SEPTEMBRE 2017 : L’EU prévoit une baisse de Rs 3 840 par tonne de sucre

Au vu de l’échéance de septembre 2017 quant à l’élimination des quotas d’exportation de sucre sur le marché de l’Union européenne (EU), les perspectives par rapport au prix de la tonne de sucre à l’exportation s’assombrissent. Qu’importe ce que disent les Sugar Pundits à Maurice, le dernier rapport en date de décembre dernier de l’UE, intitulé « Prospects for EU agricultural markets and income 2015-2025″, est catégorique quant à la tendance baissière du prix de la tonne de sucre aux pays exportateurs au cours des prochaines années. Dans les deux ans à venir, le cours du sucre pour les exportations vers l’Europe devra accuser une baisse d’au moins Rs 3 840, soit une centaine d’euros par tonne, contre celui prévalant l’année dernière. La situation est encore plus catastrophique pour les pays producteurs de sucre d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP) , dont Maurice, si le prix de référence de 723 euros, de 2012, est pris en compte. Dans les milieux sucriers à Maurice, il devient de plus en plus évident que les réserves de l’ordre de Rs 4,5 milliards,  accumulées par le Sugar Insurance Fund Board (SIFB), devraient servir de « Cushion » en faveur des opérateurs de la communauté cannière pour amortir cette délicate transition avec le prix de la tonne de sucre inférieur à 400 euros d’ici à 2020.
Cet exercice annuel d’analyses et de perspectives sur les divers marchés agricoles, engagé par l’Union européenne tire, s’il y a besoin encore, la sonnette d’alarme sur le secteur sucre compte tenu de l’élimination des quotas d’exportation à partir de septembre 2017. La principale répercussion de cette mesure se fera sentir sur le prix du sucre. « With the expiry of the quota arrangements, EU sugar prices should approach the world price. On average the EU white sugar price has been EUR 185/t above the world price for the last five years. This gap is expected to narrow to around EUR 70/t on average in the post quota part of the outlook period aided by continuing import tariffs. Given the bearish prospects for world sugar prices this would result in EU white sugar prices hovering around EUR 400/t », lit-on à la page 29 de ce rapport de 102 pages, passant en revue toutes les productions agricoles au sein de l’UE et prévoyant que le prix de la tonne de sucre de betterave descendra jusqu’à 23 euros la tonne.
Sur la base de ces projections, le prix de la tonne de sucre accusera une baisse de 100 euros à partir de septembre 2017, soit 397 euros, pour passer ensuite à 390 euros en 2019 et 2020. Au vu d’une telle évolution du prix en Europe, il faudra s’attendre à voir la tonne de canne de sucre être rétribuée à environ Rs 11 000 à Maurice, soit un prix nettement inférieur au coût de production, qui ne cesse de prendre l’ascenseur. Une simple comparaison confirme la nette détérioration dans ce secteur car le prix de référence de la tonne de sucre était de 725 euros en 2012, soit autour de la période de la décision de Bruxelles de se défaire du quota d’importation de sucre, l’un des derniers vestiges du Protocole Sucre démantelé. En septembre 2017, le prix projeté n’est que de 397 euros, soit un manque à gagner de l’ordre de Rs 12 000 par tonne.
Le dernier rapport de l’Union européenne concède que d’importants changements sont en cours sur le marché du sucre en Europe, principal marché pour la production mauricienne, avec notamment une réduction du prix du sucre mais également des importations de sucre en baisse en Europe. « The 2017 policy change and the anticipated production reaction have a profound effect on the balance for the EU sugar market. Since the reform of the sector in 2006, which reduced EU production quota significantly, the EU has been a net sugar importer. Imports are expected to decrease significantly over the outlook period and to come predominantly from the most competitive trade partners with free access to the EU market, given the EUR 98/t TRQ duty and the anticipated narrowing of the price gap between EU and world prices resulting in prices below income parity », soulignent les auteurs de ce rapport, qui mettent l’accent sur l’importance de l’isoglucose sur le marché. « Under the EU sugar policy, isoglucose production is currently bound by quota at around 700 000 t or less than 4 % of the EU sweetener market. In 2017 however, with the expiry of sugar quota the isoglucose quota will also disappear. The market potential for isoglucose in the European setting is not yet clear », s’appesantissent-ils en ajoutant que « therefore, isoglucose is unlikely to gain a significantly higher market share given the sugar price levels in these prospects. »
Le prix de la tonne de sucre ne couvrant nullement les Operating Costs des producteurs sucriers, il devient evident que la communauté des planteurs de cannes à Maurice se retrouvera davantage dans des postures compromettantes. De sources bien informées avancent que sur la base des indications fournies par ce dernier rapport de l’Union européenne, un Contingency Plan devra être élaboré en toute urgence avec le financement basé sur les réserves de l’ordre de Rs 4,5 milliards du Sugar Insurance Fund Board pour venir en aide à cette industrie en difficulté…

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