SOMMET DE LANCASTER: Je suis mal à l’aise et inquiet, a déclaré Bérenger 

Le leader de l’opposition Paul Bérenger s’est dit inquiet et mal à l’aise par rapport à la participation du Premier ministre Navin Ramgoolam à la conférence internationale sur la Somalie et la piraterie au large de ce pays qui sera organisée à Lancaster house le 23 février à l’initiative du Premier ministre britannique David Cameron. « Je regrette qu’il n’y ait pas eu de consultations entre le Premier ministre et le leader de l’opposition de manière à dégager une position mauricienne commune à ce sujet », a déclaré Paul Bérenger au Mauricien ce matin.
Le leader de l’opposition se dit interpellé par plusieurs questions à commencer par celle de savoir si c’est le rôle de la Grande Bretagne d’organiser cette conférence. Avant son accession à l’indépendance, la Somalie était divisée en deux parties : une première étant sous l’administration britannique et une seconde sous l’administration italienne. En deuxième lieu, Lancaster house est un symbole de la lutte pour la décolonisation pour avoir accueilli de nombreuses conférences, dont celle menant à l’indépendance de Maurice. Ajouter à cela, il y a aussi la manière dont la Grande Bretagne a jusqu’ici traité Maurice en ce qu’il s’agit des revendications mauriciennes au sujet des Chagos. Le Premier ministre britannique avait dans le passé refusé de recevoir le Premier ministre mauricien et, malgré les protestations mauriciennes, la Grande Bretagne est allée de l’avant avec la création d’une zone marine protégée autour de l’archipel des Chagos à l’exception de Diego Garcia. « Est-ce qu’un tête-à-tête formel, non pas une rencontre dans les couloirs ou autour d’une tasse de thé, est prévu au sujet des Chagos entre le Premier ministre David Cameron et son homologue mauricien Navin Ramgoolam ? »
Alors que Maurice et les Seychelles ont indiqué qu’elles seront représentées au plus haut niveau, le leader de l’opposition se demande quels sont les autres chefs d’État de la région qui participeront à cette conférence. « Est-ce que les chefs d’État du Kenya, de la Tanzanie, de l’Ouganda, du Mozambique, de l’Afrique du Sud, de l’Éthiopie et de Madagascar seront présents ? », se demande-t-il.
Par ailleurs, un « final draft communiqué » diffusé par le Daily Telegraph aujourd’hui indique que les suspects seront jugés à Maurice et que ceux trouvés coupables seront ensuite transférés dans des prisons à Puntland et en Somaliland. La Grande Bretagne a, également, souhaité que le dirigeant du Somaliland, région autonome, soit également présent.
« Alors que les Seychelles et le Kenya se disent overcrowded par les pirates qui ont été condamnés, je suis inquiet que la responsabilité première consistant à juger les présumés pirates soit placée sur les épaules des Seychelles et de Maurice », affirme Paul Bérenger. Tout cela contribue, selon lui, à créer un sentiment d’inquiétude et le met mal à l’aise. Il déplore qu’il n’y ait pas eu de concertation entre le PM et lui afin de dégager une position commune à ce sujet.
À l’agenda de la conférence internationale de Lancaster house figurent les mesures immédiates à être prises pour combattre la piraterie, les questions d’ordre humanitaire, l’élargissement des mesures pacifiques et humanitaires prises dans la région, les mesures initiées au niveau sous-régional et la nécessité de mettre les Al-Shabab hors d’état de nuire.

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