SCIENCES PO CONFÉRENCE: Intelligence économique, redéfinir les pouvoirs

On parle volontiers de mondialisation, de village global… Mais derrière les acquis de l’économie du 21e siècle sous-tend un contexte de guerre, de positionnement, faits de tactiques et de stratégie bien rodée. L’exposé de Stéphane Boudrandi, directeur du développement à Sciences Po Aix, revient d’une manière pluridisciplinaire sur tant d’éléments qui auront, en 23 ans, refondu les règles du jeu. C’était lors d’une conférence, organisée hier au Restaurant 27, à Port-Louis.
Sciences Po Aix, désormais implanté dans l’île, commence à habiter le paysage académique de manière concrète. Et de mettre en avant hier lors d’une conférence organisée avec le concours de la Mauritius Chamber of Commerce and Industry (MCCI) les enjeux tant géopolitiques, diplomatiques et quasi-militaires liés à l’économie. L’exposé de Stéphane Boudrandi, mêlant lecture historique et décryptage des Game Changers actuels, ouvre sur l’aspect pluriel des études économiques. Il ne s’agit pas que de chiffres. Il ne s’agit pas que de graphique de l’offre et de la demande, mais aussi d’une discipline qui aide à comprendre le fond, les coulisses, les mécanismes que l’on pense parfois automatiques.
À l’ordre du jour : ce que veut dire « Intelligence économique ». Stéphane Boudrandi, qui débite face à un public averti, n’ira pas donner une série de définitions. Son exposé comprendra trois volets : 1) une étude du contexte ante1990, 2) une présentation des nouveaux enjeux et 3) la mise en application du dispositif d’intelligence.
Il serait cependant utile d’en donner une brève explication. Intelligence : non pas dans le sens de la bonne utilisation des ressources, l’exercice du discernement, des capacités académiques ; mais plutôt : pour regrouper tout ce qui concerne les renseignements. Renseignement, comme dans Renseignements Généraux (RG) pour la France, Central Intelligence Agency (CIA) pour les États-Unis. Plus péjorativement, on parlera d’espionnage. Il s’agira pour l’économiste d’une évaluation de la pertinence de données regroupées, parfois déduites ou extrapolées afin de guider une décision, développer une stratégie pour conserver les devants, notamment. On pourrait à cet effet citer les études de John Nash sur la théorie des jeux (game theory).
Mais comme l’aura soutenue M. Boudrandi, une compréhension de contexte, servirait à mieux cerner la pertinence du phénomène.

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