RÉFORME ÉLECTORALE : Le PTr attaque le MSM et cajole le MMM

L’agenda du PTr est concentré sur le meeting du 1er-Mai qu’il tiendra à Vacoas. Du coup, les autres questions qui dominent l’actualité ces jours-ci, soit le financement par le groupe Apavou des élections générales aux partis PTr, PMSD, et MSM, ne semblent pas d’intérêt pour les rouges. Le président du PTr, Patrick Assirvaden, interrogé sur la question, nie toute connaissance d’un quelconque financement du PTr par le groupe Apavou. Il renvoie la question dans le camp du MSM, s’attardant sur la construction du bâtiment du Sun Trust. C’est ainsi sur le MSM qu’a été focalisée toute la conférence des rouges hier, le PTr projetant d’utiliser la plate-forme du 1er-Mai pour dénoncer « l’imposture du MSM ».
Le MMM est tranquille. Le PTr semble n’avoir aucune rancoeur contre les mauves. Bien au contraire, plusieurs aspects de la réforme électorale, et principalement les points avancés dans le White Paper, cautionnés et suggérés par le leader des mauves, Paul Bérenger, renforcent l’appréciation du PTr envers les propos tenus par le leader de l’opposition ces derniers jours. C’est ce qu’a confirmé Patrick Assirvaden hier, insistant que « la réforme est nécessaire pour cimenter la nation mauricienne. » Et de soutenir que « si le PTr adhère totalement à la proposition du Premier ministre, Navin Ramgoolam, relative à un seuil de 10% des suffrages pour qu’un parti soit éligible aux sièges répartis selon la formule de représentation proportionnelle, les propos d’Alan Ganoo à l’effet que le MMM est pour un taux de 7.5% mais que 10% ne dérangerait pas les mauves sont révélateurs. »
Force est cependant de constater que le PTr dit ne pas soutenir la proposition d’un seuil de 5% avancé par son allié le PMSD avec qui, sur la question du White Paper, les deux partis ne semblent pas être sur la même longueur d’onde. Le président du PTr avance qu’au niveau des rouges, « nous pensons que 5% représentent un danger d’instabilité » et dit noter que tous les experts qui ont soumis leurs rapports sur la réforme électorale ont aussi proposé un seuil de 10%.
« Nous devons faire très attention et être très sérieux dans ce que nous avançons », dit-il, ajoutant qu’il faut penser à la stabilité et à la légitimité. S’agissant des réserves présentées par le PMSD, Patrick Assirvaden indique que « nous avons écouté les opinions avancées par notre partenaire et c’est bon de voir qu’il y a un débat d’idées. Nous avons jusqu’au 5 mai pour que tous puissent soumettre leurs propositions et espérons qu’il y aura un consensus très large dans l’intérêt du pays. »
Il a souligné son appréciation de l’analyse de l’Église catholique, par la voix de Mgr Piat, qui estime qu’il s’agit d’un pas en avant dans la bonne direction pour une nation vraiment mauricienne. Le PTr espère que d’autres corps religieux emboîteront le pas à l’Église catholique.
« SAJ un passéiste »
Le directeur de communication du PTr fait lui ressortir l’esprit démocratique derrière la réforme électorale. « Le White Paper est un document sérieux, bien travaillé, digne d’un véritable leader, confirmant que Navin Ramgoolam et le PTr sont le porte-drapeau de la démocratie ». « Il est toutefois paradoxal de voir que du côté de l’opposition, c’est un partage du Primeministership qui est mis de l’avant », dit Abdullah Hossen, estimant malheureux que l’opposition ne se montre pas du renouveau, de l’aspect avant-gardiste démontré par le PTr. Selon lui, avec le partage du Primemnistership, c’est une marche en arrière effectuée par l’opposition, une idée passéiste proposée il y a 15 ans.
Selon lui, « la jeune République de Maurice mérite bien mieux qu’une opposition dépassée. » Abdullah Hossen estime qu’en ce qui concerne la réforme électorale, le leader du Remake 2000, sir Anerood Jugnauth (SAJ), a un rôle dépassé et effacé. Il soutient que seul Paul Bérenger a avancé ses propositions mais qu’il n’y a pas eu une seule proposition sérieuse et formelle de SAJ.
1er-Mai : les rouges retournent à Vacoas
Selon  lui, sur le terrain, en marge des préparatifs pour le meeting du 1er-Mai, le choix de la population est clair, « parce que la population et surtout les jeunes savent que nous sommes un parti visionnaire avec une philosophie qui ne renvoie pas 15 ans en arrière ». C’est dans cette optique que le PTr donne rendez-vous à la population à Vacoas le 1er mai, pour venir soutenir en masse la philosophie moderne du PTr et l’unité nationale. Ainsi, cette année, contrairement à l’année dernière où il n’y a pas eu de meeting du 1er-Mai pour les rouges en raison du deuil suivant le drame du 30 mars, le PTr renoue avec la tradition. Le Premier ministre avait pourtant dit qu’il fallait cesser ce tam-tam annuel, qui reléguait au second plan la fête des travailleurs. Il semblerait que les rouges soient revenus à d’autres plans, tenant compte qu’il s’agit du dernier meeting du 1er-Mai avant les élections générales. Un meeting sur lequel ils comptent beaucoup pour s’attaquer au MSM principalement.
« Ce meeting sera l’occasion pou fer mask MSM tombé », a indiqué le président du PTr, qui donnait un aperçu de la cible choisie. Il s’agira d’un meeting pour dénoncer « l’imposture du MSM », dit-il, indiquant que ce sera l’occasion de démontrer la vraie valeur du MSM et l’agenda réel de ce parti lorsqu’il est au pouvoir. S’attardant longuement sur le leader du Parti Soleil, Patrick Assirvaden insiste sur « les manipulations de Pravind Jugnauth au Parlement. » Selon lui, ce dernier joue un jeu, et lors de la PNQ sur la Ring Road, il aurait tenté de manipuler l’opinion publique en brandissant une lettre qu’il a présentée comme un rapport. « Ce n’était pas un rapport. Pravind Jugnauth tente de jouer au prophète de malheur mais le MMM n’est pas entré dans son jeu », dit-il, estimant cette façon de manipuler l’opinion publique digne du MSM dont la stratégie est axée sur le « zett la boue, le mensonge… »
Il se demande par ailleurs pourquoi Pravind Jugnauth ne viendrait pas plutôt expliquer la création de la route au niveau de Flic-en-Flac avec la construction d’hôtel d’un de ses proches. « En ce qu’il s’agit de la Ring Road, le constructeur a accepté ses torts et assume les responsabilités. Nous, nous devons tirer des leçons de cela, mais il n’est pas opportun d’en faire de la politique. C’est malsain de la part de Pravind Jugnauth ».

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