Rodrigues – Cycle secondaire : Le calendrier scolaire sous le coup d’objections 

L’imposition de celui-ci par la Commission de l’Éducation de l’ARR fortement critiquée

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Le calendrier scolaire pour le cycle secondaire fait débat à Rodrigues. Le front commun des syndicats de l’éducation secondaire, comprenant le Rodrigues Secondary School Employees Union et la Parent-Teachers’ Association (PTA), objecte au nouveau calendrier scolaire pour Rodrigues. Ils soutiennent que le calendrier leur est imposé par la Commission de l’Éducation de l’Assemblée régionale de Rodrigues (ARR). Ils avaient proposé que l’actuel calendrier scolaire soit étendu en continu jusqu’en mars 2021, en s’alignant sur celui de Maurice. Cette dernière proposition est présentée comme étant plus simple et fluide pour les étudiants devant prendre part aux examens de School Certificate (SC)  et de Higher School Certificate (HSC).

Plus d’une centaine de personnes, dont des membres du personnel enseignant et non-enseignant, ainsi que des parents, ont tenu à faire état de leur objection en étant présents à un point de presse jeudi à Mont-Lubin. Les intervenants disent avoir eu une rencontre avec la Commission de l’Éducation cette semaine compte tenu des modalités du calendrier déjà entérinées, mais que par la suite les autorités sont venues imposer leurs conditions, qui n’ont rien à voir avec les décisions agréées.

Philippe Baptiste, président de syndicat, soutient qu’avant de définir ce calendrier, des consultations avaient été organisées au préalable avec les partenaires concernés depuis vendredi dernier. « Mais ce qui est inacceptable, c’est qu’après ces consultations, les autorités ont fait fi de toutes nos propositions et ont imposé un autre calendrier scolaire. C’est clair et net que c’est un manque de respect et de considération flagrant envers tous ceux qui ont pris le temps de travailler sur ce calendrier. De plus, le calendrier qu’on nous impose ‘doesn’t fit the requirements’ que nous avions demandés lors des consultations ». Il estime, par ailleurs, que ce calendrier n’est pas dans l’intérêt de tout le monde. « Le calendrier imposé par la commission de tutelle, qui prend fin en décembre 2020 et qui sera avalisé par le Conseil exécutif du jour, va à l’encontre de ce qui avait été décidé en concertation ». Et Philippe Baptiste d’évoquer par là même un « flou total » au sujet de la rentrée scolaire de janvier 2021.

Anderson Raffaut, un autre porte-parole du syndicat, a rejeté les allégations selon lesquelles « bann profeser pa anvi travay ». « Ce calendrier imposé par la Commission est inacceptable. Nous avons bien compris que la tenue des examens du National Certificate of Education (NCE) ne dépend pas des autorités locales, qui sont elles-mêmes dans le flou car personne ne sait quand ces examens auront lieu. Un calendrier doit inclure tous les étudiants de tous les grades et pas seulement une certaine catégorie d’étudiants », s’insurge-t-il.

Pour sa part, Désirella Spéville, porte-parole de l’association des parents, estime que les parents sont tenus à l’écart dans cette affaire. « Aujourd’hui, les autorités parlent de la sécurité des enfants mais qu’en est-il de leur part de responsabilité ? Je n’ai pas l’intention d’envoyer mes enfants à l’abattoir, avec la réouverture de l’aéroport bientôt. Mo zanfan pa pou vinn kobai pou zanfan lezot dimounn. Zot pe koz enn ta gran-gran koze ki pa servi dan narnien. Zot koz protokol me se zis lor papie sa. Kan zanfan rant dan bis pena okenn social distancing ladan », fait-elle comprendre en demandant aux autorités d’assumer leurs responsabilités dans la conjoncture.

Colson Hall, autre porte-parole du groupe de contestataires, a dénoncé l’absence de tout protocole dans les écoles à Rodrigues.  « Le rejet de ce calendrier n’est pas le début de nos actions. Certaines actions ont déjà été menées, et d’autres vont suivre. Pendant la réunion d’hier, beaucoup de participants ont effectué un Walk-Out, jugeant inutile de continuer à écouter ce qu’on nous impose. Nous n’irons pas à l’école avec ce système d’imposition à la dictature. Si nou pa ti dakor hier, nou pa dakor zordi ek nou pa pou dakor demin. Pour la fin de la semaine, nous avons décidé de travailler sous certaines conditions. » Et de brandir ceci : « Si toutes nos actions n’aboutissent pas, nous nous acheminons vers une manifestation monstre. »

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