RENCONTRE: Odette Ernest, horizons insoupçonnés

Mais Odette Ernest Dias dépasse la personnalité de sa tante, devenue un lieu populaire. Elle est flûtiste, diplômée du Conservatoire de Paris, musicologue et chercheuse. Odette a quitté Rio, au Brésil, où elle habite en quête de ses origines à Maurice. Mais c’est une quête, dit-elle, qui passe à travers la musique.
Son histoire pourrait commencer ainsi : il était une fois une fille dont la tante Odette et son père Régis Eole Ernest, nés à Maurice, traversèrent les océans et les guerres. Odette Ernest Dias reçut en héritage le nom de sa marraine et la musique de son père qui jouait de la flûte et de la clarinette. Odette a quitté la France pour le Brésil en 1952. Ancienne professeur de l’Université de Brasilia, elle a été décorée Chevalier des Arts et des Lettres en 2004 en France. Flûtiste de renommée internationale et professeur de toute une génération de musiciens, elle pense qu’il faut multiplier les occasions pour faire vivre la musique. A l’heure d’internet où beaucoup de choses sont copiées, dit-elle, il faut sauver l’originalité de la musique en la jouant dans les salles de concert ou dans les rues. Odette Ernest aborde aussi la question du métissage qui permet, selon elle, de lutter contre l’isolement. La question du métissage, c’est reconnaître les différences de l’autre. C’est avoir la curiosité de l’autre. La musique, moyen de communication, permet de développer un intérêt pour l’humain. Le son et l’émotion, nous dit Odette, sont les éléments réunificateurs dans la musique. Cette instrumentiste a rencontré Menwar en 2009 au Théâtre de Rio. Elle aime la présence artistique du musicien mauricien au point où elle envisage des échanges culturels entre Maurice et le Brésil. Pour Menwar, Odette Ernest représente une chance pour Maurice. Elle ouvre des horizons. Les Mauriciens pourront connaître la culture du brésil et vice-versa.  
Avec son dernier disque « Horizons » (Horizontes), Odette déclare : « J’ai découvert mon tempo, une pulsation calme qui me permet de réfléchir sur le son, sur le tempo lui-même. J’ai enregistré pas mal de choses, mais c’est comme si ce disque était une sorte de consolidation. Si j’enregistre encore, ce serait une sorte d’improvisation… » 
Odette Ernest est actuellement à Maurice pour poursuivre ses recherches sur son père mais à travers la musique, dit-elle.

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