RODRIGUES—DEUX MEURTRES EN 24 HEURES: Rosita Cupidon violée et le crâne fracassé

Rodrigues, plus particulièrement le village de Terre-Rouge, s’est réveillée en état de choc ce matin. Rosita Cupidon, aussi connue sous le nom de Rita, âgée de 60 ans, figure bien connue et active de la paroisse de Port-Mathurin et proche parente du père Alex Perrine, a en effet été agressée sexuellement et a eu le crâne fracassé dans un crime odieux commis dans la nuit d’hier à ce matin. La victime, qui habite le village de Terre-Rouge, a été retrouvée dépouillée de ses vêtements et gisant dans une mare de sang dans un potager à une centaine de mètres de son domicile par un de ses proches parents vers 4h45 ce matin. Selon les premières indications recueillies par les hommes de la CID de Port-Mathurin, sous la supervision de l’ACP Ramphul, ce crime aurait été commis par plusieurs personnes, au moins quatre, de premières arrestations pour interrogatoire étant imminentes.
Ce matin, les proches de la victime, de même que ses connaissances dans l’île, s’interrogent sur la motivation des agresseurs de Rosita Cupidon vu l’acharnement avec lequel celle-ci a été agressée, au point d’être littéralement défigurée. La victime était connue de toute la région de Port-Mathurin, d’Anse-aux-Anglais, de Terre-Rouge et même d’autres villages car elle distribuait la communion à des personnes malades, alitées et n’étant pas en mesure de se déplacer.
La découverte macabre a été faite aux petites heures ce matin par un de ses proches qui, comme chaque matin, était sorti nourrir le bétail. « Mone gagn ene sok mo dir ou. Mone truv Rita allonge ek san okenn linz lor li. So figir ti ena plein disan. Mo ti nepli kone ki pou fer », raconte un des premiers témoins sur les lieux du crime.
Très vite, il devait donner l’alerte et c’est une autre proche de la famille, en l’occurrence Jacqueline Perrine, qui a téléphoné à la police pour l’informer du drame. Ce témoin se rappelle que, dans la soirée d’hier, il avait entendu des cris de secours, mais vu qu’il était quelque peu dérangé, il n’a osé aller voir ce qui se passait à l’extérieur de la maison. « Mo ti ine tappe ene ti-grog yer. Ti ver 10 h aswar et mone tende ene lavwa pe plaigne ek pe krye : “Johnny ! Au secours ! Johnny ! Au secours !” Mo pa ti kapav leve. Apre ene ti moma, mone gagne ene lapel lor mo telefone. Ene dimoun ti dir mwa li pe tende tapaz parti kot mwa. Ma mone gagn somey », devait-il déclarer ce matin.
D’autres habitants de la région affirment avoir été incommodés par des bruits inhabituels et, surtout, des aboiements de chiens. Un des voisins a fait comprendre au Mauricien qu’il était tellement incommodé par ces bruits qu’il est sorti de chez lui pour s’en rendre compte. « Kan mone sorti, mo pa ti truv nanyen deor », ajoute-t-il. Les membres de la CID de Port-Mathurin se disent confiants de pouvoir rattraper les agresseurs présumés, vu les indices recueillis sur place, en attendant que l’autopsie soit pratiquée par le Chief Police Medical Officer, le Dr Sudesh Kumar Gungadin, qui devait faire le déplacement à Rodrigues aujourd’hui.
Une des premières pistes privilégiées par les enquêteurs dans le cadre de cette affaire d’agression sexuelle et de meurtre est le mobile du vol. La victime venait en effet de toucher une importante somme d’argent, soit Rs 65 000, soit « larzan dalle », contribution du gouvernement pour ceux qui se qualifient sous le Slab Scheme. Un inventaire qui sera entrepris devait confirmer cette thèse dans les heures qui viennent.
Selon les indices relevés sur place par les enquêteurs, les suspects ont pénétré par effraction à l’intérieur de la maison de la victime, en l’occurrence par une fenêtre dont une vitre a été endommagée. Les autres accès à la maison, eux, étaient encore fermés à clé à l’arrivée des premiers policiers sur les lieux de l’agression ce matin. Tout semble indiquer qu’après avoir agressé sexuellement et physiquement leur victime, les suspects l’ont ensuite fait passer par la même fenêtre brisée, en témoignent des traces de sang relevées sur le rebord externe. Par la suite, ils devaient l’abandonner à une centaine de mètres des lieux après l’avoir assommée de nouveau à coups de bois jusqu’à lui fracasser le crâne.
Le père Alex Perrine, un des proches de la victime, a fait le déplacement à Terre-Rouge en apprenant cette triste nouvelle. Il a tenté de consoler des membres de la famille après cet événement des plus accablants…

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