- Le Franco-Mauricien Ibrahim Soopee, arrêté lundi par l’ADSU, avait précipitamment quitté l’aéroport SSR en mai 2007 après l’arrestation du Steward français
- « Ladrog-la pa pou mwa sa. Mo zis enn pion ladan », a avancé ce chef agent de sécurité d’un hôtel du Nord
L’Anti Drug and Smuggling Unit (ADSU) est bien décidée à démanteler le réseau derrière l’importation de cocaïne, dont trois kilos estimés à Rs 45 M ont été saisis sur le Franco-Mauricien Yamlikha Bin Ibrahim Soopee, âgé de 61 ans et exerçant comme chef agent de sécurité dans un hôtel à Balaclava. L’identité de cet habitant de Goodlands est connue par les Casernes centrales car, en mai 2007, il a été aperçu quittant précipitamment l’enceinte de l’aéroport international SSR alors qu’au même moment la police avait mis la main sur le steward français Christophe Caterino avec en sa possession 51 877 comprimés de Subutex estimés à Rs 90 M.
À l’époque, la police avait entamé un exercice d’“information gathering” sur le rôle du sexagénaire dans cette affaire, mais faute de preuve, il n’avait pas été inquiété. Or, cette fois, il ne peut nier son implication dans un trafic de drogue car les Rs 45 M de cocaïne ont été retrouvés dans sa Chevrolet bleue immatriculée 5251 NV 05. Les enquêteurs soupçonnent que le réseau derrière l’affaire Caterino, du moins certains membres encore en activité, serait le même qui a commandité l’importation de la cocaïne. L’axe France/Réunion/Maurice, avec l’utilisation des mules voyageant par avion, est fortement soupçonné par les Casernes centrales.
Pas plus tard que le mois dernier, la police avait interpellé un passager réunionnais de 18 ans, qui avait dans son sac 2,6 kg de cocaïne. Après une opération de livraison contrôlée à Mon-Choisy, un couple mahorais avait été arrêté. Le jeune homme avait déclaré qu’un individu lui avait payé son billet d’avion, avait pris en charge les frais d’hôtel et lui avait donné à l’aéroport Roland Garros un sac qu’il devait remettre à un contact à Maurice.
Au cours d’une brève séance d’interrogatoire, Yamlikha Bin Ibrahim Soopee a donné certains détails sur le réseau derrière cette importation de cocaïne. « La drog-la pa pou mwa sa. Mo zis enn pion ladan », a-t-il déclaré à la police. Il allègue avoir reçu la cocaïne d’un individu dont il ignore l’identité et qu’une autre personne devait prendre contact avec lui pour la livraison. Le sexagénaire a ajouté qu’il devait recevoir une importante somme d’argent pour ce service. Mais, les hommes du DCP Choolun Bhojoo estiment que ce chef agent de sécurité serait en fait un maillon fort d’un réseau de trafic de drogue dans l’île et soupçonnent fortement que la cocaïne, en provenance de l’extérieur, lui a été remise par un étranger résidant dans le même hôtel où il travaille. Les enquêteurs épluchent une liste de suspects potentiels dans cette affaire.
Entre-temps, Yamlikha Bin Ibrahim Soopee a été traduit au tribunal de Pamplemousses hier où une accusation provisoire de trafic de drogue a été logée contre lui. Par ailleurs, une source aux Casernes centrales avance que même si techniquement l’enquête sur l’affaire Caterino n’est pas close, « il est peu probable que ce suspect soit interrogé à ce sujet ». Soulignons que c’est en se basant sur un renseignement que l’Adsu du Port, menée par l’inspectrice Nagiah et assistée du sergent Padiachy du Landing Step, s’est rendue dans le parking d’un hôtel à Balaclava, où les policiers ont saisi 3 kg de cocaïne, répartis dans trois sachets, dans la voiture de Yamlikha Bin Ibrahim Soopee.