SCANDALE DE LA BAI : « Ponzi ou pas, ce qui est certain, c’est qu’on volait l’argent du peuple » rappelle

« Ni communalisme, ni vendetta politique », a affirmé samedi le leader du MSM Pravind Jugnauth en commentant le scandale de la BAI lors d’une conférence de presse au Sun Trust. Pour lui, « Ponzi ou pas, ce qui est certain, c’est qu’on volait l’argent du peuple pour acheter des biens à Maurice et à l’étranger ou pour le placer sur des comptes personnels, tou sala soutire par Navin Ramgoolam ». Et de rappeler que c’est le leader de l’opposition, Paul Bérenger, qui a été le premier à mettre en garde, au Parlement, contre ce qu’il avait qualifié de « Ponzi Scheme » en se référant à ce qui se passait à la BAI.
Pravind Jugnauth a justifié l’intervention gouvernementale après qu’une première enquête ait démontré que des milliards de roupies s’étaient volatilisées. « Il a fallu agir pour protéger un certain nombre de personnes ayant des dépôts à la Bramer Bank et des détenteurs des polices d’assurance à la BAI », a estimé Pravind Jugnauth avant de promettre que le gouvernement « fera tout son possible » pour aider ceux ayant investi dans le Super Cash Back Gold. « Nous sommes solidaires de ceux qui ont investi leur agent », a lancé le leader du MSM.
Pravind Jugnauth a ensuite critiqué l’attitude du PTr et de certains membres du MMM qui, selon lui, « communalisent le problème et parlent de vendetta » politique. « Il n’y a ni vendetta politique, ni communalisme », a-t-il répété. Il a rappelé que le leader de l’opposition a été le premier à évoquer le problème au Parlement en novembre 2013. « Paul Bérenger a été la première personne, à ma connaissance, à qualifier ce scandale de “Ponzi Scheme” », a dit le leader du MSM, en demandant à ceux – y compris Reza Uteem – qui se demandent s’il s’agit ou non d’un Ponzi Scheme de s’adresser directement à Paul Bérenger.
Le leader du MSM a ensuite évoqué les mesures qui ont été prises par le gouvernement, dont la création d’une banque ainsi que, prochainement, d’une compagnie d’assurances. « L’objectif est de protéger les détenteurs des polices d’assurance et les employés des compagnies concernées », a-t-il expliqué, donnant ainsi la garantie que beaucoup d’emplois seront protégés. A ce propos, il a critiqué Arvin Boolell qui, dit-il, à encourager les employés à manifester.
Pour Pravind Jugnauth, la population a offert au nouveau gouvernement « un mandat net et clair » pour « accomplir trois choses » : 1) concrétiser l’engagement pris lors de la campagne électorale à travers le manifeste électoral; 2) nettoyer le pays des scandales évoqués durant la campagne sur lesquels l’institution d’enquêtes avait été promise; et 3) reconstruire le pays. Le leader du MSM a estimé que le gouvernement a agi « très vite sur les trois fronts ». Et de revenir sur les mesures sociales prises depuis l’arrivée au pouvoir du gouvernement par rapport aux bénéficiaires d’allocations sociales, à l’instar des retraités, des veuves, des orphelins et des handicapés. « Nous avons non seulement respecté nos engagements, mais nous avons été au-delà de ce que nous avions promis », a-t-il dit, et ce « non seulement pour les allocations sociales, mais également concernant la compensation salariale ». Il poursuit : « Ces deux mesures ont apporté des revenus supplémentaires de Rs 9 milliards aux familles mauriciennes. Ce qui constitue un effort colossal pour ceux situés au bas de l’échelle. »
Pravind Jugnauth est également revenu sur les mesures budgétaires, dont : la gratuité de six mètres cubes d’eau à toutes les familles, qui coûtera Rs 200 millions au gouvernement; le paiement des frais d’examen pour le SC et le HSC (Rs 300 M); les dons à des familles à faibles revenus pour la “dalle” de leur maison (Rs 250 M); le soutien aux petits planteurs (Rs 340 M); l’abolition de la taxe sur les SMS (Rs 100 M); ou encore la baisse des taux d’intérêt sur le “hire purchase”. « Nous avons la ferme intention de réaliser tous les engagements que nous avons pris », a-t-il poursuivi, observant toutefois qu’il reste « beaucoup de travail à accomplir compte tenu de l’héritage que nous avons obtenu ».
Sur le chapitre du “nettoyage”, Pravind Jugnauth  estime que le PTr « a pourri le pays ». Il développe : « Au-delà des scandales que nous avons dénoncés, nous découvrons aujourd’hui le nombre de cavernes d’Ali Baba qui ont été créées et l’identité de ces Ali Baba. » Et de dénoncer ce qu’il appelle « le scandale Betamax », le contrat de Neotown et les terres de l’État, « valant plusieurs milliards de roupies, qui ont été bradées ». Il dit faire « une distinction entre les terres allouées pour des projets sérieux et celles accordées aux “inner circles” du PTr en vue de les revendre pour des millions de roupies », avant d’observer que 600 arpents de terre ont été repris, dont Jin Fei, où 500 arpents ont été renégociés. Il a également cité le cas du scandale de Mauritius Duty Free Paradise qui, a-t-il rappelé, implique Nandanee Soornack, les Rs 220 millions retrouvées dans la résidence de Navin Ramgoolam ainsi que les « abus » effectués par l’ancien Premier ministre lors de ses missions à l’étranger, de 220 millions également.
Invité par la presse à dire si le MSM avait reçu de l’argent de la BAI pour les élections, il a admis que tel avait été le cas en 2010 sur les recommandations de Navin Ramgoolam avant de dire souhaiter que la même question soit posée aux leaders des autres principaux partis.
Concernant les prochaines élections, Pravind Jugnauth a estimé que celles-ci sont justifiées du fait de la situation prévalant dans certains conseils municipaux, dont celui de Port-Louis, précisant toutefois qu’il reviendra au Premier ministre de fixer la date du scrutin. Et de rappeler finalement que l’Alliance Lepep organisera un meeting national le 1er mai à Vacoas.

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