RELATIONS INDUSTRIELLES – CRAFT AID : Les licenciés attendent toujours leur salaire de mars

Trois mois après la fermeture de Craft Aid, les 129 licenciés sont toujours sans le sou. D’une part, leur salaire du mois de mars n’a toujours pas été versé comme promis par la direction et d’autre part, la Sécurité sociale refuserait le dialogue sur le Workfare Programme. La Confédération des Travailleurs du Secteur privé (CTSP) est d’avis que l’introduction de la Portable Severance Allowance est plus que jamais nécessaire, afin d’éviter ce genre de situation.
Ces 129 personnes, la plupart des femmes, ont reçu leur lettre de licenciement le 28 mars dernier. Or, il était question qu’elles soient payées pour le travail effectué pour le mois de mars. « Trois mois sont passés et elles n’ont toujours rien reçu. Nous sommes venus nous enquérir auprès du ministère du Travail aujourd’hui et il paraît que l’argent sera versé demain », a affirmé Jane Ragoo de la CTSP. Cette dernière rappelle que les travailleurs avaient également logé une action en cour pour réclamer leurs compensations, mais que l’employeur a argué qu’il ne pouvait payer. « Selon la loi, dans une telle situation, les travailleurs doivent être placés sous le Workfare Programme. Mais, après trois mois, rien n’a été fait. » Jane Ragoo rappelle que cette aide aux licenciés tombe sous la responsabilité du ministère de la Sécurité sociale. « Nous avons effectué plusieurs démarches et on nous a répondu que le ministère ne travaille pas sous l’ordre du syndicat. Les travailleurs se retrouvent ainsi à mendier. À chaque fois c’est la même chose. Pendant combien de temps encore les travailleurs du secteur privé devront mendier ainsi ? » se demande-t-elle.
Pour sa part, Reeaz Chuttoo, également de la CTSP, souligne que si le gouvernement avait fait provision pour un Portable Severance Allowance Fund comme réclamé par la confédération depuis 15 ans, « on n’en serait pas là ». « À Maurice, quelqu’un qui perd son travail est doublement pénalisé car il perd également ses années de service. S’il y avait un Portable Severance Allowance Fund, le temps de service aurait été préservé ». Et d’ajouter que dans le cadre de l’affaire BAI, le ministre du Travail, Soodesh Callichurn, s’était prononcé en faveur d’un tel système. « Cela aurait dû être inclus dans les amendements à la loi du travail. Nous avons demandé une copie de ce texte de loi avant sa présentation à l’Assemblée, prévue pour septembre prochain. À ce jour, nous n’avons rien reçu. Nous espérons qu’il n’y a rien qui se trame dans notre dos, comme cela a été le cas pour le National Wage Consultative Council Bill. »
Reeaz Chuttoo fait également ressortir que, dans le secteur privé, le management a droit à un Pension Fund, qui le met à l’abri. « Même s’il commet une faute grave, on ne touche pas à la pension. Son temps de service est préservé. Seuls quelques grands groupes ont étendu ce fonds à leurs employés ». La CTSP insistera auprès du ministre du Travail pour qu’il tienne une réunion à ce sujet dès son retour au pays.

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