RÉCLAMATION DE RS 1 M À L’ÉTAT—MALTRAITANCE POLICIÈRE ALLÉGUÉE: jugement réservé pour un pêcheur

Un pêcheur habitant Tamarin avait logé une mise en demeure à la Cour suprême contre l’État, réclamant des dommages de Rs 1 M pour préjudices subis. Il déclare avoir été menotté aux pieds lorsqu’il était interrogé par des enquêteurs de la CID à l’hôpital Victoria, Candos, suite à un incident survenu en 2009 à Tamarin avec son beau-frère. Le contestataire avait été brûlé au second degré. L’affaire a été appelée devant la juge Rita Teelock. Cette dernière a réservé son jugement après avoir écouté les plaidoiries des deux parties.
Dooyoodan Neemye avait logé une mise en demeure en janvier 2010, dénonçant la manière dont la police de Rivière-Noire l’avait traité lorsqu’il était admis à l’hôpital Victoria suite à une altercation avec son beau-frère dans la matinée du 2 janvier 2009. Ce dernier a succombé à ses blessures alors que Dooyoodan Neemye, lui, a été brûlé au second degré. L’affaire a été entendue devant la juge Rita Teelock en Cour suprême. Lors de la séance, les représentants de l’État ont déclaré que l’élément de « faute lourde » n’a pas été établi dans la plainte logée par le contestataire. Or, selon le défendeur, le service de police ne peut être tenu pour responsable que dans ce type de faute. Le défendeur a ajouté que le contestataire n’a, à aucun moment, reproché à la police d’avoir brutalisé Dooyoodan Neemye. Ce dernier était suspecté d’avoir causé la mort de son beau-frère et avait ainsi été placé sous surveillance policière à l’hôpital Victoria. Selon le défendeur, à aucun moment le plaignant ne s’est plaint de trouble mental ou physique.
Quant à Me Nazroo, il a rappelé que son client a été menotté aux pieds sur le lit d’hôpital sans qu’aucune charge provisoire ne soit retenue contre lui. Il a formulé une question, en réponse au défendeur, demandant si « menotter une personne sur un lit d’hôpital ne revient pas à des sévices exercés sur lui ? ». Il ajoute par ailleurs que son client était brûlé au second degré et que la sentinelle placée pour le surveiller était amplement suffisante.   
Dans la plainte logée en Cour suprême, le contestataire relate qu’il s’est rendu au poste de police de Rivière-Noire pour consigner une déclaration à la police, mais qu’au vu de graves blessures au corps, l’officier l’ayant entendu lui a demandé d’aller se faire soigner avant qu’il ne donne sa version des faits. Il avait alors été admis à l’hôpital Victoria pour des soins. Dooyoodan Neemye explique ainsi qu’il ne savait pas qu’il avait alors le statut de suspect dans cette affaire et pensait que les officiers de police qui étaient venus l’interroger ne faisaient que prendre sa déclaration. Toutefois, il s’est aperçu que, pendant son admission à l’hôpital, il était sous surveillance policière.
Dooyoodan Neemye soutient que, le 4 janvier 2009, un policier avait demandé qu’il soit menotté aux pieds sur son lit d’hôpital, et ce sans lui donner de raisons. Le contestataire ajoute que sa femme et ses enfants étaient « choqués et traumatisés » lorsqu’ils sont venus lui rendre visite, voyant ses menottes aux pieds. D’autant plus, dit-il, que tous ceux qui faisaient le va-et-vient au service des grands brûlés pouvaient le voir ainsi menotté. Il s’avère d’autant plus que, quand il devait prendre une douche ou aller aux toilettes, l’officier qui le surveillait lui retirait les menottes qui l’attachaient au lit mais gardait ses pieds enchaînés et l’accompagnait. Le plaignant déplore le fait que ces agissements ont cessé le jour où son conseiller légal lui a rendu visite à l’hôpital, soit le 15 janvier 2009. Il a obtenu sa décharge de l’hôpital le lendemain.
Dans sa mise en demeure, l’intéressé déplore le fait d’avoir été traité comme « un dangereux criminel qui a dû être enchaîné à son lit d’hôpital pour des raisons de sécurité ». Il soutient que les agissements des officiers de police l’ont « humilié » devant sa famille et devant tous ceux qui ont pu le voir pendant cette période, ajoutant que cela a « terni » sa « réputation » aux yeux de la société. Il réclame ainsi des dommages de Rs 1 M pour préjudices subis. Dooyoodan Neemye est représenté par Me Yahia Nazroo et l’avoué Komadhi Mardemootoo.

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -