À RÉDUIT : La troupe Suffiana Qawwali met du baume au coeur

Tout l’auditorium Octave Wiéhé de l’Université de Maurice (UoM) était plongé dans une atmosphère quasi mystique dans la soirée de samedi dernier avec la généreuse prestation de la troupe Sufiana Qawwali, venue du Pakistan à l’initiative de l’Urdu Institute en collaboration avec le ministère des Arts et de la Culture dans le cadre des célébrations de la fête Eid-ul-Fitr.
Dès son entrée sur scène, le chanteur Muhammad Ali, accompagné de ses trois musiciens – Iftikhar Ali, Wasiq Ali et Asif Imam –, a entraîné les spectateurs dans leur univers, celui du soufisme, avec la chanson en ourdou Allah Hou, qui est une louange à Dieu. Un moment privilégié pour le public, qui a apprécié, dès ce premier instant, la voix cristalline de celui qui allait animer la soirée, surtout lorsqu’il est passé au refrain, et ce sans accompagnement musical. Muhammad Ali devait ensuite chanter l’amour du défunt pour son créateur, sa joie de le rejoindre alors que le monde le pleure.
Son répertoire comprenait des textes poétiques remontant à l’origine du qawwali, dont Mera Piya Ghar Aya, Ghungooroo tut gaye ou encore la chanson culte, en hommage au “Faucon rouge”, Dam mast qalandar. Ce texte, très populaire de la poésie soufie est une adaptation, pour ne pas dire une modification, de la version originale écrite par Amir Khusrow pour rendre hommage à Shahbaz Qalandar, considéré comme un saint soufi pour avoir prêché la tolérance religieuse entre hindous et musulmans à Sindh au 12e siècle. Le chanteur a jonglé librement avec les strophes, invitant tantôt les spectateurs à reprendre en choeur le refrain, accompagné de battements des mains, tantôt faisant parler leurs instruments (tabbla, orgue, guitare, harmonium…) aux musiciens pour évoquer leur amour du divin.
« Ces chansons de coeur », comme les qualifient nombre de qawwals, n’ont laissé personne insensible. C’était d’ailleurs la promesse du chanteur en arrivant sur scène. L’appréciation de sa prestation se faisait à divers niveaux, mais l’émotion était tout aussi intense pour ceux qui comprenaient les paroles que pour les autres, qui se laissaient entraîner par une musique mettant du baume au coeur. Outre cette soirée de gala, la troupe a offert deux autres spectacles à Plaine-Verte, le dimanche 7 septembre, et à Triolet, le lundi 8.

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