RÉFORME ÉLECTORALE: Navin Ramgoolam veut relancer le débat

Ça bouge dans tous les sens depuis le cataclysme qui a frappé la majorité gouvernementale bleu-blanc-rouge le mardi 26 juillet. L’Alliance de l’avenir a vu son avenir brisé à brève échéance, à peine 15 mois après les élections générales du 5 mai 2010. Après une mort clinique, et avant même le constat de décès définitif fait hier, de nouvelles portes étaient ouvertes et de nouveaux ponts construits.
Le MSM ayant opté pour le retrait, le Premier ministre veut ainsi assurer ses arrières et tout faire pour qu’il n’y ait pas de rapprochement entre le MMM et le MSM et c’est d’ailleurs pour éviter une répétition du scénario de 2000 qu’il avait déclaré « sat pa bwar dilé so dé fwa » et qu’il avait justifié son alliance avec le MSM l’année dernière. 
La trouvaille pour réaliser cela, c’est de remettre sur le tapis le projet de réforme électorale si chère au MMM et sur laquelle on dit le MSM encore très frileux. Navin Ramgoolam veut saisir la balle au bond surtout après les déclarations de Paul Bérenger samedi de la semaine dernière.
Dans des propos pleins de bon sens comme on en a pas entendu de la bouche d’un politicien depuis un bon bout de temps, le leader de l’opposition est venu préconiser une bonne réforme électorale pour en finir avec « les alliances contre-nature et opportunistes ». 
Même si l’occasion lui offre une possibilité de remettre la réforme électorales dans l’actualité, il faut dire que Navin Ramgoolam y songe depuis quelques temps déjà. Au plus fort des pourparlers entre lui et Paul Bérenger en janvier 2010, la question avait été évoquée, le leader du Ptr songeant très sérieusement à un régime dit semi-présidentiel avec un président détenant certains pouvoirs assez importants et un Premier ministre chef de l’exécutif. Comme il a pu l’expliquer en privé, c’est de plus en plus difficile en république de se réclamer du modèle britannique de Premier ministre qui n’a pas le statut de chef d’Etat tel qu’on le comprend sur le continent africain par exemple. 
C’est un peu dans cette perspective que le Discours-Programme du gouvernement Ptr/MSM/PMSD lu par le président de la République Sir Anerood Jugnauth, le 8 juin 2010, faisait état de « l’intention du gouvernement de procéder à une réforme du régime constitutionnel en place depuis l’indépendance et ce avec un renforcement des institutions en place. Un comité d’experts constitutionnels sera institué en vue de procéder à une évaluation de la situation et d’engager des consultations avec les différents « stakeholders » pour recommander des réformes appropriées à la Constitution et au système électoral ». 
Le MMM, échaudé après les tractations de l’année dernière, revoie cette fois sa position. Son leader est catégorique: on vote la réforme d’abord et puis on discute d’alliance si besoin est. Pour le vote de trois quarts qu’un amendement constitutionnel requiert pour modifier le système électoral, les votes combinés du Ptr et du MMM, 29 + 19 y sont presque, soit 48 alors qu’il faut 51+ pour procéder à un telle modification de la Constitution. 
Avec les deux votes du Mouvement Rodriguais, celui de l’OPR et même de Cehl Meeah, le compte n’est plus que bon. Et lorsqu’on sait que, hier même, Paul Bérenger se disant prêt à ouvrir également des discussions sur la réforme électorale avec le MSM, on peut même peut-être déboucher à terme sur l’unanimité. 

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