REVENDICATION MAURICIENNE SUR LES CHAGOS : Bérenger exprime sa « vive inquiétude » face à « l’absence de réaction » du gouvernement

Commentant la revendication de souveraineté mauricienne sur les Chagos, Paul Bérenger, leader de l’opposition et du MMM, exprime sa « vive inquiétude » de « l’absence de réaction », selon lui, du gouvernement alors qu’approchent à grands pas trois échéances importantes. Pour lui, la période 2014/2016 se révèlera « cruciale »pour le devenir de l’accord américano/britannique conclut en 1966 sur l’utilisation de l’île de Diego Garcia comme base militaire américaine. Le leader de l’opposition évoque, entre autres, le « grave danger »que les Britannique n’utilisent leur projet de « resettlement » d’un certain nombre de Chagossiens dans leurs îles natales en vue de « semer la division » entre Chagossiens et Mauriciens.
Paul Bérenger souligne que l’Assemblée spéciale des délégués du MMM qui se tient ce dimanche matin à Belle-Rose sera essentiellement consacrée à un partage d’informations et à un débat autour de l’avancement des discussions entre le MMM et le MSM par rapport, notamment, à la liste des candidats du Remake 2000 aux prochaines élections législatives. « Aucune décision ne sera, toutefois, prise », précise le leader des mauves car « les discussions se poursuivent », y compris sur le choix des éventuels candidats aux postes de responsabilité à la tête de l’Etat dont ceux de président de la République, de vice-président et de Speaker de l’Assemblée nationale de même que sur certains points du programme gouvernemental.
Même si, selon lui, certaines informations publiées, ces derniers temps, dans la presse au sujet des tractations en cours ne sont pas de mauvaise foi, Paul Bérenger appelle, quand même, à la prudence par rapport à d’autres qui, répète-t-il, révèlerait « du délire ». Le leader de l’opposition rappelle, par ailleurs, que le gouvernement PTr/MMM élu en 1995 avait voté un amendement à la constitution le 16 janvier 1996 en vue de permettre à un non élu d’assumer le poste de Speaker de l’Assemblée nationale. Or, révèle-t-il, depuis le vote de cet amendement constitutionnel, les Standing Orders du Parlement n’ont, jamais été parallèlement amendés en conséquence.
C’est ainsi que, dit-il, depuis 1996, les règlements internes de l’Assemblée nationale sont en contradiction avec ce que prévoit la Constitution en matière de nomination du président de la Chambre. Alors que tous les Speakers non élus de l’Assemblée nationale qui ont été désignés à ce poste dont l’actuel Speaker, Razack Peeroo, l’ont été en contravention de ce que prévoit les Standing Orders de la Chambre, Paul Bérenger suggère que toute la question soit référée, dès la rentrée parlementaire en mars, au Standing Orders Committee. Il propose même d’aller un pas plus loin avec un toilettage complet des règlements internes du Parlement qui, selon lui, sont, aujourd’hui, dépassés.
Evoquant, ensuite, la revendication de souveraineté de l’Etat mauricien sur l’archipel des Chagos, le leader de l’opposition se dit « très inquiet » de l’absence, selon lui, de réaction du gouvernement mauricien alors que, explique-t-il, l’on s’achemine vers trois échéances. Pour lui, la période 2014/2016 se révèlera « cruciale » pour l’accord conclut en 1966 entre les Etats-Unis et la Grande-Bretagne pour l’utilisation du territoire mauricien démembré comme base militaire. Paul Bérenger juge « choquant » qu’à l’Assemblée nationale, le Premier ministre Navin Ramgoolam a parlé « d’expiration » de l’accord de 1966 qui pourrait être renouvelé.
Or, insiste-t-il, cet accord américano-britannique est, « malheureusement », appelé à être « automatiquement renouvelé » en 2016 pour une période de 20 ans sauf au cas où l’une des deux parties demande quelque changement ou qu’un terme soit mis à l’accord. Commentant, par ailleurs, la décision du gouvernement de contester devant la Cour internationale de La Haye les implications de la décision des Britanniques de créer un parc marin autour des îles Chagos en vertu des dispositions du Droit international de la Mer, le leader de l’opposition révèle que, selon ses informations, l’affaire sera entendue le 22 avril 2014.
Parc marin: « Pas de recours en appel »
Il explique qu’en vertu du Droit de la Mer, aucune des parties impliquées dans un litige porté devant le tribunal n’a le droit de contester en appel la décision de la Cour internationale sauf en cas d’accord préalable à cet effet. Paul Bérenger se demande, ainsi, si le jugement qui sera rendu par le Tribunal de la Mer dans ce contentieux opposant Maurice à la Grande-Bretagne sera une décision finale.
