SEXTORSION : David Kervin Cité réclamait des photos nues de mineures

Le FBI aide la police mauricienne à le capturer
La Cybercrime Unit du CCID, aidée par les informations fournies par le FBI des États-Unis, a mis la main sur le présumé pédophile David Kervin Cité, âgé de 27 ans. Cet habitant de Résidence Barkly est impliqué dans plusieurs cas de sextorsion à Maurice et au niveau international, dont les victimes sont des filles mineures. Arrêté par la police hier, il a avoué une partie des accusations portées contre lui.
Depuis plus de deux semaines, les hommes de l’inspecteur Robin Bundhoo de la Cybercrime Unit, sous la supervision de l’ACP Devanand Reekoye, ont été sollicités par les autorités américaines, qui ont révélé qu’un présumé pédophile se faisant passer pour une blonde européenne de 15 ans faisait chanter une cinquantaine de mineures âgées de 10 à 15 ans sur Facebook. David Kervin Cité a créé une quinzaine de faux profils sur ce réseau social et envoyait des “friend request” à ces filles avant d’entamer une conversation vidéo avec elles. Puis il leur demandait de se dénuder et effectuait des captures d’écran des scènes osées. Il stockait ensuite ces images sur son ordinateur avant de prendre contact à nouveau avec ses victimes plus tard. Il leur exigeait alors de se dévêtir à nouveau, faute de quoi il publierait leurs photos en tenue d’Eve sur Facebook. Les mineures n’avaient alors d’autre choix que d’obtempérer. Ses victimes sont issues de plusieurs pays, notamment de Maurice, de Rodrigues, de France, de La Réunion, des Seychelles et du Bénin.
Certaines mineures ont fait part de leur état d’âme en public sur ce réseau social et la société Facebook a été alertée. Cette dernière a alors pris contact avec le FBI. Après enquête, les autorités américaines ont noté que l’adresse IP du maître chanteur provient de notre pays.  Les Casernes centrales ont alors été sollicitées pour dénicher le suspect avec la collaboration d’un fournisseur d’internet à Maurice. Les soupçons se sont immédiatement portés sur David Kervin Cité.
C’est dans la plus grande discrétion que la Cybercrime Unit a monté une opération d’envergure dans la journée de jeudi avec la collaboration du CCID, de la SSU, du GIPM, de la DSU et de la police régulière. Cette armada de policiers se sont rendus au siège d’une compagnie des Plaines-Wilhems où David Kervin Cité est employé comme maintenance officer. Le suspect n’a opposé aucune résistance lors de sa capture et a été conduit chez lui pour une perquisition, où les policiers ont saisi une clé USB, son ordinateur, son cellulaire et d’autres équipements informatiques. Ces objets ont été envoyés à l’Information and Technology Unit de la police, qui opérera un décryptage après l’obtention d’un ordre judiciaire. La quinzaine de faux profils qu’il a créés avec le même nombre de courriels seront examinés un à un par la police afin de déterminer la nature des messages qu’il a échangés avec ses victimes et de quelle façon il les a abordées.
Entre-temps, David Kervin Cité a été traduit au tribunal de Rose-Hill dans l’après-midi, où une accusation provisoire de “computer misuse” a été retenue contre lui. La police a objecté à sa remise en liberté conditionnelle, arguant qu’il pourrait prendre la fuite, interférer avec des témoins ou altérer des preuves. Il a été reconduit au centre de détention de Moka pour y passer la nuit. Même s’il a avoué une partie du crime, son interrogatoire se poursuivra dans les locaux du CCID ce vendredi. Les enquêteurs veulent ainsi notamment savoir si David Kervin Cité ne fait pas partie d’un réseau international de pédophilie, qui poste des photos dénudées de mineures sur un site en particulier, ou s’il est en contact avec des individus douteux.
Le CCID estime que ces informations pourraient être obtenues sur son ordinateur. Entre-temps, il sera examiné par un médecin de la police, qui devra statuer son son état de santé physique et mental. Parallèlement, des victimes mauriciennes ont déjà pris contact avec la police et souhaitent apporter leur collaboration dans cette affaire afin d’étoffer le dossier contre le suspect.

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