PTR — Contribution de Rs 60 Mds de la BoM : Boolell anticipe « une roupie dépréciée de 25% dans 3 mois »

Le leader de l’opposition, Arvin Boolell, a durci la ligne vis-à-vis du gouvernement. Il s’est fortement opposé, samedi, à la décision de la Banque de Maurice de mettre à la du gouvernement une contribution exceptionnelle et unique de Rs 60 milliards. « Si c’était vraiment une bonne chose comme veulent le faire accroire le gouvernement et la Banque de Maurice, la Grèce aurait été un des pays les plus riches au monde. Or, nous savons ce qu’est advenu de ce pays que tout le monde associe au ‘syndrome de la Grèce’ », dit-il.
Pour Arvin Boolell, la conséquence immédiate de cette décision sera une conséquente dépréciation de la roupie avec toutes les conséquences que cela représente : manque de devises pour les parents devant s’acquitter des frais d’études de leurs enfants à l’étranger, difficultés pour accéder aux devises au regard des importations, déséquilibre de la balance de paiement, qui subit déjà un manque à gagner de Rs 40 milliards ainsi que la problématique du rééquilibrage.
Le leader de l’opposition estime que le conseil d’administration de la BoM aura sa part de responsabilité si la situation économique se détériore. « On ne peut mener le pays au bord de la faillite parce que le conseil d’administration de la BoM est at the beck and call d’un gouvernement jouisseur, tricheur et menteur », avance-t-il. Et de souligner qu’il est déjà difficile d’avoir accès aux devises étrangères. Il a cité en exemple parmi tant d’autres le cas de Huawei, qui a mis en oeuvre le projet Safe City que le gouvernement a placé sous la responsabilité de Mauritius Telecom – chargée de rembourser graduellement la dette contractée. « J’apprends que MT ne disposait pas de devises étrangères pour s’acquitter de son dû auprès de Huawei. Il a fallu que cette dernière plaide auprès du gouvernement pour que Mauritius Telecom obtienne des devises pour la payer », dit-il.
« Dans un premier temps, nous avions pensé que la roupie connaîtrait une dépréciation de 25% par rapport au dollar d’ici à décembre 2020. Désormais, nous croyons que cela pourrait se produire dans moins de trois mois », prévient Arvin Boolell. Il considère que le gouvernement ne doit pas prendre gratuitement les Rs 60 milliards de la BoM. « Si le gouvernement voulait donner le bon exemple aux citoyens mauriciens, en particulier en cette période d’urgence sanitaire, il aurait dû contracter un emprunt de la BoM – d’autant qu’il y a un excédent de liquidités sur le marché mauricien et que le taux d’intérêt est très faible », maintient-il.
Par ailleurs, Arvin Boolell a dénoncé ce qu’il qualifie de « bluff » du ministre des Finances, Renganaden Padayachy, qui avait fait accroire, dit-il, que Maurice disposait des réserves représentant près de 14 mois d’importation. Il a aussi critiqué le ministre des Finances, l’accusant même d’avoir créé la perception qu’il reste encore beaucoup de temps pour discuter avec l’Union européenne au sujet de la Black List. Il estime qu’il n’y aura aucune discussion avant octobre. Maurice aura d’abord à passer le Qualifying Test du GAFI en mettant en œuvre le plan proposé par ce groupe d’action.

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S’agissant des Mauriciens travaillant à bord des navires de croisière de la compagnie Royal Carribbean, Arvin Boolell a lancé un appel au gouvernement pour qu’il autorise à la compagnie de regrouper tous les membres du personnel mauricien en Europe. « Il faudrait par la suite avoir un bon plan pour le rapatriement de ces personnes à bord d’un paquebot. Le navire pourrait en lui-même devenir un centre de quarantaine dans le port », considère-t-il.

Au chapitre d’Air Mauritius, Arvin Boolell a laissé entendre qu’il faut empêcher que le drame d’Air Mauritius ne s’amplifie. Il a donc plaidé pour une approche humaine : « Nous parlons de la vie des gens, de leurs familles et de leurs engagements financiers. Une partie du personnel partira à la retraite. Je fais un appel au gouvernement, surtout auprès du Premier ministre et du ministre du Travail, pour qu’ils respectent les engagements concernant les acquis de travailleurs. »

« Nous nous attendons également à ce que la lettre que nous avons adressée à Mme Chinien donne lieu aux enquêtes appropriées. En même temps, il est vrai que tous les créditeurs ont accepté que Hajee Abdoula accomplisse son travail. » Il poursuit : « Je demande qu’on ne tente pas de semer la division entre les employés d’Air Mauritius. Il ne faut pas dire qu’on peut recruter un nombre plus conséquent à condition d’abandonner l’accord conclu dans le cadre du Ccollective bargaining. Nous sommes dans une situation difficile. Je fais un appel à Air Mauritius, aux responsables de Human Resource, à la direction, qui est entre les mains de l’administrateur. Les travailleurs ne sont pas responsables de la dilapidation du fonds de pension. J’espère que le gouvernement assume ses responsabilités ».

Pour sa part, Shakeel Mohamed, s’est étonné que les administrateurs ne se soient pas intéressés jusqu’ici à ce qui s’est passé au niveau de ce fonds. « Cela aurait dû pourtant être une de ses priorités », a-t-il fait ressortir.

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