Evoquant la troisième échéance à venir, le leader de l’opposition parle du projet des Britanniques d’entreprendre une étude de faisabilité en vue d’un éventuel retour d’un certain nombre de Chagossiens sur leurs îles natales. Il rappelle, sous ce rapport, que dans un premier temps, la Grande-Bretagne s’était opposée à tout « resettlement » de Chagossiens en mettant de l’avant-plan son projet de parc marin aux Chagos. 
Paul Bérenger, qui indique que, selon ses informations, cette étude de faisabilité portant sur le retour éventuel d’un certain nombre de Chagossiens sur leurs îles sera prête le mois prochain parle du « grave danger » que Londres s’en serve en vue de « semer la division » entre Chagossiens et Mauriciens. Il se dit d’autant plus « inquiet » dans la mesure où, « ni le président américain, Barack Obama, ni le Premier ministre britannique, David Cameron, ne prennent le Premier ministre mauricien, Navin Ramgoolam, au sérieux ».
Dans le même registre diplomatique, Paul Bérenger rappelle que sous le gouvernement MMM/PSM d’alors, Maurice avait, dès le 1er juillet 1982, reconnu la République arabe Sahraouie proclamée par le Front Polisario le 27 février 1976 alors que, souligne-t-il, aucun pays ne reconnaît la souveraineté du Maroc sur ce territoire qui fut, jusqu’en 1975, une colonie espagnole. Même si, explique-t-il, son parti n’a rien contre le Maroc et suit même « avec sympathies » les progrès et les réformes en cours dans ce pays, il s’insurge contre le fait que le gouvernement dirigé par Navin Ramgoolam a décidé, le 17 janvier dernier, de ne plus reconnaître la République arabe Sahraouie.
« Comme pour tout peuple, le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination est un droit sacré. Aussi, la décision du gouvernement de ne plus reconnaître la République arabe Sahraouie proclamée en 1976 est une décision honteuse et je l’ai fait savoir à Navin Ramgoolam », indique Paul Bérenger. Le leader de l’opposition demande, dorénavant, au chef du gouvernement de déclarer si, au moins, son gouvernement reconnaît au peuple sahraoui le droit à l’autodétermination au moyen d’un référendum comme le propose les Nations Unies en vue de permettre à celui-ci de choisir entre l’indépendance ou l’intégration au Maroc.
Sucre: « Fier d’avoir, en premier, tirer la sonnette d’alarme »
Le leader de l’opposition explique que c’est le ministre sahraoui des Affaires étrangères qui l’a appelé, vendredi, pour l’informer de la question et que, quand, « par coïncidence », le Premier ministre l’a contacté le même jour au sujet d’une nomination à être effectuée, il en a profité pour lui exprimer son sentiment sur cette affaire. Invité à commenter, davantage, s’il était satisfait de cette consultation qu’il a eue avec Navin Ramgoolam, Paul Bérenger a laissé entendre, avec une pointe d’humour, que « les consultations entre le Premier ministre et le leader de l’opposition sont de nature confidentielle » et  qu’il n’a pas à dire s’il est satisfait ou pas.
Le leader de l’opposition dit, par ailleurs, sa « fierté » d’avoir été le premier dirigeant politique à avoir tirer la sonnette d’alarme pour ce qui concerne les nouvelles menaces pesant sur nos exportations sucrières vers le marché européen. « Ce n’est pas, dit-il, le moment de se bagarrer entre nous. Il est temps que tous ensemble, petits planteurs, salariés et usiniers, unissent leurs efforts en vue de faire face à la situation ». Quant au bras de fer qui se poursuit entre le ministre des Finances, Xavier Duval et le gouverneur de la Banque de Maurice (BoM), Rundheersing Bheenick, Paul Bérenger réitère que ce ne peut être qu’avec la bénédiction de Navin Ramgoolam que le gouverneur de la Banque centrale tienne, ainsi, tête au Grand Argentier.
La situation au niveau de l’Enseignement supérieur fait aussi l’objet de commentaires du leader du MMM qui rend « personnellement responsable » le ministre de tutelle, Rajesh Jeetah, pour, dit-il, le « martyr » que vivent des centaines d’étudiants de cinq institutions ainsi que leurs parents. Alors que, répète-t-il, il est toujours impossible de savoir pourquoi, selon lui, le Premier ministre « soutire », ainsi, son ministre de l’Enseignement supérieur, les étudiants et leurs parents dont ceux de la JSS Academy et du Dr D.Y. Patil Medical College « passent par des moments très difficiles ».
Paul Bérenger promet aussi de suivre « de très près » ce qui sera, finalement, décidé dans le cas de l’avocat Roshi Bhadain maitenant que son accusateur, l’homme d’affaires Niteh Ramdharry, est poursuivi pour « dénonciation malvaillante » à l’encontre de l’une de ses employés ainsi que dans le cas de l’ex-Attorney General, Yatin Varma. Selon lui, tout au long de l’enquête dans ces deux cas, la police a « très mal agi ».

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