Ripailles/Valton : Remise en service complet fin 2018

  • Les travaux de renforcement recommandés par le professeur Magnan démarrent dans trois semaines
  • Une centaine de pieux stabilisants et des drains nécessaires pour assurer la stabilité pérenne de la route

L’échéance ne cesse d’être repoussée mais cette fois elle semble être la bonne puisque les solutions préconisées ont fait leur preuve. Prévu pour fin 2017, puis annoncé pour janvier 2018, puis mars de cette année, c’est finalement fin 2018, que le tronçon Ripailles/Valton – fissuré depuis janvier 2015 – sera finalement totalement opérationnel et accessible aux automobilistes. La Road Developpement Authority (RDA) affirme qu’il n’a jamais été question de fermeture de l’autoroute Terre-Rouge/Verdun, devenue, en dépit de ses couacs, un axe incontournable pour des milliers d’automobilistes. Outre des travaux de sécurisation au niveau des falaises D4 à D7, des travaux de réparation, plus précisément de renforcement, suivant les recommandations du Pr  Jean Pierre Magnan, expert français, chef de l’Institut français des sciences et technologies des transports, de l’aménagement et des réseaux, démarreront dans trois semaines.
D’emblée le directeur de la RDA, Das Mootanah, fait ressortir que “ce n’est pas vrai de dire qu’il y a une rivière sous la route. C’est une formule imagée qui a été suggérée, car lorsqu’il y a accumulation d’eau sur cette route, du fait de l’extrême porosité du sol, l’eau s’accumule sous la terre et prend l’aspect d’une rivière”. Il balaie ainsi d’un revers de la main les rumeurs circulant à l’effet que cette autoroute n’avait pas d’avenir et qu’elle serait fermée bientôt à la circulation. “Impossible. L’autoroute M3 est devenue incontournable aujourd’hui. C’est une réelle facilité pour des milliers d’automobilistes quotidiennement”, dit Das Mootanah, soutenu dans ses propos par le Divisional Manager de la RDA,  M.D.Mungrah. 
Certes, depuis sa construction et même avant son entrée en opération, cette autoroute n’a connu que des problèmes, dont le plus conséquent demeure l’effondrement sur 300m du tronçon Ripailles/Valton. “Mais nous avons pris les mesures et effectués les travaux nécessaires. Cette autoroute sera bientôt, totalement accessible aux automobilistes”, disent-ils.
Une série d’expertises
Outre les travaux de sécurisation entrepris sur les falaises à hauteur des segments D4 à D7 (Ripailles) sur l’autoroute M3, des travaux sont en cours sur le tronçon Ripailles/Valton pour réparer l’embankment failure survenue en janvier 2015. Cependant, ce tronçon a connu jusqu’ici une série de complications qui ont nécessité une série d’expertises étrangères. 
En sus du recours à  des consultants sud-africains de la firme ARQ International qui ont effectué des études pendant près de deux ans pour déterminer le degré de porosité du sol, des experts coréens et des experts de la Japan International Cooperation Agency (JICA) ont aussi soumis leurs recommandations pour les travaux de réparation sur ce tronçon complexe avec la concordance des problèmes géomorphologiques qui s’y entrecroisent.
Alors qu’il était question, au départ, selon les recommandations des experts sud-africains, d’utiliser la technique spécialisée de “stone column” pour réparer la partie endommagée de la route, le gouvernement, se basant sur les recommandations de la Korean Expressway Corporation Ltd, avait décidé d’employer une autre technique beaucoup plus simple, l’”Horizontal Replacement Method”. Cette méthode consiste à enlever les sols et roches sujets aux glissements de terrain pour les remplacer par des matériaux plus solides et de meilleure qualité. Ainsi, toute la partie fissurée – asphalte et rochers sur quelque 300 mètres et 15 m de profondeur – a été enlevé et devait être remplacée par des rochers non poreux, plus solides, sur une hauteur variable de 14 mètres, et qui peuvent soutenir le poids de la route.  
La méthode de remplacement horizontal avait été privilégié par le gouvernement car elle permet une inspection visuelle à chaque étape des travaux. Elle permet également de maintenir la déviation mise en place sur la route reliant le sud de Valton et le Nord de Ripailles.
Des travaux pour contrôler la pression des flots d’eau
Or, avec les grosses pluies du mois de décembre et de janvier et post-cyclone Berguitta, d’autres fissures sont apparues, et cela, à l’intérieur même de l’excavation.
C’est dans cette optique que les autorités ont dû avoir recours aux services du chef de l’Institut français des sciences et technologies des transports, de l’aménagement et des réseaux, le Pr Magnan, qui est venu faire un constat sur place en février dernier.
Son rapport a été soumis aux autorités et les recommandations soumises ont été approuvées.
Il est notamment question désormais d’une combinaison d’actions, visant principalement à contrôler la pression des flots d’eau dans cette région. Ainsi, outre l’installation d’une tranchée de drainage en amont du tronçon et des drains intérieurs et latéraux pour évacuer l’eau arrivant de la montagne, l’eau qui coule le long de la route du côté Est, venant de Ripailles, sera ainsi transférée de l’autre côté de la route avant qu’elle n’atteigne la zone de fissure.
Le remplacement horizontal des matériaux sur lequel passera l’autoroute déjà en cours sera renforcé avec l’installation d’une centaine de pieux stabilisants sur quelques 15 à 30 mètres de profondeur. “L’utilisation de pieux pour stabiliser les glissements de terrain ou pour empêcher l’instabilité dans les pentes actuellement stables est une des techniques de renforcement des pentes les plus communes et importantes de ces dernières décennies”, explique Das Mootanah.
Huit mois de travaux encore
Fondamentalement, sur la partie effondrée du tronçon Ripailles/Valton, les travaux consisteront en deux rangées de pieux en béton ancrés dans la strate rocheuse pour s’opposer aux forces de glissement. Actuellement, des travaux de remblais se poursuivent pour assurer la stabilité de la pente avant que les pieux stabilisant ne soient installés. Le Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement (CEREMA), organisme public français spécialisé dans ce type de travaux, effectue actuellement le design de ces travaux. Le volet design sera achevé durant la première semaine d’avril alors que les travaux de renforcement démarreront durant la 3e semaine d’avril 2018. Ces travaux dureront eux quelque huit mois. Ainsi, ce n’est que la fin de l’année, soit aux alentours des mois de novembre/décembre que les automobilistes pourront à nouveau circuler normalement sur le tronçon Ripailles/Valton.
Aujourd’hui, alors que le coût initial de l’autoroute Terre Rouge/Verdun, qui faisait la fierté du régime PTr, s’élevait à Rs 2 milliards, les frais depassent les Rs 4,6 milliards. Soit environ Rs 120M par kilomètre, incluant les frais de construction, de post-études et de compensation, mais aussi les travaux de réparation de l’”embankment failure” s’élevant à plus de Rs 325M.

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