Réforme électorale : « Je suis sceptique » déclare Paul Bérenger

Le leader du MMM, Paul Bérenger, s’est dit « sceptique » quant à l’éventualité que le gouvernement présente « une vraie réforme électorale ». Tout en affirmant qu’il « faudra étudier profondément » le rapport des Nations Unies sur la discrimination raciale, il considère qu’on « n’est pas obligé d’adopter toutes les recommandations » de ce comité.

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Le leader du MMM était surtout attendu sur la question de la réforme électorale, qui avait été évoquée au conseil des ministres vendredi et dont certains détails ont été publiés dans l’édition du Mauricien de samedi. Il a observé que les deux textes de loi, respectivement sur la réforme électorale et le financement des partis politiques, « devaient soi-disant être devant le cabinet » et « supposément être mis en application pour les prochaines élections générales, l’année prochaine » mais que « cela n’a pas eu lieu ».

Le leader du MMM estime que la question de réforme électorale est « prisonnière » des différents comités ministériels présidés par Pravind Jugnauth. D’autres gros dossiers sont en attente, dit-il encore, citant l’après-commission d’enquête Lam Shang Leen et la réforme de l’industrie sucrière. « Ce qui me rend sceptique, c’est l’expérience du passé. En 2000-2005, on a fait beaucoup de bonnes choses, et pas seulement dans l’éducation. Le seul problème a été la réforme électorale parce que le MSM mettait des bâtons dans les roues. Raison pour laquelle j’ai des doutes. Il y a une possibilité qu’ils arrivent avec une législation bidon. Nous verrons s’ils viennent de l’avant avec une vraie réforme électorale. Par ailleurs, le MSM est complètement impliqué dans le “money politics”. Tout se résume à l’argent et il est difficile de penser que le MSM viendra avec une loi pour contrôler le financement des partis et la campagne électorale », dit Paul Bérenger, souhaitant toutefois être « proved wrong ». Quand aux détails qui ont paru dans la presse, il estime que ces informations « émanent du MSM ». Il s’est interrogé sur les « “sept additional seats” en substitut au “best loser system” ». Commentant le rapport du comité des Nations Unies sur la discrimination raciale, Paul Bérenger a affirmé l’avoir lu attentivement. Il a reproché à l’Attorney General d’avoir « fait le pays perdre la face », ajoutant : « Il n’avait pas lu les rapports précédents et a été rappelé à l’ordre et a eu à s’excuser. »

« Il faudra bien étudier le rapport en question. Je prends toujours compte des rapports des comités des Nations Unies, comme celui sur le problème de “best losers” à la suite des actions entreprises par Resistans ek Alternativ. Nous ne sommes pas obligés d’adopter toutes leurs recommandations. Mais ce sont des experts en droits de l’homme et en démocratie dans le monde. Il nous faut utiliser leurs expériences. Toutefois l’île Maurice, c’est l’île Maurice, et nous avons notre spécificité et notre propre expérience, surtout en ce qui concerne la réforme électorale. Nous devons adopter ce qu’on peut et amender ce qu’il faut pour les adapter au contexte mauricien », a dit Paul Bérenger. Il reconnaît que ce que dit le rapport concernant la population créole à Maurice est « très important ».

S’agissant du système de communauté pris en compte dans le système électoral, il observe que « cela existe depuis la naissance de Maurice ». Il a expliqué avoir eu l’occasion d’en faire état lors des débats parlementaires le 9 mai 2000 et le 8 décembre 2007 lors d’un forum consacré aux systèmes de communautés depuis Labourdonnais et le système électoral. Selon lui, après le congrès anniversaire, un forum-débat sur l’esclavage, l’engagisme, les communautés et la réforme électorale sera organisé.

Invité a commenté l’initiative d’Affirmative Action, il a estimé que Sylvio Michel a, dans une interview accordée au Mauricien, « fait preuve de sagesse lorsqu’il a affirmé qu’il ne faudrait pas faire comme si aucun travail n’avait été effectué auparavant ».

Concernant l’interrogatoire par l’ICAC d’Alvaro Sobrinho, qui avait fait le déplacement à Maurice, Paul Bérenger a observé que « inn vini inn alle mai bokou kestion rest san repons ». Il dit ainsi soupçonner qu’il  y a eu un « deal » entre, d’une part, Alvaro Sobrinho et, d’autre part, Pravind Jugnauth et l’ICAC. « C’est un deal pour dégager des dossiers contre Ameenah Gurib-Fakim et nommer certaines personnes dans le gouvernement et dans le MSM », a-t-il affirmé, précisant que le MMM « n’a aucune raison d’avoir confiance » dans l’ICAC.

Par ailleurs, il s’est dit étonné que la commission d’enquête, composée de trois juges en fonction, n’ait « pas songé à interpeller Alvaro Sobrinho durant son passage » dans l’île. Selon lui, « toute cette question sera éclaircie après les prochaines élections » générales.

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