À RÉSIDENCE RICHE-TERRE : Une dizaine de familles pataugent dans les eaux usées

Mouches, moucherons, moustiques, odeur putrescente, air irrespirable… C’est le quotidien de plusieurs familles à Résidence Riche-Terre, un complexe de la National Housing Development Corporation (NHDC), dans la région de Terre-Rouge. Pour cause, des eaux usées sont refoulées dans les cours. Une situation qui s’est empirée au fil des années, en dépit de nombreuses plaintes et pétitions de ces familles auprès des autorités. La mort, la semaine dernière, d’Arlette Baptiste, une quinquagénaire, des suites d’une infection pulmonaire, a provoqué l’indignation des habitants. Il est urgent que les autorités règlent ce problème pour éviter d’autres morts, disent-ils.
À Résidence Riche-Terre, c’est fenêtres closes tout le temps. «Pas kapav ouvert la fenêtre, sinon pliss pa kapav rester andan», disent les habitants de ce quartier qui estiment que «zanimo na pa viv couma nou». Rassemblés sous la varangue d’Arlette Baptiste à qui ils sont venus rendre un dernier hommage vendredi matin, ils laissent éclater leur colère et racontent leur calvaire quotidien.
Dans les cours, l’air est irrespirable. Moucherons et moustiques pullulent. La mare verdâtre où circulent les matières fécales et l’odeur nauséabonde coupent le souffle. Les enfants demeurent à l’intérieur de la maison. Mais à l’intérieur, la situation n’est guère mieux. Outre la chaleur, l’odeur infecte est gênante. Si bien que dans cet air irrespirable, de nombreux résidents, dont des enfants, tombent malades. Le certificat de décès d’Arlette Baptiste atteste d’ailleurs que la cause directe de sa mort relève d’une «meningitis and middle lobe pneumonia». Une infection qui, pour ses proches, découle de l’environnement dans lequel vivait Arlette Baptiste.
En effet, en dépit des aménagements qu’a effectués son fils pour elle, notamment avec la pose de briques et de planches sur le sol pour pouvoir circuler dans la cour, les eaux usées, comme chez une dizaine d’habitants de la localité, refoulent dans sa cour. «Ma mère n’avait pas de problème de santé. C’était une femme forte, mais depuis qu’elle est venue habiter ici, elle a commencé à avoir des problèmes respiratoires. C’est cet air irrespirable, avec toutes ces bactéries, qui l’a tuée», dit Jean Michel Baptiste.
Il est soutenu dans ses propos par les autres habitants de Résidence Riche-Terre qui déplorent l’insalubrité de leur localité et qui provoque des problèmes de santé. Maux de tête, maux de gorge, problèmes respiratoires, problèmes de peau chacun a son lot. Un bébé de moins d’un mois est actuellement admis à l’hôpital à cause d’une infection pulmonaire, disent les habitants. «Il est né à l’hôpital et nous l’avons ramené à la maison, mais le lendemain, nous avons dû le reconduire à l’hôpital parce qu’il avait du mal à respirer. Cela fait 18 jours qu’il est admis pour une infection pulmonaire», raconte Patricia, sa grand-mère. Elle se demande comment faire une fois que l’enfant aura été guéri. «Kot pou amene li? Mo pana lot pals pou allé. Mais si li vi,n ici, li pou ré-malade. Ça l’air là pa kapav respiré», dit-elle. Natacha, une autre mère de famille, abonde dans le même sens. Sa fillette est aussi récemment tombée malade.

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