RELATIONS INDUSTRIELLES : Licenciement contesté: après le port c’est au tour du sucre

Après le cas allégué de licenciement injustifié à la compagnie du secteur portuaire Froid des Mascaraignes, qui conteste ce fait, comme rapporté dans les colonnes de Week-End dimanche dernier, une nouvelle vague de contestation se fait sentir, cette fois dans l’industrie sucrière avec un cas semblable. En effet, un autre délégué syndical, en l’occurrence Eddy Lauricourt, a été licencié dernièrement de la compagnie sucrière Beau Vallon Ltée après un passage devant un comité disciplinaire. Les raisons invoquées dans les milieux syndicaux sont que l’employé aurait refusé d’exécuter des tâches ne faisant pas pas partie de son scheme of duties.
Depuis hier matin, l’intervention du ministre du Travail et des Relations industrielles, Soodesh Callichurn, a été sollicitée, le négociateur syndical Ashok Subron ayant expédié une missive dans laquelle il avance sans détour que “it is clear that there has been a gross violation of trade union rights and illegal dismissal, in order to victimize a trade union delegate, who has first played a pivotal role in the last legal strike”.
Dans la correspondance transmise au ministre, Serge Jauffret et Ashok Subron, du Joint Negotiating Panel syndical de l’industrie sucrière, affirment dès le départ que son intervention est plus que jamais réclamée dans ce cas de “violation grave” du droit syndical survenue à la Compagnie de Beau Vallon Ltée, l’un des fournisseurs de canne à Omnicane Ltd et membre de la Mauritius Sugar Producers Association (MSPA).
Les deux responsables syndicaux allèguent qu’Eddy Lauricourt a été lui-même victimisé et puni pour avoir défendu les employés dans actes de victimisation par rapport à la grève de novembre 2014 dans l’industrie sucrière et le non-paiement des primes.
“On the 12th February 2015, Mr Eddy Lauricourt was unilaterally requested to perform duties not forming part of his scheme of duties under the Sugar Industry Remuneration Order and not forming part of his duty for many years. When Mr Eddy Lauricourt vehemently refused to perform same, he was suspended, charged and subjected to disciplinary procedures”, avancent Serge Jauffret et Ashok Subron pour faire la chronologie des événements.
Les responsables du JNP syndical dénoncent également le passage de l’employé devant un comité disciplinaire, qui a été présidé par un avocat qualifié par les syndicalistes de  “pro-employeur”, violant ainsi pour eux de manière “flagrante” la disposition du Sugar Industry Agricultural Remuneration Order de 1985.
“Section 25 on Dismissal of the Remuneration Order stipulates that “No worker shall be dismissed for misconduct except by order of a disciplinary board composed of 2 members designated by the employer and one member elected by all the workers employed by the employer. The Disciplinary Committee of Compagnie de Beau Vallon Ltée went ahead despite the fact that was no representative of workers, and subsequently the employer on the 20th of May 2015 dismissed Mr. Eddy Lauricourt”, soutiennent Ashok Subron et Serge Jauffret.
Pour l’état-major du JNP, le licenciement du délégué Eddy Lauricourt, membre exécutif de la Union of Artisans of the Sugar Industry et membre du JNP, aurait un lien avec l’épisode de la grève dans ce secteur en novembre 2014. “In light of the above it is clear that there has been a gross violation of trade union rights and illegal dismissal, in order to victimize a trade union delegate, who has first played a pivotal role in the last legal strike, second defended workers who were being victimized because of their participation in the legal strike and third lodged a protest on non-payment of employees’ bonuses related to strike”, insistent-ils dans la lettre envoyée au ministre du Travail.
Les syndicalistes rappellent que la MSPA, lors de l’accord conclu à la fin de la grève, s’était engagée à veiller que les travailleurs ayant, en vertu des dispositions de l’Employment Relations Act, participé à la grève légale soient protégés dans leurs droits contre la discrimination ou encore la victimisation.
En guise de conclusion, les signataires expriment leur crainte quant aux relations industrielles au niveau général à Maurice, “avec des employeurs qui sont en train de plus en plus d’abuser de leur pouvoir pour mettre en place des comités disciplinaires biased and shady pour harceler, persécuter et sanctionner les délégués syndicaux”. En attendant les éventuels amendements de la loi sur cette question cruciale, les syndicalistes réclament l’intervention du ministre de manière à garantir des droits constitutionnels et fondamentaux.
D’autre part, la situation à la compagnie du seafood hub Froid des Mascareignes devrait connaître un dénouement rapide en ce qu’il s’agit de la réintégration du délégué syndical Hansraj Joghee, licencié il y a maintenant une semaine. En effet, suite aux pourparlers engagés personnellement par le ministre du Travail Soodesh Callichurn entre les deux parties en conflits, des avancées ont été constatées en ce sens en fin de semaine.
Une réunion cruciale devrait se tenir dans les jours à venir, les sources approchées avançant que la direction de Froid des Mascareignes serait susceptible de considérer l’idée de réintégrer leur ex-employé. Mais officiellement, la compagnie s’est refusée à tout commentaire. D’ailleurs, en attendant que ces pourparlers aboutissent, l’état-major de la Port-Louis Maritime Employees Association a jugé nécessaire de suspendre l’exercice de vote qui devait se tenir, hier ,et qui avait pour objectif d’entériner les actions d’envergure à adopter prochainement en vue d’accentuer la pression.
 

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