impression qu’ils nous cachent quelque chose et ils ne veulent pas nous dire la vérité. On entend chaque jour plusieurs versions différentes”, observe-t-elle.
Elles ne comprennent toujours pas les raisons pour lesquelles les autorités ne les ont pas autorisées à apporter leur aide aux soldats du feu après qu’ils avaient maîtrisé l’incendie 46 heures après. “Nous avions mobilisé des volontaires. Ils   étaient prêts à nous aider. Personne ne nous a approchées jusqu’à l’heure (ndlr: hier, durant la journée).”
Dimanche dernier, après avoir reçu un appel, des proches de Dinesh ont fait le déplacement à Trianon le soir pour avoir de ses nouvelles. Sanjana, sa soeur, raconte: “Le bâtiment était la proie des flammes. J’ai été choquée, paniquée. Je ne cessais de penser à mon frère qui travaille dans cet entrepôt depuis sept ans…  De la fumée toxique se dégageait du bâtiment.”
Selon un  autre témoin, comme les flammes devenaient menaçantes, les employés ont dû quitter l’entrepôt pour se mettre sur le parking en attendant l’arrivée des pompiers des casernes de Coromandel, de Port-Louis et de Curepipe qui n’ont pu maîtriser qu’une partie de l’incendie ce jour-là.
Dorsamy Ayacootee a expliqué à Week-End qu’il redoutait que les flammes n’embrasent tout le centre commercial si jamais il donnait l’ordre de défoncer le bâtiment, comme l’ont suggéré les deux soeurs de Dinesh. “Je comprends  l’angoisse de la famille du jeune homme mais je ne pouvais pas prendre ce risque… Et si jamais le feu devenait incontrôlable après avoir été alimenté par le vent, qui en aurait pris la responsabilité?”, s’est-il demandé.
Shiva Coothen, responsable de la cellule de communication de la force policière, explique que le jour de l’incendie, différentes unités de la force policière ont travaillé et travaillent toujours en collaboration avec les pompiers pour retrouver Dinesh Domah dans l’entrepôt. “Nous avons cordonné l’accès à l’arrière du bâtiment. Une équipe de SOCO  était sur place comme d’habitude pour prélever les empreintes à des fins d’analyses. Il  faut attendre les rapports. En attendant, la CID de Rose-Hill a ouvert une enquête pour connaître les causes de l’incendie.”
Une autre source au sein de la force police est d’avis qu’il n’est pas uniquement du devoir de la police d’être responsable des normes de sécurité dans les grandes surfaces à Maurice. “Il faut réunir autour d’une table les responsables des grandes surfaces, les sapeurs-pompiers, la santé, la police et d’autres instances concernées pour revoir le stockage des produits inflammables et veiller à ce que chaque hypermarché soit doté d’un Fire smoke detector et d’un système d’extension automatique à eau. On ne peut plus  se permettre de continuer à jouer avec le feu.”

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