SECTEUR BANCAIRE : Rs 86 milliards aux dix plus gros emprunteurs

La dernière édition du Monetary Policy and Financial Stability Report de la Banque de Maurice se veut rassurante pour le secteur bancaire. « Over the year ended December 2016, the banking sector remained adequately capitalised and supported by a gradual improvement of profitability ratios that was attributable mainly to the performance of domestic-owned banks », affirme la Banque de Maurice. Toutefois, l’évolution de l’endettement, que ce soit du secteur public ou corporate, en passant par les ménages, mérite que l’on s’y attarde. En prévision des débats sur le Finance Bill lors d’une séance de l’Assemblée nationale mercredi prochain, sans Private Notice Question, l’analyse de la Banque centrale met l’accent sur la courbe ascendante épousée par cet indicateur économique, passant de 63,3% du Produit intérieur brut à la fin de mars 2016 à 65,6% à la fin de mars dernier. Le tableau n’est pas trop différent du côté du secteur privé.
Dans la conjoncture, un premier détail qui mérite d’être signalé est que les dix plus gros emprunteurs dans le corporate sector des banques commerciales ont une ardoise de l’ordre de Rs 86 milliards, soit un montant de Rs 8,6 milliards par client. S’il est vrai que cet endettement est en baisse par rapport aux Rs 102 milliards de mars de l’année dernière, la Banque de Maurice peut difficilement occulter les risques relatifs à ce phénomène. Par rapport au total exposure des banques commerciales, l’endettement de ces dix conglomérats, qui représentait 42% de cet indicateur en septembre 2016, est descendu à 39%, mais toujours deux points supérieurs à celui de décembre 2015.
« On an overall basis, while the credit concentration ratio continued to remain belowthe aggregate prudential limit of 800 per cent of the capital base, vigilance must be exercised since the attendant financial stability risks arising from a potential unwinding of credit concentration risks can be long-lasting », soutient la Banque centrale en s’appesantissant sur le fait que « credit concentration is an important risk to monitor for financial stability purposes, given the weights of some sectors in banks’loan portfolios, as well as the presence of large groups and financial conglomerates. »
Un autre facteur déterminant dans le balance sheet des banques demeure les non-performing loans. À ce chapitre, les commentaires de la Banque de Maurice sont aussi éloquents. « The level of Non-Performing Loans (NPLs) in the banking sector continued its upward trend and amounted to approximately Rs46 billion as at end-December 2016, indicating a deterioration in asset quality and enhanced credit risks », indique le Monetary Policy and Financial Stability Report. Dans l’ensemble, le ratio des impaired credits par rapport aux crédits alloués a connu une détérioration, passant de 6,4% en décembre 2016 à 6,8% une année après.
Tourmente
L’évolution sectorielle des créances douteuses révèle que le non-performing loans to gross loans ratio dans le commerce a enregistré une réduction de 13% en décembre 2015 à 11,8% en décembre dernier. Par contre, l’industrie touristique a connu une détérioration de 6,2% à 7,9% au cours de la même période. L’inquiétude est toujours de mise pour l’industrie du bâtiment avec le global business sector dans la tourmente dans le sillage de la révision du traité de non-double imposition avec l’Inde.
« Construction sector experienced some stress, despite a pick-up in performance in the second half of 2016, with the NPL ratio increasing from 8.9 to 9.2 per cent. Meanwhile, the Global Business Sector (GBC), which faced some uncertainties in 2016 over the revision to the DTAA treaty between Mauritius and India, witnessed a hike in NPL ratio from 3.6 per cent to 4.6 per cent », souligne la Banque centrale, mettant l’accent par rapport au global business sector sur l’urgence de « better track and monitor any potential sources of vulnerabilities that may unfold, going forward ».
D’une année à l’autre, le volume de crédits alloués au secteur privé a connu une légère contraction de 0,2%, passant de Rs 286,2 milliards en décembre 2015 à Rs 285,5 milliards à la fin de l’année dernière. De ce fait, la part de crédits bancaires aux ménages a progressé d’un point pour passer la barre des 30%. Environ 65% des crédits aux ménages sont consacrés à la construction. « The pace of growth in household credit, which moderated to 5.0 per cent in 2015, fell further to 3.2 per cent in 2016. This decline was driven to a large extent by the continual fall in consumption credit », confirme le rapport, qui fait aussi état d’une contraction de 1,4% des crédits à la consommation.
Le household debt-to-disposable income ratio a évolué de manière favorable en 2016 après avoir connu une détérioration en 2015, soit de 54,5% à 52,7% d’une année à l’autre. Tout en consentant que la dette des ménages à Maurice se compare favorablement avec celui des pays de la région, dont l’Afrique du Sud et la Namibie, la Banque centrale avance que « a broader definition of household indebtedness, which includes debt from non-bank deposit-taking institutions as well as insurance companies, more or less pointed to a similar downtrend in 2016 and stood at 79.3 per cent as end-December 2016 compared to 82.6 per cent as at end-December 2015. »

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