Rapport Lam Shang Leen: les activités extra-curriculaires jusqu’à 18h font débats

Le ministère finalise un programme de prévention devant figurer à l’avenir dans le programme d’études.

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En ce premier jour du troisième trimestre pour le secondaire aujourd’hui, les observations et recommandations concernant l’école dans le rapport la commission d’enquête sur la drogue ont alimenté la conversation dans les staff rooms. Les “Mandatory after college hours’ extra curricular activities” jusqu’à 18h, préconisés par la commission comme mesure de prévention, est le point suscitant le plus de débats. L’Education Officiers Union (syndicat des enseignants des collèges d’Etat) demande au ministre de l’Education de convoquer « au plus vite » une rencontre entre les stakeholders de l’ensemble du secondaire pour débattre de ces recommandations et de leur mise en pratique. De son côté, le Service diocésain de l’éducation catholique (SeDEC) a déjà, dit sa directrice, communiqué, les « points saillants » du document à ses recteurs.

« D’après la commission, les chefs d’établissements refusent de voir la vérité en face en ce qu’il s’agit du problème de la drogue en milieu scolaire. Le ministère de l’Education n’a pas été épargné non plus dans ce rapport », disent les dirigeants de l’EOU, en se référant à la phrase suivante : « The Commission is of opinion that the drug issue is being undermined, not taken seriously as warranted by school autorities and thus not assuming fully its role as a major actor. » Ce syndicat demande à la ministre de l’Education « d’ouvrir le dialogue » avec tous les stakeholders du secondaire pour discuter des conclusions de la commission pour le milieu scolaire et interpelle l’Education nationale particulièrement sur les recommandations. « A-t-on vraiment les moyens de passer à l’action ? » se demande l’EOU.

On dénote un certain scepticisme parmi des enseignants et les chefs d’établissements quant à la suggestion de la commission pour l’interdiction des leçons privées les après-midi en vue de l’organisation d’activités extra-curriculaires à l’intention des élèves jusqu’à 18h. Les enseignants rappellent comment la décision prise par Vasant Bunwaree, alors qu’il était ministre de l’Education, d’étendre la journée de l’école jusqu’à 15h, soit 30 minutes de plus, avait soulevé un tollé général parmi les collégiens. Le gouvernement a dû faire marche arrière sur cette décision. « Nous ne contestons pas le rapport mais c’est au ministère de voir si la mise en pratique de cette recommandation est faisable ou non. C’est pour cette raison que nous insistons sur la nécessité d’une réunion de tous les stakeholders », dit l’EOU. « C’est une suggestion de la commission et sa mise en pratique, je l’avoue, a des implications énormes », dira Gilberte Chung, directrice du SeDEC. « Mais l’éducation catholique a toujours cru dans les bienfaits des activités extracurriculaires qui, d’ailleurs, font partie du calendrier d’activités de nos écoles », précise-t-elle.

À part ces “Mandatory after college hours’ extra curricular activities”, des enseignants sont d’avis que le ministère « peut passer à l’action rapidement » en ce qu’il s’agit d’autres recommandations de la commission. À titre d’exemple, on cite les propositions concernant la formation des enseignants et le recrutement d’un personnel de soutien, notamment des psychologues et des travailleurs sociaux, et même pour l’élaboration d’un protocole de procédures. « Nous avons communiqué à nos recteurs les points saillants de ce rapport et lors d’une prochaine réunion avec eux, nous allons discuter des mesures qu’on peut appliquer », ajoute la directrice du SeDEC. « Nos écoles invitent régulièrement les Ong à donner des causeries », dit Gilberte Chung.

Au ministère de l’Education, des cadres soulignent que le ministère « finalise ces jours-ci » le contenu d’un module sur la prévention de la drogue, lequel sera intégré au programme d’études du secondaire. Depuis le mois de mai, le ministère s’est attelé à l’élaboration de ce programme de prévention avec la collaboration de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC). Des responsables au ministère rassurent que les partenaires du secondaire ainsi que des Ong œuvrant dans le combat contre la drogue ont été associés aux discussions pour la préparation de ce module. On souligne que Giovanna Campello, responsable du département de la prévention de l’ONUDC, était présente à l’ouverture d’un atelier de travail en mai dernier pour ce projet et qu’elle a alors insisté sur la nécessité d’une approche scientifique à la prévention. « Depuis le mois de mai, nous avons eu trois sessions de travail intenses avec les partenaires du secondaire. On finalise ce module de prévention en ce moment », a affirmé au Mauricien un des responsables du ministère. Ce dernier ne veut pas commenter la question de “Mandatory after college hours’ extra curricular activities” figurant dans le rapport de la Commission d’enquête en soulignant que le Premier ministre a déjà annoncé la mise en place d’un comité interministériel pour la mise en œuvre des recommandations. En revanche, notre interlocuteur soutient que plusieurs des recommandations « ont déjà été mises en pratique » au niveau de l’école. « Les chefs d’établissements savent ce qu’il faut faire au cas où ils suspectent un cas de drogue car il existe déjà un protocole de procédures. À la lumière du rapport de la commission, on peut toujours apporter des améliorations à ce protocole », dit ce responsable du ministère.

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