SÉGA TAMIL : L’envolée du Yen Kannamma Crew

À l’approche du nouvel an tamoul, le Yen Kannamma Crew annonce la finale de son concours de chants pour enfants et la sortie de son nouvel album. Une occasion pour Scope de revenir sur le parcours de ce groupe qui puise dans les musiques traditionnelles mauriciennes pour entretenir les cultures et valeurs ancestrales. Une mission menée à un rythme enjoué.
Le 7 avril, le groupe de Cannen Samynaden donnera une grande fête musicale au Indira Gandhi Cultural Centre, à Phoenix. Plusieurs événements à célébrer par le Yen Kannamma Crew à quelques jours du nouvel an tamoul : les cinq ans d’existence du groupe, le lancement de son nouvel album, Vaay Mourdhou, et la finale de Yen Kannamma Li’l Champs. Lancé en janvier dernier, avec les préliminaires, ce concours est consacré uniquement aux chansons de films et de ségas en tamoul. C’est le premier concours de ce genre, de surcroît destiné aux enfants de 5 à 15 ans.
The show is on.
Tout un show, donc, de prévu autour d’un nouveau concept, une nouvelle couleur musicale. Yen Kannamma Crew, qui a fait sa réputation en se spécialisant dans le séga tamil, aborde désormais, pour évoluer, une sonorité qui respire la fraîcheur, comme le démontre son nouvel album. En choisissant d’enregistrer Vaay Mourdhou dans différents studios, le groupe a mis toutes les chances de son côté pour atteindre ses objectifs qui sont de surprendre et de se surpasser. Il y a tout d’abord un medley, qui est soutenu par la voix de Mario Justin et enregistré au studio de Michel Nany ; Yen Kaadalé, un zouk en tamoul, qui est interprété en duo avec Vaani Teeroovengadum ; ou encore Vaay Mourdhou, Tais-toi en français, un featuring avec Nitin Chinien, et qui bénéficie également de la participation de ce dernier pour l’arrangement musical.
Un autre titre qui pourrait retenir l’attention à la sortie de Vaay Mourdhou est Va. Ce morceau réunit vingt-cinq enfants qui prêtent leur voix à une musique à la fois rythmée et colorée. “Ils récitent l’alphabet et comptent en chantant. C’est amusant et ça leur permet de s’exprimer”, dit Cannen Samynaden.
Li’l Champs.
Yen Kannamma Li’l Champs est l’autre projet imaginé par Cannen Samynaden pour permettre aux enfants de s’exprimer. Les finalistes retenus lors des éliminatoires seront sur la scène le 7 avril pour tenter de convaincre le jury. Mais le but ultime de Yen Kannamma Li’l Champs n’est pas de juger les participants sévèrement dans l’intention de trouver un gagnant, mais d’encourager les petits à s’exprimer en tamoul. À travers ce concours, le leader de Yen Kannamma Crew souhaitait aussi créer une plate-forme pour la promotion de cette langue.
Pour soutenir les enfants inscrits, Cannen Samynaden s’est entouré de son groupe de musiciens, et a aussi sollicité le soutien de Rajesh Murday, professeur de sitar au Centre Culturel Tamoul de Maurice, de Vaani Teeroovengadum et d’Ajita Murday, professeurs de langue tamoule. Ces derniers officient comme jury pour le concours de chant et accompagnent les finalistes en leur proposant des sessions de travail sur la prononciation et la technique vocale qui dureront jusqu’à la finale. “Il est important que ces enfants aient la technique et sachent correctement prononcer les mots en tamoul. Sur la cinquantaine d’enfants qui avaient répondu à l’invitation, dix ont été sélectionnés pour la grande finale.” Ce sont les musiciens de Sargam Orchestra qui assureront le live du 7 avril.
Flash-Back.
Et l’ambiance sera bel et bien assurée. Ceux qui connaissent le Yen Kannamma Crew pourront en témoigner sans hésiter, en quelques années ce groupe a gravi les échelons de manière très convaincante. Il y a cinq ans, c’est avec des idées très précises en tête que Cannen Samynaden avait monté cette formation. En travaillant sur un premier album, il voulait partager son amour pour la musique et contribuer à mieux faire connaître le rythme tamoul et les saveurs si particulières qui en sortent quand il est fusionné au séga.
Ainsi, le 5 avril 2008, le public découvrait l’artiste et ses compositions rythmées. En formant son groupe, il voulait aussi suivre les traces de Gassen Singaron, véritable référence dans le style séga tamoul. En peu de temps, la formation dirigée par Cannen Samynaden s’est fait un nom grâce aux nombreuses prestations lors des fêtes, veillées de noces et autre cérémonies religieuses qu’elle anime chaque semaine. Outre les compositions, Yen Kannamma Crew fait des reprises des chansons de films en tamoul. C’est ce qui a contribué à la popularité du groupe dans sa ville natale, Rose-Hill, au point que Cannen et ses camarades sont souvent appelés à participer à des concerts de leur localité.
Production.
Aujourd’hui, Yen Kannamma fait aussi office de maison de production. “Il est de plus en plus difficile de trouver un producteur qui accepte de soutenir un projet musical. D’où mon désir d’être indépendant en créant une boîte de production”, explique Cannen Samynaden. Outre les quatre premiers albums de la formation, Yen Kannamma a aussi assuré la production de plusieurs albums de prière. Le succès étant au rendez-vous à chaque fois que Yen Kannamma Crew vient avec un nouveau projet ou participe à un événement, c’est en toute logique que la formation décide d’élargir son champ d’action en se lançant dans l’organisation de soirées spéciales en tamoul, dont Varushapirapu Night et Adee Night, qui ont été agréablement accueillies par le public en 2010. Après quelques projets sociaux entrepris l’an dernier, Yen Kannamma Crew prévoit le 3 août de cette année une nouvelle édition de Adee Night. “Ce sera un grand événement avec plein de surprises. Le séga tamil sera évidemment à l’honneur et la soirée se déroulera dans une ambiance festive”, souligne Cannen, dont l’objectif est de porter au-devant de la scène son registre de prédilection.

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