« Run-Up » électoral : Ultimes manœuvres pour le redécoupage électoral

  • Deux dernières séances d’audition de l’Electoral Boundaries Commission avant la soumission des recommandations pour la délimitation des circonscriptions en juin prochain
  • Le Front de Libération Nationale d’Ismaël Nazir en faveur de 31 circonscriptions, avec une moyenne de 30 000 électeurs, et deux représentants à l’Assemblée nationale
  • Lindsay Rivière mise sur la transparence en demandant à l’EBC de publier tous ses rapports du site Web de la commission

L’Electoral Boundaries Commission, présidée par Me Yusuf Aboobaker, Senior Counsel, aborde ces jours-ci le dernier virage menant à la soumission des propositions du redécoupage électoral. Avec les deux dernières séances d’auditions, se déroulant au QG de la Commission électorale mardi et mercredi, cette instance constitutionnelle prévoit de boucler les dernières étapes pour que le rapport sur la délimitation des circonscriptions soit prêt vers juin prochain. L’Electoral Boundaries Commission tient à cette échéance, même s’il existe de très minces chances que le redécoupage soit mis en application pour les prochaines élections législatives. Sur la quinzaine de personnes ou de représentants de groupes ayant signifié leur intention de venir déposer, seuls huit ont répondu à l’appel, certains d’entre eux ne sachant pas très bien le but de leur présence devant les membres de l’Electoral Boundaries Commission. De son côté, Ismaël Nazir, du Front de Libération Nationale, préconise la mise en place de 31 circonscriptions, avec une moyenne de 30 000 électeurs chacune, avec deux représentants à l’Assemblée nationale.

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D’autre part, l’ancien directeur de presse et observateur politique Lindsay Rivière a également déposé devant l’Electoral Boundaries Commission. Il a mis l’accent sur le concept de transparence au niveau de la commission en vue de garantir davantage la crédibilité de l’ensemble du processus électoral. Il a ainsi suggéré que tous les rapports et documents de l »Electoral Boundaries Commission soient publiés sur le Website de la commission au nom de cette même transparence. Les membres de la commission ont pris bonne note de cette proposition et devront aviser de leurs réflexions en temps et lieu.
De son côté, Ismaël Nazir a déposé devant l’Electoral Supervisory Commission sur plusieurs volets, dont le redécoupage, la réforme électorale et le financement des partis politique.

Dans un aide-mémoire, soumis à la commission, le Front de Libération Nationale propose ainsi la mise en place de : « 31 circonscriptions d’environ 30 000, avec une variante de 5 000 électeurs chacune, avec deux députés par circonscription. Chaque circonscription devra encercler le centre de densité démographique d’une agglomération à Maurice, Rodrigues et les îles éparses étant considérées comme étant une seule circonscription. »

Pour ce qui est de la représentation proportionnelle, Ismaël Nazir ajoute : « L’Electoral Supervisory Commission corrigera l’anomalie dans le décalage entre le pourcentage du nombre d’élus de chaque parti ou alliance et celui des votes obtenus par ce parti ou alliance en lui attribuant des sièges à la proportionnelle, en vue, autant que possible, d’atteindre la parité. Le calcul sera basé sur 62 candidats et, pour ce besoin, les candidats indépendants seront regroupés en un seul parti et le pourcentage des bulletins nuls/erronés comptabilisé. »

Le Front de Libération Nationale est également en faveur que l’attribution de 5 à 12 de ces sièges à la proportionnelle aux partis ou alliances sera faite en se basant sur les pourcentages de votes obtenus par leurs candidats en ordre descendant, tout en maintenant un écart d’au moins 3 sièges au vainqueur. « Il n’y aura pas de seuil d’éligibilité pour ce calcul, chaque parti ou alliance y étant tenu pour être sur le même pied d’égalité. Le nombre de 12 est choisi pour qu’en cas d’un 60-0, le vainqueur puisse avoir une majorité d’au moins trois-quarts », poursuit l’intervenant.

Ismaël Nazir affirme « le maintien des 8 sièges additionnels du First Schedule, mais en incluant une 5e communauté – les “sans communauté” –, dont le pourcentage est celui du nombre total de ses candidats aux élections par rapport à la totalité des candidats ». Et de poursuivre que « ce pourcentage sera intégré dans les calculs par l’Electoral Supervisory Commission qui, avec le concours de Statistics Mauritius, modifiera les statistiques de 1972 en se basant sur celles des plus récentes. » De ce fait, l’Assemblée nationale devrait comprendre un minimum de 77 membres, avec un plafond de 84 membres, et avec la possibilité pour les Mauriciens à l’étranger de prendre part aux élections législatives.

Dans un autre ordre d’idées, le FLN réclame l’interdiction du financement des partis politiques par les compagnies et autres particuliers qui n’en sont pas membres. Mais, pour qu’il y ait un “level playing field”, il préconise « la prise en charge par la Commission électorale de : la promotion des candidats aux élections en affichant dans leurs circonscriptions respectives leurs photos et brefs CV sur des places publiques protégées; l’approbation préalable de temps d’antennes alloués par les médias à chaque candidat d’un parti ou alliance ». En conclusion, Ismaël Nazir propose une série de mesures contre des financiers clandestins autres que les membres des partis, de même que le bon déroulement de la campagne sur le terrain et dans la presse.

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