ROKA: Réaliser le rêve africain par le changement

La Rights of Organisation Kreol African (ROKA) a été officiellement lancée la semaine dernière. Cette organisation vise à promouvoir la culture et les valeurs de l’ensemble des territoires du continent africain. “ROKA va être le petit plus, avec toutes les institutions et les ONG déjà existantes à Maurice”, dit Jean-Noël (John) Brindiane, président et un des membres fondateurs de ROKA. “C’est la première fois que nous essayons d’apporter un changement”, dit-il. Les deux autres membres fondateurs — Pierre Tossé et Solange Potou — sont également intervenus lors de la cérémonie de prestation de serment des membres de ROKA qui s’est tenue la semaine dernière à Port-Louis. Les 15 membres de ROKA ont prêté serment sur trois éléments: l’eau, le sel et le sucre, comme le veut la tradition africaine.
Lors de son discours, John Brindiane a déclaré que ROKA se veut “une plate-forme incontournable pour toute activité axée sur l’Afrique”afin de mener un combat commun contre la pauvreté, l’exclusion et la discrimination. À travers l’organisation, il veut qu’il y ait un partage des richesses culturelles et intercommunautaires de Maurice afin que chacun soit et se sente Mauricien dans l’âme. Ainsi, les objectifs de l’organisation gravitentautour de trois éléments principaux: le rêve, le changement et le futur. “Le rêve africain de ROKA est encore plus grand qu’un baobab”, dit-il.
C’est dans la nature humaine d’avoir peur du changement, dit John Brindiane. “Mais malgré cette peur, le mondecontinue d’avancer vers le changement () c’est l’évolution.” Et d’ajouter: “ROKA a un rêve pour le changement: celui de la place de la communauté créole africaine de Maurice.” À travers ROKA, le président de l’organisation dit vouloir “créer un pont culturel et économique afin d’augmenter les opportunités économiques de chaque citoyen de la communauté mauricienne avec la collaboration de l’Inde, de la Chine, de l’Europe, de l’Amérique et de l’État mauricien qui est inclus dans les pays sub-sahariens.”JohnBrindiane soutient, par ailleurs: “Nou pa dakor avek lasistana! Nou le rekonet nou dan nou zefor, dan nou valer juste et dan konpetans ki nou ena.”
John Brindiane met l’accent sur le rôle de ROKA en disant que l’organisation veut être la voix du petit peuple et non venir avec “une formule magique” dans son combat contre la pauvreté. Il est d’avis que le combat contre la pauvreté devrait d’abord commencer par la personne concernée et qu’elle fasse des efforts pour s’en sortir. Pour démontrer que les Noirs sont capables de grandes choses, il prend pour exemple le “grand combattant Nelson Mandela, qui a réussi à transmettre son rêve aux Noirs”, de même que le Président Barack Obama qui a été élu deux fois président des Etats-Unis.
Un des points focaux de ROKA est le bien-être de la famille, souligne Solange Potou, membre fondatrice. “Nous serons le pont entre les femmes et les services mis à la disposition des femmes, tels que les formations et cours pour leur empowerment. Nous allons bâtir sur les choses quiexistent déjà: associations féminines et ONG, entre autres”, dit-elle. ROKA agira ainsi comme facilitateur. De plus, la création d’une databasepour les femmes qui sont dans l’entrepreneuriat est envisagée. Pierre Tossé a, quant à lui, mis l’accent sur lapromotion du sport et d’un salaire décent.
Maintenir la paix et une stabilité sociale, un niveau de vie satisfaisant et un salaire décent, ou encore encourager la formation des skilled workers font partie des missions que s’est donnée ROKA. Pour ce faire,le président de l’organisation prévoit de montrer l’engagement concret de ROKA à travers des MoU, de travailler en collaboration avec les gouvernements en place et les autres stakeholders. “La base de notre philosophie est de rentrer en accord avec d’autres composantes de la société mauricienne afin qu’on puisse ensemble tourner notre regard vers l’Afrique”, dit-il, confiant.
Par ailleurs, sur le plan de l’éducation à Maurice, John Brindiane avance que beaucoup d’efforts ont été faits dans la communauté créole: d’après des sondages qu’il a effectués dans différentes cités, 95% des familles ont au moins un enfant scolarisé, plus de 75% ont un enfant qui a fait des études secondaires et plus de 40% ont un enfant qui a poursuivi des études universitaires avecou sans obtention d’un diplôme. “Il est temps de changer de discours et d’arrêter de dire que les créoles n’ont pas de certificat ou qu’ils ne font que quémander.”Pour lui, l’avenir appartient à celui qui a de l’audace, du courage afin de créer le changement, et ainsi de réaliser le rêve de Martin Luther King, Nelson Mandela, Barack Obama, mais le plus important, dit-il, est de réaliser son propre rêve. 
 

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