Sensibilisation – Au collège Royal de Port-Louis : l’égalité des chances fait débat

Richard Toulouse de l’Equal Opportunities Commission: “Est-ce que tous les enfants  de Maurice, Rodrigues, Agaléga ont les mêmes opportunités ?

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Trois représentants de l’Equal Opportunities Commission – nommément Gunneswar Shibchurn, Richard Toulouse et M. Dookhony – ont animé un débat interactif avec les élèves du Collège Royal de Port-Louis vendredi. Ces derniers ont montré une bonne maîtrise du sujet en n’hésitant pas à poser des questions pertinentes, notamment sur l’accession de Pravind Jugnauth au poste de Premier ministre et l’affaire Soodhun.

L’ambiance était palpable dans le hall du Collège Royal de Port-Louis. Certains élèves étaient motivés et prêts à se joindre au débat organisé par l’Equal Opportunities Commission alors que deux ou trois élèves semblaient confus, au point de vouloir d’abord assister à la conférence avant de se prononcer. D’un « ki ete sa ? », d’autres, comme Ryman Abdool (16 ans), Pascal Lee (18 ans) et Sakthivelan Ramen (17 ans) se sont immédiatement prêtés au jeu. Sakthivelan Ramen explique : « Il est très important que la société prospère et au niveau des classes sociales, il faut une juste redistribution. Le concept de l’égalité des chances longuement prôné n’est pas suffisant, il faut revoir le système et amener une prise de conscience des droits auprès de tout un chacun. »

Pascal Lee, lui, trouve qu’on est actuellement dans une mouvance qui annonce la transition vers l’égalité des genres. « Le concept est là, il faut juste qu’on l’applique. Les femmes peuvent aujourd’hui assumer des postes clés, elles ont prouvé qu’elles pouvaient être à la fois mères, épouses et professionnelles. » Quant à Ryman Abdool, il est d’avis que l’Equal Opportunity vient donner à chaque personne la chance qu’elle mérite. « C’est une excellente initiative de l’Equal Opportunities Commission d’avoir choisi notre collège. On n’a pas que des lauréats, mais cette interaction nous pousse à mieux connaître nos droits. »

Lors de ce débat, les trois intervenants de l’Equal Opportunities Commission ont tenu à sensibiliser les jeunes au rôle de la commission, à l’application de la loi et au fonctionnement du tribunal. M. Dookhony a ainsi expliqué à l’assistance que : « It is our duty to ensure that these rights are a living reality, that they are known and understood. It is often those who most need their human rights protected who also need to be informed that the declaration exists and that it exists for them. » 

Richard Toulouse a lui parlé de la nécessité, voire l’urgence, que chacun prenne conscience du rôle joué par l’Equal Opportunities Commission. « C’est un des mandats de la Commission : faire des enquêtes et mettre en place une zone de sensibilisation. Est-ce que tous les enfants  de Maurice, Rodrigues, Agaléga ont les mêmes opportunités ? Vous, les élèves du Royal, vous êtes les futurs leaders de demain et la Déclaration universelle des Droits de l’Homme dit qu’on est tous nés égaux. C’est pourquoi en 2008, on est venu avec l’Equal Opportunity Act qui est entrée en vigueur en 2012. » Il a aussi mis l’accent sur la discrimination. D’où, a-t-il dit, la création de deux instances : l’Equal Opposition Commission et l’Equal Opposition Tribunal. « Nous avons le pouvoir de faire des enquêtes et de voir s’il y a eu acte de discrimination. »

 Gunneswar Shibchurn a, quant à lui, axé son intervention sur le harcèlement. « Le harcèlement sexuel au travail est un combat collectif.  Not only victims suffered but the whole family. » 

Interaction avec les jeunes

Par la suite, les élèves des Form V et VI ont commencé à réagir et à dire haut et fort qu’il fallait dénoncer les coupables. Le débat étant suivi avec intérêt, ils étaient nombreux à lever le bras pour faire entendre leurs voix. L’un d’eux a ainsi fait état de la discrimination : « On est dans une société à deux vitesses, les personnes au bas de l’échelle doivent subir les actes de discrimination alors que les hauts gradés s’en sortent aisément. Ou bien zot nek dir demisione. » Un autre dira que l’Equal Opportunity sème davantage la discorde. « C’est une guerre ouverte entre l’équité et l’égalité. Ou donn zenfan pov mai ou donn osi zenfan riss. Parfois des discriminations se terminent en accord à l’amiable…»

Un autre dira que le Premier ministre a émis le souhait qu’il y ait plus de jeunes sur le marché du travail. Or, a-t-il demandé, pourquoi on veut que l’âge de la retraite passe à 65 ans. « Kifer gard bann vie en post alor ki zot lor retireman plan, li pa enn discriminasion anver bann zenn ? » Une autre question était axée sur l’ex-ministre du Logement Soodhun, précisément en ce qui concerne l’exclusion d’un certain groupe pour les maisons de la NHDC. Pour ce jeune, il est trop facile de réclamer des démissions sans que ces mêmes personnes rendent compte au public de leurs actes. « C’est de la discrimination ! On se demande aussi si lorsque le PM passe le pouvoir à son enfant il ne s’agit pas d’une autre forme de discrimination ? Le public aussi doit pouvoir s’exprimer, on ne peut pas juste attendre des débats parlementaires et ne pas pouvoir réagir en tant que citoyen », martèle un autre.

Gunneswar Shibchurn  a demandé aux élèves,  après cette riche et fructueuse rencontre, de devenir des ambassadeurs et d’expliquer à leurs autres camarades leurs droits. « N’importe quelle plainte doit être faite en écrit et déposée auprès de la Commission. Les “Complaint Forms” sont disponibles au siège de la Commission. Le document peut aussi être téléchargé sur le site internet de la Commission, être imprimé ou soumis en ligne. »

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