SANTÉ: Campagne de démoustication dans les zones à risques

Le ministère de la Santé a mis en place une campagne de démoustication dans des zones à risques suite aux grosses pluies qui se sont abattues sur certaines régions de l’île, provoquant des inondations. Un programme intensif de pulvérisation d’insecticides est en cours en ce moment dans des endroits à forte densité de population des moustiques pour prévenir leur prolifération.
Le ministère fait appel aux Mauriciens pour qu’ils prennent des mesures de précaution d’usage, notamment de se débarrasser de toute eau stagnante chez eux. Cette campagne a pour objectif de prévenir toute flambée épidémique de la fièvre dengue ou de chikungunya, dont un premier cas vient d’être enregistré dans la région d’Ébène.
Les épidémies de fièvre dengue et de chikungunya sont plus fréquentes pendant les périodes pluvieuses, chaudes et humides qui favorisent la prolifération des moustiques. Le ministère de la Santé a un système de surveillance des infections causées par les moustiques, comprenant des protocoles de traitement et d’épandage d’insecticides dans un rayon de 300 mètres d’une habitation contaminée. Une équipe d’intervention d’urgence a été mise en place dans chaque région. Le contrôle des larves de moustiques devra se poursuivre avec le concours de la population, dont les campagnes de nettoyage. Il existe des hot zones en ce qui concerne la dengue déterminées par la densité de la population des moustiques, l’urbanisation ou une semi-urbanisation. Les faubourgs de la capitale sont considérés comme des zones à risques. Lors de l’épidémie de 2006, les foyers infectieux de la dengue étaient le Nord-Ouest et le Nord-Est alors que le chikungunya était présent partout dans l’île. Il n’y a eu aucun cas de dengue indigène, les cas connus du ministère de la Santé ayant été transmis par des voyageurs infectés.
Sur le plan régional, le ministère de la Santé a signé l’année dernière un accord avec l’Agence Régionale française de Santé de l’océan Indien pour contrôler les maladies associées à des risques épidémiques dans l’océan Indien, notamment en ce qui concerne la dengue, le chikungunya, la malaria et la grippe pandémique. Ce programme se poursuivra jusqu’en 2013. La Commission de l’océan Indien également a établi un réseau de surveillance et d’investigation dans les pays membres pour faire face aux flambées épidémiques. Le Central Health Laboratory de Candos est doté d’un système de surveillance sérologique au moyen des tests rapides PCR et Elisa. Maurice est par ailleurs l’un des rares pays capables de réaliser une détection rapide de la présence du virus dans les moustiques mêmes.
Dans une interview accordée au Mauricien en 2010, le virologue Deoraj Caussy du ministère de la Santé et précédemment en poste au Centre de Surveillance des Maladies Infectieuses de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) à Atlanta et Genève avait affirmé que 40 % à 60 % des Mauriciens ont déjà été infectés par le virus du chikungunya durant l’épidémie de 2005-06. Environ 25 % de la population ont pu déjà être infectés à la fois par les virus de la dengue et du chikungunya. Le virologue devait aussi déclarer que 50 % des personnes ayant eu la dengue et le chikungunya n’ont aucun symptôme clinique.

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