Rony Ramchurn : « Li ti pe bat mo mama ek li ena enn metress »

Rony Ramchurn, un informaticien de 26 ans, s’est rendu hier après-midi à la police, où il a avoué avoir tué son père, l’ex-caporal Krishnaduth Ramchurn, âgé de 65 ans. Dans un premier temps, les officiers ne l’ont pas cru car aucun cadavre n’a été retrouvé, même si la disparition du sexagénaire avait été rapportée depuis dimanche par son frère. D’abord réticent, le jeune homme a finalement indiqué aux enquêteurs avoir mis le cadavre dans une barrique avant de le recouvrir de ciment. « Li ti pe bat mo mama ek li ena enn metress », a-t-il soutenu.

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Au cours de son interrogatoire, Rony Ramchurn a tout avoué et a expliqué ce qui s’est déroulé le jour du drame. « Mo papa ti pe bat mo mama souvan ek li ti ena enn metress », a-t-il déclaré à la police pour tenter de justifier son acte. Fait qui semble corroboré par une déposition de l’épouse du policier, qui avait dénoncé ce dernier à la police en décembre 2017 pour violences conjugales et avait avancé qu’elle était « une femme maltraitée ». L’ex-élément de la National Coast Guard (NCG) avait alors répliqué en portant plainte contre son fils pour des insultes proférées à son encontre.

Le suspect n’était pas en bons termes avec son père depuis longtemps déjà et ne supportait plus les rumeurs concernant une liaison extraconjugale du sexagénaire avec une femme de la région. Les choses se sont envenimées le 19 janvier avec le retour de Krishnaduth Ramchurn à son domicile après un mois d’absence. Rony Ramchurn le soupçonne alors d’avoir passé du bon temps avec sa maîtresse. Le jeune homme n’a pas voulu le confronter, du moins pas dans l’immédiat, même s’il explique qu’il était « fou de rage ».

Dans sa version des faits, le suspect a indiqué qu’une dispute a éclaté avec son père dimanche. Il dit alors avoir assené des coups à la victime avec un morceau de bois, ajoutant avoir même voulu l’étouffer. L’ex-policier s’est ensuite écroulé dans une mare de sang. Ne sachant pas trop quoi faire, Rony Ramchurn a alors mis le cadavre dans sa salle de bains avant de se rendre dans la localité pour assister à une session de prières. Quant au morceau de bois ensanglanté, il s’en est débarrassé dans une rivière près de chez lui. Entre-temps, le frère du policier, l’ex-ACP Ramchurn, a tenté de prendre contact avec le défunt sur son cellulaire, forcément sans succès. Il s’est alors rendu au domicile de ce dernier, mais Rony Ramchurn n’a pas voulu qu’il entre. Soupçonnant quelque chose de louche, l’ancien haut gradé a signalé la disparition de Krishnaduth Ramchurn à la police de GRSE.
Le cadavre commençant à se décomposer lundi, une odeur nauséabonde avait envahi la maison de l’ex-caporal. Son fils l’a alors enveloppé dans un tissu avant de l’entreposer dans le garage. C’est alors qu’il s’est mis en tête de se débarrasser du corps dans la rivière. Il a donc acheté une barrique d’eau dans laquelle il a placé le corps de son père. Puis il l’a partiellement recouvert de ciment. Le jeune homme a laissé deux poches de ciment sur le récipient pour compléter sa tâche plus tard.

De son côté, l’ex-ACP Ramchurn n’a pas lâché l’affaire, se doutant qu’il était arrivé quelque chose de grave à son frère, Krishnaduth. Il s’est donc rendu à la CID de Bel-Air pour solliciter la collaboration de ses anciens collègues. Puis il a une nouvelle fois essayé d’entrer chez Rony Ramchurn mercredi, là encore sans succès. Le lendemain, une équipe de la CID a débarqué sur place, où elle a découvert un morceau de tissu taché de sang dans un sac en plastique. Cet élément était suffisant pour justifier une enquête approfondie. Les enquêteurs ont alors demandé à l’épouse de l’ex-caporal d’entrer en contact avec son fils, qui était recherché.

Le jeune homme s’est finalement rendu hier après-midi à la police où, dans un premier temps, il a dit ne pas savoir où se trouvait son père. Face à l’insistance des enquêteurs, il est ensuite passé aux aveux. C’est alors que la police et les éléments du Scene of Crime Office (SOCO) ont débarqué chez lui, où ils ont retrouvé la barrique, contenant le corps de la victime. Après une première analyse du Dr Sudesh Kumar Gungadin, chef du département médico-légal de la police, le cadavre a été transporté à la morgue de l’hôpital Victoria pour autopsie. Entre-temps, Rony Ramchurn a été placé en détention et il est attendu au tribunal de Flacq aujourd’hui pour son inculpation provisoire.
Les enquêteurs ont interrogé l’épouse de la victime, qui a avancé qu’elle n’était pas au courant de l’acte de son fils. Elle n’a pas été inquiétée à ce stade de l’enquête.

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