SECTEUR AUTOMOBILE EN CRISE : Nette régression des ventes de véhicules neufs en novembre (-38,5%)

La situation est des plus alarmantes dans le secteur des ventes de véhicules neufs qui connaît une régression des ventes sans précédent depuis avril de cette année, soit en moyenne -13,2%. Cette tendance s’est accentuée de façon spectaculaire au mois de novembre dernier au point d’inquiéter au plus haut point les professionnels du secteur. En effet, les ventes de véhicules neufs ont connu une chute drastique d’environ 38,5% pour l’avant-dernier mois de l’année, comparé à novembre 2014, soit seulement 495 véhicules neufs vendus contre 804 à la même période l’année dernière.
C’est principalement la vente des voitures de maître qui est au ralenti, avec 390 unités seulement vendues des 495 véhicules écoulés en novembre 2015, contre 595 des 804 en novembre 2014. Les autres types de véhicules sont aussi frappés par cette léthargie du marché à l’image des doubles cabs et pickups (-59%), les camions (-29 %). Il n’y a que les vans (+ 7,7 %) pour résister à cette impasse.
Du côté des marques de voitures affectées par ce brusque ralentissement en novembre, on note principalement Toyota (-43%), Kia (-55%), Hyundai (-28%), Ford ( 62,5%), Suzuki (35%). Si BMW et Nissan résistent, par contre, les trois marques héritées d’Iframac groupe BAI/Rawat continuent à manger leur pain noir avec Mitsubisihi (-69 %), Peugeot (-80%) et Mercedes (-74%).
Les concessionnaires du secteur du véhicule neuf, conscients qu’il n’y aura aucun sursaut du marché sur le court terme envisageraient de revoir la situation de leur personnel dès le début de l’année prochaine, emboîtant ainsi le pas à d’autres confrères qui ont déjà agi depuis octobre dernier.
Licenciements envisagés
Selon nos informations, la Motor Vehicles Dealers Association (MVDA) a réuni ses membres en début de la semaine écoulée et nombreux sont les membres qui ont exprimé leurs inquiétudes, indiquant qu’ils seront dans l’obligation de licencier une partie de leurs employés en début d’année, si les perspectives d’avenir ne s’améliorent pas au plus vite. « Aucun chef d’entreprise ne peut rester insensible à cette situation. Il y va de la pérennité de l’industrie et les licenciements sont inévitables », indiquent les concessionnaires. « C’est triste pour nous, car nos employés sont nos partenaires, mais on est vraiment dans une situation sans précédent », ajoutent-ils.
« Au vu de la situation et de la tendance, les craintes se précisent chez les concessionnaires qui n’auront d’autres choix que de suivre ce qu’a fait la compagnie Axess en octobre dernier, en licenciant 24 employés. Il devrait inévitablement y avoir des licenciements », explique Mrinal Teeluck, secrétaire général de la MDVA. D’autant que rien ne présage qu’il y aurait un miracle durant le mois de décembre qui généralement connaît plus de réservations, mais pas vraiment de ventes. Si licenciement il y aura, cela ne devrait pas intervenir avant l’année prochaine, apprend-on, les concessionnaires préférant, en dépit de la situation dramatique, éviter de créer la psychose au sein de leurs établissements respectifs.
Le taux de change et concurrence déloyale
Les chutes de près de 15 % et 40 % des ventes de véhicules neufs en 2015 et en novembre courant respectivement ne sont pas qu’un problème pour les concessionnaires, mais également pour les revenus de l’Etat, car le secteur du véhicule neuf contribue à environ 90% des revenus sur les droits de douane, selon les concessionnaires. Au vu de la tendance, il y aurait aussi des répercussions directes sur l’économie, préviennent-ils, car toute l’activité autour du financement de ces achats serait également touchée.
Cette situation, qui affecte le secteur depuis le mois d’avril, avec 564 voitures neuves seulement enregistrées, découle, selon les professionnels, de plusieurs facteurs, dont, dit-on, des pratiques douteuses au niveau de certaines institutions favorisant ainsi une concurrence déloyale ; la dépréciation de la roupie vis-à-vis du dollar en début d’année, provoquant ainsi une hausse de 15% des prix avec des répercussions qui ont été ressenties dès le mois avril 2015, et enfin la situation morose de l’économie en général.
Les autorités ont été prévenues de cette situation, laissent entendre les concessionnaires, indiquant que jusqu’ici, rien n’a été fait pour un retour à la normale dans le secteur de l’automobile.

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