PUBLIC ACCOUNTS COMMITTEE—RAPPORT DÉPOSÉ: Le Medical Store du ministère de la Santé dans un état délabré

Dans son premier rapport déposé hier à l’Assemblée nationale, la nouvelle équipe du Public Accounts Committee épingle les départements suivants : la police, la National Development Unit (NDU), le ministère du Logement, celui de la Santé et Rodrigues. Ce rapport couvre les dépenses pour les années financières 2012 et 2013. Le comité se dit « alarmed » par l’étendue des « shortcomings and weaknesses » dans les procédures d’achats et d’appels d’offres de la police et fait part de sa profonde préoccupation face à l’état déplorable de l’entrepôt de médicaments du ministère de la Santé, à Coromandel. « Nous avons été tellement choqués par notre découverte que nous avons décidé d’annexer des photos de ce store à notre rapport », a déclaré le président du comité, Veda Balamoody, hier après-midi lors d’une conférence de presse.
Département de la Police
Le PAC souligne que l’Audit, déjà dans ses rapports pour les années financières 2012 et 2013, a émis des critiques sévères relatives aux pratiques d’acquisition au sein du Département de la Police. Et que, pour sa part, il a été « alarmed at the extent of weanesses and shortcomings of the Procurement Department’s financial and Project Management System ». Ce comité note que le système est inefficace et a pour conséquence l’annulation de nombreux appels d’offres, alors que les procédures ont été déclenchées de même que des dépenses faites. Il s’agit, dit le comité, d’un gaspillage de temps et de ressources financières. Quand les appels d’offres sont annulés, la Police a recours au fast-track system pour des achats lorsqu’elle se retrouve dans des situations d’urgence.
Le PAC dénonce cette pratique assez courante au sein du département de police, car à son avis le système n’est pas « nécessairement transparent » et il n’y a aucune garantie « whether value for money is being obtained ». « Nous avons été choqués par le nombre de fois que la Police a eu recours au fast-track et cela laisse planer beaucoup de doutes », a déclaré hier le président du PAC.
L’autre observation saillante concerne l’absence d’un « proper register » des biens appartenant au Département de la Police. L’inventaire se fait manuellement par l’Asset Management Office et il n’y a pas de liste complète de tous les biens. Le PAC dénonce le retard dans le processus de l’informatisation de cet Asset Office. Une situation que ce comité estime « inacceptable », car le gouvernement investit des milliards de roupies chaque année dans l’achat d’équipements pour la Police. Dans son rapport, le PAC « strongly recommends that, as a matter of urgency, the Police Department should take immediate actions so as to computerise the Assets management office at the earliest ». Il s’agit aussi, de s’assurer, ajoute le PAC, que les officiers attachés à cet Assets Office reçoivent la formation requise pour que fonctionne le système informatisé.
Le PAC recommande aussi le renouvellement des hélicoptères de la police « as a matter of urgency ». Les cinq hélicoptères dont dispose la Police sont vieux et fonctionnent à une capacité très réduite. Le PAC note que les coûts pour la maintenance de ces véhicules sont très élevés, sans compter les difficultés à trouver des pièces de rechange.
La Santé
Le PAC a fait un constat accablant lors de sa visite le 14 juillet dernier au main store du ministère de la Santé, situé dans le bâtiment Sunray à Coromandel. Des officiers de ce ministère ont accompagné les membres du comité durant cette visite. Selon le rapport, l’entrepôt était dans un « dilapidated state ». Le plafond présentait des fissures très visibles, permettant une pénétration de l’eau de pluie ; « thereby representing potential hazards to the employees and to the stock ». Il y a une mauvaise aération, avec notamment le système de climatisation qui est hors de service. De plus, il n’y a pas d’électricité dans une aile du bâtiment.
D’autres observations du PAC se rapportent aux médicaments : des boîtes empilées les unes sur les autres et posées à même le sol ; bon nombre de ces boîtes étaient endommagées et trempées ; des dates de péremption invisibles sur plusieurs médicaments tandis que des produits périmés sont toujours conservés dans le store. Le PAC a également trouvé des équipements reçus en donation par différentes organisations qui n’ont jamais été mis à contribution et qui sont « kept idle ». « L’état de ce store est très choquant et nous avons découvert un désordre indescriptible. Il n’y a aucune ventilation et aucune sécurité. Le gardien qui était de service était incapable de nous dire qui était son patron », a ajouté hier le président du PAC.
Le PAC recommande au ministère de la Santé la construction d’un bâtiment dans un lieu dont le climat correspond aux exigences de stockage des médicaments. Il est aussi important, dit le PAC, que les parties concernées par l’achat et la vente des médicaments revoient le système d’approvisionnement et aussi les conditions de stockage des produits pharmaceutiques.
Terres et logements
Le PAC dénonce les abus et le manque de transparence dans l’octroi des terres de l’État ainsi que les sommes élevées dues à l’État, soit les arrérages pour les baux des terres. La somme de ces arrérages s’élève aujourd’hui à Rs 409 millions. Le PAC se dit très concerné par la « méthode sélective » des autorités concernant l’envoi des lettres de réclamations. Cette manière de procéder peut donner lieu à une perception selon laquelle certains occupants des terres de l’État sont « favorisés » par rapport à d’autres. Le comité a, à cet effet, été informé par les auditeurs qu’un senior financial operation officer, responsable du « revenue item », est le même qui selectionnait les cas des mauvais payeurs à être référés au bureau de l’Attorney General pour des poursuites. Ces procédures ne laissaient aucune place à la transparence et aux évaluations internes.

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -