SECTEUR PORTUAIRE CHCL : Sortie en règle de Gassen Dorsamy contre ses détracteurs

Homme très à l’écart des interventions médiatiques, Gassen Dorsamy, Managing Director (MD) du maillon incontournable dans le secteur de l’importation et de l’exportation à Maurice, la Cargo Handling Corporation Ltd (CHCL), sort de son silence pour faire taire les critiques émises par ses détracteurs syndicaux, qui réclament son départ en alléguant qu’il n’a pas été en mesure d’apporter une réorganisation nécessaire à la compagnie pour bâtir un port plus efficace. Documents à l’appui, ce professionnel – qui se présente « comme un exemple de la diaspora mauricienne » depuis qu’il a été nommé patron du port en 2012 – balaie d’un revers de main ces accusations et se targue d’avoir insufflé une nouvelle dimension au secteur portuaire tout en précisant que son programme pour les années à venir épouse parfaitement la vision du gouvernement de faire de Port-Louis un hub en matière de transbordement.
Au début même de cet exercice médiatique, Gassen Dorsamy fait un retour dans le passé en soulignant qu’il avait hérité d’une situation financière des plus déplorables à sa prise de fonction. Les documents remis au Mauricien confirment que la CHCL accusait à l’époque de pertes cumulées de Rs 462 millions de 2009 à 2011, de prêts impayés de l’ordre de Rs 325 millions, de Rs 44 millions de “back-pay” sur les heures supplémentaires impayées depuis la mise en application du rapport salarial de 2009, de fonds de pensions déficitaires et de plus de 800 salariés non-enregistrés dans le fonds de pension. « Depuis mon arrivée à la tête de l’organisation, les données ont changé. La CHCL, qui ressemblait étrangement à un navire qui allait sombrer, fait aujourd’hui figure de bâtiment solide prêt à faire face aux pires tempêtes. Depuis ma prise de fonction, cette compagnie qui faisait des pertes a affiché des profits de l’ordre de Rs 110 millions en 2012, Rs 97 millions en 2013 et Rs 98 millions en 2014. Pourquoi mettre en doute ma performance ? Il faut aussi noter que la compagnie a non seulement pu effacer ses différentes ardoises de dettes impayées, mais les 800 employés ont aussi pu être intégrés dans un nouveau plan de pension », se félicite le directeur de la CHCL.
Interrogé sur les éléments ayant conduit à ce revirement de situation, Gassen Dorsamy ne passe pas par quatre chemins pour faire comprendre que la réussite a été possible grâce à des mesures drastiques, avec l’ordre et la discipline comme cheval de bataille. « Je me suis fait plusieurs ennemis au sein de l’entreprise, mais je ne me suis pas laissé décourager pour autant, car j’avais à coeur la réussite de la CHCL. Nous avons même lancé un plan de redressement avec, comme objectif, d’investir dans la modernisation. Pour pouvoir répondre aux attentes des “stakeholders”, la CHCL s’est munie de technologies dernier cri », explique Gassen Dorsamy, citant la connexion des différents sites par fibre optique, la VOIP et la numérisation des informations requises pour faciliter le transfert de conteneurs. « Une amélioration remarquable a été constatée en ce qui concerne l’efficacité des opérations commerciales, compte tenu du fait que toutes les informations relatives pour importer et exporter des marchandises sont aujourd’hui disponibles à la communauté de fret en temps réel, ce qui rend la traçabilité des marchandises “en un clic” une réalité », poursuit-il. Ce dernier ajoute au passage que sa vision coïncide avec celle du gouvernement de faire de Port-Louis un hub en matière de transbordement et annonce que des négociations sont en passe d’être concrétisées avec l’Agence française de développement (AFD) pour financer l’acquisition d’équipements dernier cri pour la manutention de conteneurs.
Mais le patron du secteur portuaire est conscient qu’investir uniquement dans des technologies ou équipements modernes ne suffira pas à faire de Port-Louis une référence de la région. « Il est impératif que tous ces investissements en équipements modernes soient accompagnés de compétences nécessaires. Nous avons donc créé un département de formation au sein de l’entreprise. De 2012 à 2013, 18 opérateurs de grues STS et 20 opérateurs de grues RTG ont même été formés localement, avec le soutien d’un formateur étranger, pour accroître la productivité. » Ainsi, dans le but de promouvoir une culture de discipline et d’assurer un suivi continu en matière de formation, il a été convenu avec le syndicat que les procédures de suivi se fassent par les employés de l’entreprise. Mais c’est à partir de là que les relations entre le MD de la CHCL et les dirigeants syndicaux devaient commencer à se détériorer. « La CHCL a nommé des formateurs en interne et cette mesure a malheureusement eu un effet contraire. Au lieu de donner l’exemple, certains formateurs, dont un dirigeant syndical, ont décidé de faire fi de leur devoir et de promouvoir l’indiscipline », avance le directeur, tout en affirmant qu’il s’est lancé un challenge de faire ramener l’ordre et la discipline au sein de « ce petit groupe d’employés ».

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