Rapport Rotin Bazar : Task Force, Interrogatoires “under warning” en octobre

  • La deuxième réunion sous la présidence du DG de l’ICAC en début de semaine opte pour l’élaboration d’une “Master List” des enquêtes en vue d’établir des “Admissible Evidence” en cour
  • En l’absence du CP Nobin en mission à l’étranger, la “Special Team” du Central CID épluche les dossiers des membres du barreau cités dans le rapport de la commission Lam Shang Leen
  • Le casse-tête pour l’hôtel du GM reste la recommandation du démantèlement de l’ADSU et son remplacement par la NDIC

Huit semaines après la publication du rapport “Rotin Bazar” de la commission d’enquête sur la drogue, présidée par l’ancien juge de la Cour suprême Paul Lam Shang Leen, les recommandations demeurent toujours en mode “Stand-By”. C’est du moins l’impression qui se dégage, même en tenant en ligne de compte que la Task Force de coordination, présidée par le directeur général de l’Independent Commission against Corruption (ICAC), Navin Beekarry, s’est réunie pour la deuxième fois en début de semaine. Selon les indications disponibles, les premières convocations pour des interrogatoires “Under Warning”, que ce soit du côté de l’ICAC et même du Central CID, ne devront intervenir qu’au cours du mois d’octobre. En parallèle, que ce soit à l’ICAC ou même à la Financial Intelligence Unit, le “Ground Work” pour des “Audit Trails” a déjà été inité, la Mauritius Revenue Authority étant déjà engagée à dresser des “Income Tax Assessments” contre des membres du barreau identifiés et cités dans le rapport “Rotin Bazar”.

- Publicité -

Le hic reste le fait que la recommandation de la commission d’enquête pour le démantèlement de l’Anti-Drug and Smuggling Unit et son remplacement par la National Drugs Investigation Commission demeure un véritable casse-tête à gérer à l’hôtel du gouvernement dans la conjoncture.

L’une des décisions entérinées lors de la réunion de la Task Force, se déroulant dans les locaux de l’ICAC en début de semaine, a été d’élaborer une “Master List” pour des enquêtes au criminel au terme des conclusions du rapport de la commission d’enquête sur la drogue. « Les informations contenues dans les annexes du rapport de la commission sont autant déterminantes que celles qui ont été rendues publiques dans le rapport officiel. Les différentes institutions engagées dans les enquêtes se doivent d’éplucher ces annexes dans le cadre de l’élaboration d’une “Master List” of cases to be inquired. À partir de là, il y a une répartition des dossiers pour une meilleure collaboration et un échange d’informations à toute épreuve entre les différentes institutions concernées », soutient-on dans les milieux concernés.

La mise en place de cette “Master List” devra permettre à la Task Force de mieux coordonner les opérations sur le terrain et d’assurer un “Follow-Up” systématique des enquêtes, les premières convocations pour interrogatoire – que ce soit à l’ICAC ou en Central CID – étant annoncées au plus tôt pour le mois prochain. « Mais il faut aussi reconnaître dans certains cas que des enquêtes sous les dispositions de la Financial Intelligence and Anti-Money Laundering Act ont déjà été complétées et n’attendent que le feu vert pour la prochaine étape », ajoute-on, en évitant toutefois de commenter le dossier de Me Rex Stephen dans les honoraires de Rs 1,5 M de Peroomal Veeren, vu que le principal concerné a déjà logé une demande de Judicial Review en Cour suprême.

L’objectif de cette nouvelle étape des enquêtes est d’établir des “Admissible evidence with a view to seeking a conviction” quand les procès seront instruits devant les instances judiciaires compétentes. « Tout ce qui a été retenu devant la commission demande à être reconfirmé, avec les personnes concernées confrontées aux allégations avant toute décision formelle », indique-t-on. Entre-temps, en l’absence au pays du commissaire de police, Karl Mario Nobin, parti en mission aux Etats-Unis, la Special Team du Central CID, travaillant sous l’autorité du commissaire de police suppléant Jhugroo, se concentre sur le volet des hommes de loi, dont une douzaine de noms ont été cités dans le rapport.

Les premiers délits portent sur des infractions aux règlements régissant la prison, notamment avec des échanges téléphoniques interdits avec des détenus. Subséquemment, les délits présumés de “Money Laundering” devraient être relayés à l’ICAC. Des dossiers concernant ces hommes de loi, dont Mr Devir Lanket, sont constitués en prévision de la prochaine réunion de la Task Force sur la drogue.

Par ailleurs, à ce jour, un épais silence entoure les observations et commentaires des ministères et départements soumis à la Special Cell sur la commission d’enquête au Prime Minister’s Office. Très peu de détails ont filtré publiquement sur le calendrier de travail de cette cellule. N’empêche que la proposition pour éliminer l’ADSU et la remplacer par la NDIC représente un véritable casse-tête car il est un fait que l’institution de cette NDIC est considérée comme la pierre angulaire du rapport Lam Shang Leen. « Enlever la pierre angulaire et tout l’édifice de la commission d’enquête s’écroulera », fait-on comprendre…

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -