RENCONTRE : Le Train de sel et de sucre, « Vie et mort au Mozambique , selon Licinio Azevedo

Le réalisateur mozambicain, Licinio Azevedo, parrain de la 10e édition du Festival Île Courts a présenté son long-métrage The Train of Salt and Sugar le samedi 14 octobre 2017 au MCine à Trianon. Un film sur les guerres civiles opposant le FRELIMO communiste (Front de libération du Mozambique) et la RENAMO (Résistance nationale du Mozambique) au début des années 80. Une histoire d’amour aussi, celle de Rosa, une infirmière et le commandant d’une escorte militaire, sur fond de réalisme magique.
Lorsqu’on demande au cinéaste Licinio Azevedo (il a signé quatorze documentaires sur l’Histoire du Mozambique de 1990 à 2010, principalement produits par sa société Ebano Multimedia) s’il a fait dans « le Train de sel et de sucre » une reconstitution ou un documentaire, il répond qu’il s’agit là d’idées pour une fiction basée sur des faits réels. L’idée du film lui est venue de son roman The Train of Salt and Sugar, publié en 2007 et qu’il décidé d’adapter au cinéma plusieurs années après. « J’ai toujours recours au fil dramatique… mais je veux donner espoir », dit-il. Le train symbolise la vie et la mort pendant les guerres civiles au Mozambique en 1989. C’est cette réalité que Licinio Azevedo a choisi de montrer à travers des images fortes, lui qui a recours à l’expressivité, au visuel dans un pays qui compte beaucoup d’analphabètes, dit-il. Licinio Azevedo dit que le pouvoir des images est plus fort au Mozambique. Il déclare qu’il aime travailler sur ses propres écrits. Le scénario de The Train of Salt and Sugar en un fait un condensé de son roman (le côté visuel du roman a été coupé), mais il y a toujours le côté magique. Le train, nous dit le cinéaste, est le symbole d’un pays où il existe un mélange de religions, de cultures, de croyances… « J’ai voyagé pour connaitre l’histoire des gens… ». Au final, Licinio Azevedo focalise sur une histoire d’amour.
Les faits
Un train (qui existe toujours) traverse le littoral du Mozambique, en pleine guerre civile, en 1989 de Nampula (nord-est du pays) à Malawi, à 700 km à l’ouest. Cette ancienne possession portugaise est devenue indépendante en 1975 et le Mozambique connaît une montée de guerres civiles. Un train de marchandises de treize wagons ouverts attend le sifflet du départ. Un voyage comportant des dangers dans des régions magnifiques, mais désertiques, au travers de plusieurs zones rebelles. En route, la remise en voie des rails sabotés, le commerce du sel provenant du littoral par les passagères contre le commerce du sucre avec l’argent gagné (le sucre a complètement disparu du Mozambique ruiné par la guerre). Le voyage que ces femmes accomplissent sera souvent interrompu par des attaques de rebelles et va durer plusieurs semaines, avec les difficultés de ravitaillement qu’on peut imaginer. Au cours du trajet on voit naître des histoires, celle de Rosa, jeune infirmière diplôme en poche pour rejoindre l’hôpital où elle est engagée, l’histoire empreinte de magie de Sete Maneiras, le chef responsable de la bonne marche du train. Mais le train reste le sujet principal, au centre de la réflexion du cinéaste sur un pays miné par une crise politico-militaire et différents conflits armés.

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