SONDAGE ÉCONOMIQUE: La MEF s’inquiète pour le front de l’emploi

L’une des principales appréhensions exprimées dans le cadre de l’Annual Business Trends Survey de la Mauritius Employers’ Federation (MEF) en ce début d’année concerne une éventuelle montée du chômage dans un contexte de décélération de la croissance économique. Ce sondage réalisé au cours de la période de novembre à janvier sur un échantillonage de 90 entreprises de différents secteurs économiques confirme un climat de pessimisme économique pour 2012.
« There are signs of creeping pessimism among Mauritian enterprises regarding their business situations in the foreseeable future. In fact, business confidence about future perspectives has now attained the lowest level since the height of global financial and economic crisis in 2009 », souligne la MEF dans son analyse des données recueillies lors de cet exercice annuel.
Le taux de confiance dans les affaires a connu une nette détérioration comparativement à l’année dernière. Ainsi, un opérateur économique sur deux (51,2%) est d’avis que la situation économique se dégradera cette année. Un sur trois prévoit une détérioration dans son secteur de production. 40% des sondés trouvent que les conditions sur le marché local deviendront encore plus difficiles.
Le secteur du commerce en gros et au détail, les entreprises tournées vers l’exportation, la construction et l’hôtellerie sont les plus touchés par cette vague de morosité économique. Par contre, la filière de la Technologie informatique et des Communications (TICs), sans être immunisée contre les effets de la crise, affiche une meilleure résistance.
Les facteurs poussant au pessimisme par secteur sont les suivants : le commerce en gros et au détail miné par la rude compétition avec l’entrée en scène de nouvelles enseignes, une croissance trop faible et la perte du pouvoir d’achat des consommateurs. Les entreprise d’exportation sont affectées par la hausse des coûts des matières premières et de la main-d’oeuvre, une baisse dans les recettes avec la politique de roupie forte vis-à-vis de l’euro et une réduction dans le demande sur les marchés étrangers.
Le secteur de l’hôtellerie et de la restauration doit faire face à une série de contraintes, dont le taux de change de la roupie vis-à-vis de l’euro, la récession sur les principaux marchés touristiques en Europe, le poids de l’endettement, une compétition accrue et la baisse dans le pouvoir d’achat des touristes.
L’industrie du bâtiment n’échappe pas effets de la crise avec la fin d’importants chantiers de construction et un ralentissement dans le secteur de l’immobilier.
La MEF s’inquiète de la situation sur le plan du chômage car « lower economic growth will in turn have negative repercussions on the domestic employment situation, with slower job creation and a rise in unemployment, especially among youths and women who are more likely to be affected ». En 2011, le niveau d’emplois dans les entreprises, faisant partie de l’échantillonnage, n’a pas connu de changement conséquent.
Pour les prochains douze mois, la MEF prévoit que des recrutements se feront davantage au bas de l’échelle, soit des vendeurs/vendeuses, du personnel administratif ou encore des opérateurs au détriment des professionnels.
Néanmoins, le manque de main-d’oeuvre qualifiée est cité comme l’un des principaux obstables à surmonter. « According to more that 53% of respondents, the scarcity of skilled labour is the most important factor constraining business in Mauritius. This is followed by poor work ethics on the labour force and the cost of finance which are cited as major constraints to business by 47% and 41,2% of respondents respectively », note la MEF. Les autres facteurs agissant comme un frein dans le monde des affaires sont les fluctuations dans le taux de change, l’infrastructure publique, la bureaucratie et le coût des communications.
Dans un climat d’affaires teinté de pessimisme et de morosité, une relance des investissements privés est à écarter. Une grosse majorité d’opérateurs n’envisagent pas de changement dans leur politique d’investissement, alors que 20% d’entre eux étudient même la possibilité de réduire leurs investissements en raison des incertitudes dans la demande et les conditions économiques extrêmement ardues.

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