Relations industrielles : Deux ex-employés réclament des comptes à l’UTM

Leurs anciens postes ont été annulés depuis que l’ex- Mauritius Institute of Public Administration and Management (MIPAM) et Sitrac ont fusionné pour devenir l’University of Technology Mauritius (UTM). Ces deux ex-employés, qui occupaient deux postes importants, se disent « victimes d’une manipulation de documents » par cette institution tertiaire qui les empêche de bénéficier de leur pension alors qu’un jugement de la cour leur donne gain de cause dans leurs démarches. Une lettre a été envoyée au bureau de l’Ombudsman pour chercher réparation.

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Dans sa lettre envoyée au bureau de l’Ombudsman au mois de mars, Navind Beeharry dénonce ce qu’il qualifie de « manipulation d’informations » et de « faits déformés » pour ne pas respecter l’accord trouvé en Cour pour que sa pension lui soit payée. Pour cet ancien employé de l’UTM, l’institution tertiaire agit de « mauvaise foi » pour que la justice ne soit pas établie dans son cas et aussi pour empêcher que les procédures administratives ne soient faites de façon juste. Réclamant justice depuis plusieurs longues années, Navind Beeharry trouve « aberrant » que le Staff Committee de l’UTM ait présenté de nouveaux éléments en 2015 pour dire qu’il n’a jamais fait partie de l’UTM. Il était secrétaire du département administratif et au conseil d’administration de MIPAM. Lorsqu’il a été transféré à l’UTM, il était un Administrative Assistant.

Pour lui, le bureau de l’Ombudsman aurait dû enquêter sur ce point soulevé par l’UTM. « Des informations fausses ont été utilisées pour cacher la vérité et ne pas réaliser les démarches administratives pour me payer ma pension aussi vite que possible et de mettre un terme aux violations de mes droits constitutionnels », peut-on lire dans la lettre. Pour lui, le Staff Committee de l’UTM n’a fait que donner « de fausses informations » pour qu’il ne reçoive pas sa pension. Navind Beeharry craint qu’il n’y ait pas de département des ressources humaines approprié pour traiter son dossier. Alors que l’UTM, selon cette lettre, a toujours soutenu que ce dernier n’a jamais été transféré à l’UTM et que l’UTM Act  « ne peut être appliquée dans son cas », il dit ne pas comprendre comment, en 2019, l’institution a trouvé qu’il était un employé de l’UTM, ceci après 19 ans, et que ses arrérages s’agissant de l’ajustement de sa pension devaient être faits par la SICOM. D’ailleurs, une lettre avait été écrite par l’UTM affirmant que les contestations de Navind Beeharry avaient été considérées lors d’une discussion par le Staff Committee et que l’institution a honoré le jugement donné et qu’aucune considération ne pourra être donnée à son cas. « The University Technology of Mauritius is satisfied that it has honoured its part of the Court judgement », peut-on lire dans la correspondance.

Procédures administratives

Un tel revirement, selon Navind Beeharry, nécessite l’intervention du bureau de l’Ombudsman pour que cesse la manière de fonctionner de l’UTM et aussi pour chercher les vraies réponses aux faits qu’il a exposés car, pour lui, les procédures administratives « ne sont pas respectées » pour que le cours de justice ne se réalise pas. Navind Beeharry, dans sa démarche de chercher justice, a même fait envoyer des lettres par la Federation of Civil Service and Other Unions après qu’un paiement provisoire d’une partie de sa pension lui a été fait. Navind Beeharry déplore que le conseil d’administration de l’UTM a, une nouvelle fois, esquivé son cas en ignorant les critères et les cas précédents pour finaliser le package auquel il a droit. « They have fled forward so as not to take the bull by its horns have », écrit-il. Pour l’ancien employé de l’UTM, « justice doit lui être faite » car il a travaillé pendant de nombreuses années et sa pension lui est due. Il regrette également qu’après quatre ans d’enquête le bureau de l’Ombudsman n’est pas encore parvenu à une conclusion. Par ailleurs, le cas de Girish Nuckchady, ancien directeur de SITRAC, est aussi devant l’Ombudsman.

Cherchant réparation depuis plusieurs années, il se dit victime d’une manipulation de « fausses informations » par l’administration de l’UTM qui l’empêche de bénéficier de sa pension, ayant pris sa retraite depuis que son poste de directeur général de Sitrac a été aboli suite à la fusion de Sitrac et de MIPAM. C’est en janvier 2001 qu’il avait reçu sa lettre pour lui annoncer que son poste avait été aboli et que le poste d’Officer in Charge, comme disait la lettre, n’était pas égal au poste de directeur général de Sitrac. De ce fait, il a quitté son travail le 9 février, soit une semaine après. Dans sa quête pour obtenir sa pension, il dit avoir mené plusieurs batailles depuis qu’il a quitté son poste. « Après une année et demie qu’on est venu me dire que je n’obtiendrai rien », dit-il, en faisant ressortir qu’il n’a reçu qu’une petite pension mais qui n’était pas ajustée d’après les rapports du PRB. « Je n’ai pas été payé mes congés ni mon passage benefit », dit-il. Il trouve « aberrant » que l’UTM lui avait dit qu’il ne sera pas payé et, en 2015, il a été payé sa pension ajustée sur le PRB. Il soutient avoir « beaucoup souffert » après plusieurs années de lutte car il n’a pas bénéficié ce qu’il aurait dû avoir depuis longtemps.

Dans sa lettre à l’Ombudsman, Girish Nuckchady demande qu’il soit payé sa pension additionnelle suite à l’abolition de son ancien poste et qu’il soit payé ses congés et son Passage Benefit. « It is unlawful to make a pensioner wait for 4 years to receive PRB adjustments that too without interests being paid on such delays », lit-on dans sa lettre. Il regrette que le bureau de l’Ombudsman prenne « trop de temps » pour répondre à ses nombreuses questions envoyées. « Several of my correspondences are left without answers contrary to Public Sector Ethics. All these ethics have been flouted by both the Ministry and the UTM », peut-on lire dans cette lettre. Pour lui, l’UTM n’a pas traité son dossier comme il le faut pour qu’il obtienne sa pension. Qualifiant la gestion de I’UTM de « mauvaise », il se dit « victime d’injustice » et que ses droits pour qu’il ait sa pension « n’ont pas été respectés ».

Au plus haut niveau

Girish Nuckchady déplore qu’il n’a jamais été appelé par le Staff Committee de l’UTM pour que son dossier soit traité et qu’il obtienne justice une fois pour toutes. Girish Nuckchady craint être « victime d’un mauvais tour d’un employé de l’UTM » qui travaillait sous lui à Sitrac, un employé qu’il avait viré mais qui a été repris lorsque l’UTM a été formé. Contacté pour une réaction sur ces deux cas, le directeur général de l’UTM, Dr Keith Thomas a soutenu que ces deux affaires sont terminées et ne cache pas sa colère sur ces deux personnes. « C’est un exemple flagrant des gens qui profitent de la pandémie globale et ignorent ce qui se passe dans le monde. Chaque personne est à risque et ces deux, même si leur cas a été réglé, continuent d’en parler », dit-il au Mauricien.

Selon le directeur général, les deux cas ont été discutés au plus haut niveau et dit qu’il est temps que ces deux personnes cessent de continuer d’écrire à tous ceux concernés. Pour le directeur, si justice n’était pas faite pour les deux concernés, il aurait tout fait pour que ces deux en obtiennent. Il avance que ces deux sont des « profiteurs » d’une situation difficile mondiale.

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