QUEL BILAN POUR 2018 ?

Firoz
 Ghanty

Aspects positifs à retenir: le salaire minimum est une avancée sociale sans conteste ; l’augmentation de la pension de vieillesse une amélioration significative; le National Arts Fund une réponse réelle aux Arts, mais procédurier et coupé des réalités de terrain ; la demande d’un Avis Consultatif auprès de la Cour internationale de la Haye, une bonne initiative qui, nous le savons, est une tentative vaine de rattrapage de la FAUTE HISTORIQUE à la Conférence Constitutionnelle de Londres de 1965, elle ne mènera pas à la restitution des Chagos excisés et la fin de l’occupation illégale de Diego Garcia.

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Par contre pour le bilan négatif, la liste est beaucoup trop longue, ne retenons que ceci : les scandales touchant le sommet de l’État, ceux entraînant la démission de certains ministres, toujours députés; les insultes de certains ministres à l’endroit des citoyens victimes de catastrophes climatiques ; la valse des nominés politiques dans les corps paraétatiques ; les dérives de certains députés ; les dossiers mal gérés concernant l’ancien Premier ministre, Navin Ramgoolam ; le feuilleton politico-financier de l’effondrement provoqué du conglomérat BAI, tout aussi mal géré. Il y a les récurrences et leurs aggravations depuis 50 ans du communalisme, de la corruption, du copinage, de l’affairisme, du népotisme, du gaspillage, de la drogue, auxquels s’ajoutent les dossiers non résolus, la Route Verdun – Terre-Rouge, le Bagatelle Dam, la non-identification formelle des coupables, malgré tous les bla-bla de Nando Bodha. La faillite d’Ivan Collendavelloo sur les dossiers de l’eau et l’électricité. Et puis les critiques formulées par les gouvernements Jugnauth contre les projets de l’ancien gouvernement qu’il finit par reprendre à son compte, notamment le Metro Express. Une inutilité publique avec dans son sillage les drames humains, les préjudices causés aux habitants sur le parcours, les dégâts dans les infrastructures publiques, l’incompétence qui l’accompagne, le refus du dialogue avec les citoyens, les catastrophes écologiques, dont nous n’avons pas encore fini d’en voir la fin, la destruction du commerce du centre de Rose-Hill, etc., etc. ! N’oublions pas les grandes déclarations sur les jeux de hasard n’ayant pas été suivies d’effets probants ; les constructions de ghettos pour riches auxquelles ils devaient mettre un frein et qui sont reparties de plus belle ; les plages qu’ils prétendaient vouloir rendre au peuple et dont le bétonnage continue. Les drains qui continuent de déborder affectant des centaines de familles. La promesse d’une Réforme électorale qui aboutit à une proposition inacceptable et qui ne peut rassembler les trois quarts des voix du parlement pour ne pas réformer… Ce gouvernement est discrédité et le MSM des Jugnauth revenu à son niveau d’avant décembre 2014 va vers sa mort aux législatives et à celui de son acolyte, le ML, un fantôme. 2019, pour ce gouvernement, est l’année du budget de distribution de cadeaux, de promesses pour tenter désespérément de survivre dans l’opposition. Mais la pire conséquence de ce bilan c’est le boulevard devant Navin Ramgoolam et le PTr !

Le bilan économique est plus qu’inquiétant. Le 2e Miracle économique et la croissance à plus de 4% promis par Anerood Jugnauth et Vishnu Lutchmeenaraidoo étaient des slogans vides. C’est la décroissance depuis trois ans. Le déficit du compte courant a presque doublé. La balance des paiements est déficitaire, les réserves accusent une nette baisse, le déficit commercial se creuse. Le secteur productif est en difficulté, la production sucrière est en recul, tandis que le prix sur le marché international baisse. Les investissements privés seront inférieurs à l’année passée; la production manufacturière, le textile et l’habillement baisseront.

De plus, le gouvernement est totalement inconscient de la situation géopolitique internationale. Le monde est dans une recomposition dramatique qui ne nous épargnera pas. Il n’a aucune stratégie définie pour se positionner et nous protéger en conséquence. Le Brexit, la montée en puissance des extrêmes, de l’Amérique Latine aux Philippines, en passant par la Turquie. L’Europe de l’Est, les anciens pays satellites du Bloc Soviétique succombe sous l’extrême droite qui gagne l’Ouest de l’Europe, de l’Autriche à l’Italie et la France embourbée dans la crise sociale. L’implosion menace l’Union européenne. La décision de Trump de transférer l’ambassade US à Jérusalem, du retrait de la Syrie et de l’Afghanistan ouvre la porte à la reconquête des territoires et du pétrole par Daech, les Taliban et Al-Qaïda. Les guerres civiles en Irak et en Libye perdurent. La tension grandissante entre l’Arabie saoudite et l’Iran. La guerre au Yémen. La poussée russe en Crimée, le forcing de la Chine sur le plan économique international, sa volonté de contrôle de la Mer de Chine, l’accès protégé à l’océan Indien et la guerre commerciale avec les États-Unis. L’Inde qui convoite aussi le contrôle de l’océan Indien. La liste est encore longue des bombes à retardement partout. Le gouvernement est sourd et aveugle !

Il nous faut absolument inventer un avenir différent en jetant à la poubelle les vieux partis, PTr, PMSD, MSM, MMM et leurs satellites opportunistes, les MP, ML, etc. et tous leurs dirigeants rétrogrades et passéistes.

Cascadelle, ce 24 décembre 2018

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