RANDONNÉE—VALLÉE DE FERNEY: Sensibiliser sur l’importance de protéger notre écosystème

La vue est magnifique et l’intérieur des terres de la Vallée de Ferney a tout pour séduire le touriste aussi bien que le Mauricien en quête de dépaysement. Située en plein coeur de la chaîne de montagnes de Bambous, elle abrite une forêt native qui fait partie des derniers sanctuaires naturels de Maurice. En marge de la huitième édition de Ferney Trail, qui le samedi 5 septembre accueillera 2 300 participants, le groupe CIEL a convié les médias pour une immersion dans cette forêt qui renferme des plantes rares de même que des oiseaux endémiques. L’enjeu étant aussi de conscientiser tout un chacun sur l’importance de préserver notre écosystème.
Il faut avoir l’âme d’un sportif et l’esprit aventurier pour une marche dans la forêt de la Vallée de Ferney. Ayez les bonnes chaussures de sport car s’il pleut à verse, vos chaussures vont s’embourber dans des mottes de terres gluantes, avec des risques de chute. Mais la Vallée de Ferney reste une belle découverte. Un site écotouristique qui a comme vocation première de conserver et de protéger des arbres endémiques et indigènes. Pour mieux s’imprégner de tout ce qui l’entoure, les promoteurs de la Vallée de Ferney proposent un circuit de randonnées pédestres de 3 km, d’une durée de 1 h 30 au coeur de la vallée. Une expérience qui se veut à la fois pédagogique et écotouristique. Le randonneur pourra porter son attention sur la faune et la flore tout en appréciant les plaisirs de la marche.
Il y a plus de 400 ans que les premiers colons néerlandais sont venus à la Vallée de Ferney. Ils ont ramené des plantes, des animaux et suite aux nombreux développements, les forêts indigènes ont disparu pour céder place à des forêts natives dont Ferney. Une vallée avec une vue illimitée tant les espaces sont étendus, avec 200 hectares de forêt et plus de 1 200 espèces de plantes indigènes et endémiques. Des plaines verdoyantes, des sentiers abrupts, des cerfs se baladant en groupe, l’envol des crécerelles, autant d’éléments qui viennent se greffer à ce lieu plein de charme. Pour la petite histoire entourant la crécerelle, en 1974, il n’en restait que quatre incluant une femelle. Aujourd’hui le nombre tourne autour de 400. C’est le fruit d’un travail entamé il y a 25 ans, lorsque la pionnière de la conservation, la Mauritian Wildlife Foundation, a réussi à capturer des oiseaux pour lancer un programme de reproduction de l’espèce.
Les défenseurs de la nature n’hésitent pas à tirer la sonnette d’alarme pour dire que nos forêts endémiques sont menacées et la découverte d’espèces endémiques rares tels que bois clou, ébéniers, cafés marron, takamakas, lianes, bois natte ont conduit à mettre en place une zone de conservation. Celle-ci devait être au départ sur le tracé de l’autoroute dont le projet n’a fort heureusement pas abouti. Cette même zone se révèle être un apport considérable pour tous les amoureux de la nature, car c’est aussi un espace ouvert qui permet d’avoir une vue imprenable sur la vallée et de se rendre à l’évidence que certains arbres dont le ravenale sont nuisibles à l’environnement, car ils font de l’ombre aux autres plantes. Jean-Claude Sevathian explique que les arbres dits endémiques et indigènes prennent 200 ans voire plus pour la repousse, comme le bois d’ébène noir, dont le coeur est utilisé en menuiserie et même pour les touches de piano. Lors de notre randonnée dans la forêt, nous devions remarquer certains arbres notés d’une croix rouge. Jean Claude Sevathian indique que ces arbres devaient être coupés, si les autorités étaient allées de l’avant avec le projet d’autoroute, ce qui aurait contribué à la perte de plusieurs arbres centenaires. Les mots qui reviennent en leitmotiv demeurent la sauvegarde, la préservation et la réhabilitation de ce lieu dont le groupe CIEL aidé du gouvernement a fait son combat.
Jean Claude Sevathian insiste que la Vallée de Ferney renferme une richesse dans sa biodiversité. « C’est important que l’être humain soit connecté avec la nature. Maurice a une fragilité dans sa biodiversité, il faut arrêter d’abattre des arbres, ce qui perturbe l’environnement. On a de beaux spécimens de bois dans nos forêts et une variété de plantes et de fougères. Notre projet futur repose sur la restauration de la forêt et accueillir des scientifiques pour la survie des espèces introduites comme le pigeon des mares, le cateau vert ou la crécerelle. C’est un lieu magnifique empreint d’histoire, comme le restaurant Falaise Rouge, qui tire son nom d’une érosion au niveau de la mer. La coulée boueuse a cédé place à une terre rouge ».
En partenariat avec le gouvernement, le groupe CIEL s’est lancé en 2007 dans un projet de restauration de la forêt de la Vallée de Ferney. En collaboration avec la Mauritian Wildlife Foundation et le Fonds des petites subventions du FEM et du PNUD, CIEL a accordé son soutien au projet Optimisation de la Vallée de Ferney dans la conservation de la biodiversité mauricienne et la sensibilisation qui vise à réintroduire des populations d’oiseaux endémiques ainsi que la restauration et la conservation de la forêt. La Fondation a aussi contribué plus de Rs 55 M aux projets liés à la santé, au handicap, à l’éducation, à la lutte contre la pauvreté avec l’aide d’ONG locales.
Les profits perçus sur le droit d’entrée à la Vallée de Ferney sont reversés au Fund Trust gérant la vallée. Un parcours avec guide coûte Rs 150 et sans guide Rs 125. La balade en 4×4, d’une durée d’une heure et demie, est à Rs 475.

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